AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,29

sur 31 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un récit pudique, sombre , dense et éprouvant qui plonge le lecteur en apnée dans un monde intérieur "sans repères ", un effondrement........en retenant son souffle!
Celui- ci est toutefois éclairé de l'intérieur par une écriture épurée, poétique, ciselée, travaillée au cordeau, fulgurante , prégnante , un fort bel exercice littéraire , âpre , distillé à chaque ligne ou presque !
Comment décrire l'émotion qui nous étreint à la lecture bouleversante du malaise du narrateur ?

Ce jeune homme fragile , si fragile !
Il se sent persécuté,agressé par les autres et par l'environnement .
Tout ce qui est extérieur lui apparaît comme une menace : sa douleur, sa peur panique, invalidante lui donnent envie de se cacher.......
Il aurait bien voulu tendre les doigts pour s'emparer de sa vie qu'il devinait de l'autre côté de la vitre mais il était possédé par le chagrin et la haine de lui- même , de tout ce qu'il n'arrivait pas à faire .......
C'était comme tomber dans un silence sans fin, comme être suspendu au vide, suffoqué par une angoisse brutale et violente .........
Effondré , sans repères, il y a lui et " les autres " .
Il marche au - dessus du vide, cherche sa place dans sa famille et dans la vie , comme un funambule .
Il se sent agressé , abandonné, écorché, avec un fort sentiment de désespoir , vit , parle, marche en état second .........
Il ne peut communiquer avec sa mère et Soléne son amoureuse l'a quitté .
Nous lecteurs , ressemblons à des voyeurs qui scruteraient à la loupe la situation jusqu'à nous rendre " prisonniers "ou " compréhensifs " en appréhendant avec bienveillance ou agacement son silence de "fantôme " .
L'auteur sait mettre des mots avec son écriture délicate et douloureuse ( comme il avait su le faire avec son premier livre" La maladroite " ), sur les plaies environnementales , sociales et familiales .
Avec simplicité et un travail d'une grande beauté narratrice , un sens de l'épure déchirant et éprouvant pour le lecteur il nous plonge avec un doigté sans pareil dans la désespérance de la maladie psychique , une course à l'abîme à laquelle le narrateur ne peut rien !
J'ai bien conscience d'avoir été trop longue, mais comment exprimer cette douleur qui touche au coeur?
Très déprimé s'abstenir .........
Commenter  J’apprécie          425
Lire Alexandre Seurat, c'est être confronté pour le lecteur, à une écriture épurée à l'extrême. Il va à l'essentiel pour décrire les failles familiales, c'est toujours une plongée en apnée.
Un jeune homme après un gros chagrin d'amour, se réfugie dans la maison de vacances de sa famille, en bord de mer.
Il se promène sur la place et premier incident, des jeunes en quad l'ont presque renversé, comme s'il n'existait pas, là sur le sable. Ce n'est pas anecdotique, non, en fait la vie de tous les jours se déroule comme s'il était un fantôme, invisible de tous.
Mais pour lui, c'est l'angoisse totale, la perte de tous repères cette non-existence aux yeux du monde. Même lorsqu'il était avec Solenne : « Depuis l'époque où il était avec elle, les autres avaient pris le dessus, ceux qui le regardaient de haut, avec leur air de compassion. Il savait bien qu'il accordait trop d'importance aux opinions des gens… »
De ce refuge, il va devoir sortir et…
Dans sa tête, c'est en permanence comme le bruit de vagues se fracassant sur le littoral par gros temps, c'est comme une camisole qui l'éloigne des autres et de lui-même. Des voix qui lui font des reproches, il n'est jamais assez ceci ou cela, il ne fait jamais comme ceci ou cela, etc.
Dire s'il se sent au bord du précipice, ce gouffre qui l'attire comme un aimant.
84 pages qui font se dresser les cheveux sur la tête, la peau se hérisser, et finalement se fendre le coeur. le malaise vous tient pour ne plus vous lâcher, car l'auteur appréhende un quotidien bien ordinaire où chaque mot, chaque geste, chaque intention ont laissé des marques indélébiles. Indélébiles car les mots ne sont pas au rendez-vous de celui qui fut enfant et ne devint jamais adulte.
Le gouffre de la souffrance est béant et muet et le vide est devenu la caisse de résonnance d'une estime de soi jamais acquise.
Un phénomène dont l'ampleur est telle que les conséquences sont une bombe à retardement.
Alexandre Seurat sait mettre des mots sur le mutisme des plaies familiales et sociales, et ses livres sont un plaidoyer pour que personne ne ferme les yeux sur ces déviances.
Que le silence ne soit plus assourdissant et que la notion de non-assistance à personne en danger devienne véritablement une conscience.
Un texte très beau dans sa fulgurance et sa prégnance.
Un art que l'auteur maîtrise à la perfection.
© Chantal Lafon – Litteratum Amor 12 mars 2018.
Commenter  J’apprécie          40


Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

Ecrivain et malade

Marcel Proust écrivit les derniers volumes de La Recherche dans une chambre obscurcie, tapissée de liège, au milieu des fumigations. Il souffrait

d'agoraphobie
de calculs dans le cosinus
d'asthme
de rhumatismes

10 questions
282 lecteurs ont répondu
Thèmes : maladie , écriture , santéCréer un quiz sur ce livre

{* *}