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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après quelques pages, j'ai cru que ce livre n'était pas pour moi, car il m'apparaissait comme un roman communautariste. En effet, nous suivons les membres de deux familles d'origine pakistanaise à Londres. Une fille de djihadiste, mort durant son transfert à Guantànamo, musulmane mais pas extrémiste, rencontre aux Etats-Unis le fils d'un homme politique ambigu, puisqu'il a renié l'islam tout en s'appuyant sur l'électorat paki (et immigré de manière générale) pour se faire élire.
Eh bien, lentement mais sûrement, je me suis passionnée pour le destin de ces personnages. le livre est divisé en cinq parties, tournant chacune autour de la vie d'un personnage différent. Mais l'histoire, hormis quelques retours en arrière qui narrent le processus de radicalisation d'un jeune homme en quête de figure paternelle, avance de manière assez linéaire. Toute la complexité des situations dans lesquelles les personnages se trouvent, leurs intérêts divergents, leur passif, leurs histoires, leurs ambitions, se retrouve dans ce livre qui fait réfléchir et qui interroge l'attitude de nos gouvernements face à ceux que l'on appelle les returnees, à savoir les jeunes (ou moins jeunes) qui rentrent (ou tentent de rentrer) dans leur pays après avoir combattu aux côtés de l'Etat islamique. Ce livre pose des questions sur des situations qui peuvent être trompeuses ; tout accuse Parvaiz et sa famille, mais son histoire personnelle est tout autre, et nous seuls la connaissons. C'est surtout un livre qui explore, par le biais des personnages, les différentes façons d'être musulman (ou d'origine musulmane) dans un pays occidental après les attentats islamistes. Il explore aussi les relations humaines, père-fils, et surtout fraternelles, et ça, ça dépasse toutes les barrières de culture et de religion.
La référence à Antigone est explicite en quatrième de couverture et à l'issue du roman, mais pas à l'intérieur de ses pages, et il est donc possible de lire et d'apprécier le livre sans rien en connaître (moi-même n'en garde qu'une notion plutôt vague). Quoi qu'il en soit, ce roman est une formidable réussite.
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Un immense coup de coeur que ce roman, réécriture moderne du mythe d'Antigone maîtrisée à la perfection. Trahison, mensonges, amour, politique et religion se mêlent et entraînent le lecteur dans leur sillage... du grand art ! (plus d'infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/09/11/antigone-dans-le-feu-du-djihad-embrasements-kamila-shamsie/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le roman commence dans un aéroport londonien ou Isma, d'origine pakistanaise et de confession musulmane, rate son avion à cause d'un interrogatoire qui n'en finit pas. Elle est contrôlée parce que son père est mort il y a plusieurs années lors de son transfert à Guantanamo et que le frère jumeau de sa soeur est parti combattre à Raqqa. Finalement, elle peut embarquer pour les Etats-Unis où quelques semaines plus tard, dans un café, elle rencontre Eamonn le fils du futur ministre de l'Intérieur britannique, lui aussi d'origine pakistanaise et engagé dans l'aile conservatrice du Parti conservateur.

Eamonn retourne en Anglettere et force la rencontre des destins en allant chez une tante d'Isma pour rencontrer sa soeur, la superbe Aneeka. Il en tombe éperdument amoureux et ils vivent une relation intense jusqu'au jour où Aneeka lui révèle l'histoire de sa famille, faite de blessures et de non-dits. Puis, elle lui demande de l'aider car son cher frère jumeau Parvaiz veut rentrer en Angleterre tant il est horrifié de voir ce qui se passe réellement au sein des combattants. Là, les familles vont s'affronter avec le monstre médiatique comme interlocuteur.

Kamila Shasie signe un récit aussi superbe que tragique, aussi violent que dramatique. Une tragédie grecque du XXI° siècle sous les auspices de Sophocle. Comment ne pas rapprocher Créon de Karamat Lone, Hémon d''Eamonn, Polynice de Parvaiz et enfin Antigone d'Aneeka. C'est la vie contre la mort, la lutte de l'Etat contre la famille. Avec cette comparaison, le final ne peut être qu'explosif mais il prend toute une grandeur dans cette analyse pertinente du tragique de l'affrontement et comme pour l'oeuvre grecque ce récit permet, non pas de glorifier la violence mais de tenter d'expliquer pourquoi elle existe et dénonce tout à tour les mécanismes (secrets, autoritarisme, embrigadement, amalgame…) qui conduit à l'inéluctable.

S'ajoute une écriture très poétique qui contraste avec le drame qui se joue. Un drame qui n'a pas de marque dans l'échelle du temps, les moeurs évoluent mais les sentiments, qu'ils soient marqués par la haine ou par l'amour, restent inchangés. Puisse la littérature faire un jour évoluer les choses et ouvrir une fenêtre sur la tolérance, la compréhension des uns et des autres. Ne plus juger sur les apparences mais sur la valeur réelle des âmes.

Lien : https://squirelito.blogspot...
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