Je fais un pas incertain. Puis un autre. Et encore un autre.
Je m'éloigne d'elle.
C'est la chose la plus difficile que j'aie jamais faite.
Mina aime jouer avec le feu.
Mais c'est moi qui récolte les brûlures.
Je veux me souvenir de tout parce que c'est la première fois.
Plus tard, je me souviendrai de tout parce que ce sera la seule fois.
Mais le souci quand on lutte pour sortir d'un trou dans lequel on s'est soi-même enfoncé c'est que plus on monte haut, plus la chute est redoutable.
Le beurre, l'argent du beurre, la crémière et le crémier tant qu'on y est.
Comment peut-on aimer une personne à ce point et ne même pas la connaître réellement ?
Nous faisons, main dans la main, les premiers pas de notre vie ensemble, sans savoir qu'elle se terminera avant d'avoir réellement commencé.
_Tout ce temps, c'était Mina, n'est-ce pas?
Je lui donne alors la seule chose que je peux lui offrir: la vérité, froide et dure. Celle qui va réécrire chaque souvenir qu'il a de lui et de moi, d'elle et de moi, d'eux deux et de nous trois:
_Ce sera toujours Mina.
Je veux ma dose. La voix dans ma tête qui murmure « Je te ferai tout oublier » à la lisière de mon esprit me fait l'effet d'une démangeaison.
Je détourne le regard, je ne veux plus voir son visage ni ses mains qui tremblent comme si elle était déchirée entre l'envie de me serrer dans ses bras et celle de me faire du mal.