Citations sur Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poupée gonflable.. (70)
Pur humour britannique, parfois un peu appuyé, mais celui qui ne rirait pas en lisant la série des Wilt ne pourra jamais rien trouver qui le fasse rire.
D'accord Eva était une grosse connasse qui lui rendait la vie impossible avec son mélange de paranoïa ménagère et de mysticisme oriental, mais ça n'impliquait pas l'assassinat.
Au XIVe siècle on aurait dit que de pareilles idées lui venaient du diable. Dans le monde postfreudien d’aujourd’hui on appelle ça complexe ou bien, pour être tout à fait moderne, déséquilibre hormonal. Dans cent ans on donnerait une tout autre explication encore. Réconforté à l’idée que la vérité d’un jour fait la risée du lendemain et que ce qu’on pense ne compte guère tant qu’on agit pour le mieux, Wilt finit par s’endormir.
Elles ont toutes cette idée absurde qu’il faudrait être passionnément amoureux vingt-quatre heures sur vingt-quatre. – La faute aux singes, fit Wilt
Eva Wilt se laissait trop facilement impressionner par la richesse, le snobisme intellectuel et les nouvelles rencontres pour qu’on la laissât fréquenter une femme persuadée que la stimulation du clitoris par voie orale faisait partie intégrante d’un rapport de couple pleinement émancipé et que l’Unisexe était la voie de l’avenir.
Dans sa cellule Wilt contemplaient rêveusement le plafond. Il n'en revenait pas : c'était si simple ! Tu racontais aux gens ce qu'ils avaient envie d'entendre ils te croyaient aussi sec. Dur comme fer. Pauvre Flint ! Après trois jours et trois nuits sans sommeil il était prêt à avaler n'importe quoi. (p.232 233)
Wilt démarra et s'engagea dans la rue principale. Il était plein de haine pour Presse 3, le Tech, la vie en général et lui-même en particulier et en arrivait à comprendre que des terroristes puissent se sacrifier au service d'une cause quelconque. Qu'on lui donne seulement une bombe et une cause et il expédierait joyeusement au septième ciel quelques passants innocents rien que pour prouver au monde entier, pendant un bref moment de gloire, qu'il fallait compter avec lui. Mais il n'avait ni bombe ni cause. Au lieu de cela, il rentra tranquillement chez lui et gara la voiture devant le 34, Parkview Avenue. Puis il ouvrit la porte et pénétra chez lui.
Si les gaziers pouvaient bien rester toute leur vie hermétiquement insensibles à la charge émotionnelle des rapports interpersonnels tels que les dépeint "Amants et fils", et même rire grassement des profondes découvertes de D.H. Lawrence sur la nature sexuelle de l'existence, Eva Wilt était incapable d'une pareille indifférence. L'enthousiasme avec lequel elle se précipitait dans toutes sortes d'activités culturelles et éducatives terrorisait Wilt. Pire encore, son idée de ce qui était "culturel" changeait de semaine en semaine. C'était parfois Barbara Cartland et Anya Seton, parfois Ouspensky, voire Kenneth Clark, mais plus souvent encore le prof de poterie du mardi ou le Méditant Transcendantal du jeudi, de sorte que Wilt ne savait jamais sur quoi il allait tomber en revenant chez lui, si ce n'est un mauvais dîner, quelques phrases bien senties sur son manque d'ambition, et un peu de micmac intellectuel mal digéré qui le laisserait pensif.