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Critique de kuroineko


J'avais repéré ce titre de Lucius Shepard, ainsi qu'un autre de Laurent Kloetzer, parmi le catalogue de la formidable collection Une heure lumière des éditions Bélial. En arrivant à ma librairie préférée pour les acquérir, cerise sur le gâteau, un inédit de Ken Liu en cadeau pour l'achat de deux.

Revenons au sieur Lucius et à son livre. le plaisir débute dès la couverture, aussi magnifique qu'angoissante, d'Aurélien Police. Soit dit en passant, les superbes illustrations sont aussi une caractéristique de cette collection Une heure lumière. Celle-ci nous insuffle d'emblée l'ambiance brumeuse et gothique qui va accompagner notre lecture.
Lucius Shepard a placé son intrigue dans le Londres du XIXème siècle (c'est d'ailleurs ce qui m'a fortement attirée dans le résumé). le narrateur, Samuel Prothero, est un jeune homme de vingt-six ans, né au Pays de Galles, aliéniste - profession encore sujette à caution et méfiance à l'époque (cf. l'excellent L'Aliéniste de Caleb Carr pour une version américaine). Nouveau venu au Club des Inventeurs à Londres, il compte se servir des hautes relations qu'il pourra s'y faire pour ouvrir une clinique dans laquelle soigner les maladies mentales et non simplement parquer les fous dans des asiles sordides.
Parmi les privilégiés du Club, Richmond y est admis quoique meprisé. Ce dernier requiert l'aide de Samuel pour une affaire singulière concernant un être proche. Mû par la curiosité, le jeune idéaliste accepté et se retrouve chez Richmond, dans un quartier des bas-fonds londoniens. Héritée de sa soeur, il s'agissait d'une maison close du temps de sa propriétaire. Surprise de notre héros. Et pas la dernière. Suite à l'invention d'un procédé pour dépolluer le ciel de la capitale, les attracteurs du titre, Richmond n'a pas récupéré seulement de la suie et des particules. Mais également des fantômes, dont sa soeur. La "patiente" de Samuel.

Je vous laisse découvrir les péripéties du roman. Lucius Shepard y instaure une ambiance délicieusement en phase avec les canons du roman gothique XIXème siècle. La quatrième de couverture renvoie au Frankenstein de Mary Shelley. C'est vrai dans une certaine mesure avec le personnage de Richmond dépassé par son invention.
Au-delà de toutes références, il signe avec Les attracteurs de Rose Street une histoire exaltante. Mon libraire m'avait vanté son style. En effet, l'écriture est très soignée, et également en phase avec le contexte. Les descriptions de l'auteur, qu'il s'agisse des populations miséreuses ou des perruches ficelées dans des corsets pour trouver un époux auprès des membres du Club, possèdent une extraordinaire puissance évocatrice. C'est bien simple, on y est, on voit et on sent chaque endroit, chaque personne.

Jusque-là je ne connaissais Lucius Shepard que de nom. Cette première incursion dans son univers n'a fait que m'encourager à en découvrir plus. Je m'attends donc à de nouvelles lectures passionnantes, pleines de fantastique et d'une grande qualité littéraire.
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