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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je poursuis mes lectures de Aki Shimazaki... avec cette fois un symbole de promesse , pour le Japon [et pour nous Européens, signe de chance, de bonheur ], je voulais nommer le "Mitsuba": Trèfle (ou trois feuilles )

Encore un petit bijou... qui en dit bien long sur la vie japonaise... Comme dans chaque récit, Aki Shimazaki se dévoile aussi attachée aux beautés, particularités uniques du Japon, son pays de naissance qu'extrêmement
critique, lucide sur les travers des gouvernants,en politique comme à la tête des entreprises ainsi que sur les souffrances morales de ses concitoyens !

Nous sentons d'entrée de jeu... que dans cette fiction, Tabashi Aoki, le narrateur est accaparé par son travail dans une importante compagnie d'import-export à Tokyo où avait déjà travaillé son père, et ce, jusqu'à
l'épuisement total et une mort prématurée !!
Il fallait se vouer à la nation, et redresser le pays après les affres de la guerre...

L'individu ne représente donc pas grand-chose !!
La nation, l'entreprise, la réussite professionnelle tout est là, au détriment de toute existence personnelle...

On apprend à Tabashi, doué en langues et connaissant le français, qu'il va être muté prochaînement à Paris... Il en est très honoré tout en étant bien perplexe car il est amoureux de Yûko...qui travaille elle-même dans la même compagnie... Mais le fils du principal banquier de l'entreprise veut se marier avec yûko....

Que deviendra la promesse des amoureux face au poids des puissants et des directeurs de la célèbre compagnie ?

On croise à nouveau Nobu, son ami... qui n'a pas pu rester dans cette compagnie car il refusait d'aller à l'étranger , en mission; qu'il souhaitait préserver sa vie de couple... Il est impensable de raisonner ainsi, de faire passer sa vie personnelle avant ses devoirs envers l'Employeur ou l'Etat !! ...d''exprimer la moindre opinion individuelle, ou une différence (même minime) dans son comportement social !...

"Il est dommage que son supérieur n'apprécie pas l'efficacité de Nobu au travail . Il veut que Nobu se comporte comme tout le monde pour ne pas troubler le wa (harmonie) c'est ironique , car ce mot signifie aussi "Japon" . Je songe au dicton :"le clou qui dépasse se fait taper dessus" . C'est triste mais c'est une réalité
qu'on ne peut ignorer dans cette société."

Une société fascinante par certains côtés, et absolument terrifiante, par d'autres aspects, dont ceux que je viens d'énumérer, de décrire ...

"Il est connu comme un -aïsaïka-. [: homme qui traite sa femme avec égards]. Depuis son mariage, il rentre à la maison directement alors que la majorité d'entre nous fréquentons les bars ou les restaurants jusque tard dans la nuit. Il ne joue ni au golf ni au mah-jong. C'est évident qu'il s'isole ainsi de ses collègues. Quoiqu'il expédie bien ses affaires, d'après ce que j'ai entendu dire, il n'est pas apprécié par son supérieur à cause de son attitude distante. D'ailleurs, ce supérieur n'aime pas le fait que Nobu est chrétien. En réalité, quand on prononce le mot -aïsaïka-, c'est plutôt pour ironiser sur quelqu'un comme Nobu, qui ne s'intéresse pas assez à son avancement professionnel. "(p. 23)

Takashi comme son camarade, Nubo... vont tenter dans ces règles sociales impitoyables...de ne pas complètement abdiquer leur vie et leur personnalité,
mais à quel prix !! On s'attache à Takashi, à ses efforts, ses combats pour une vie différente de son père, qui fut "sacrifié" sur l'autel de la Compagnie !...

Comme chaque fois, nous retrouvons des années plus tard, Takashi et l'auteure nous réservera une surprise de taille !

Un texte bouleversant, au style fluide et plein de légèreté...Une lecture forte gardant en dépit de règles sociales écrasant les individus, une luminosité
irradiant des personnages constructifs, courageux et bienveillants !..... Belle lumière induite par la tendresse qu' Aki Shimazaki éprouve pour ses personnages !!
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Ne pas troubler le « Wa ». Ne pas faire de vague, rester dans le rang. A aucun prix il ne faut troubler l'harmonie.
Tout n'est pas toujours rose au pays du soleil levant, surtout lorsque l'on travaille pour une compagnie puissante pour qui le profit et le rendement valent mieux qu'un être humain.
Takashi en fera l'amère expérience.
Le jeune homme est amoureux de Yuko, une ravissante réceptionniste qui, comme lui, apprend le français : lui, dans la perspective de sa prochaine mutation à Paris, elle parce qu'elle veut partir à Montréal pendant quelques mois avant de revenir au Japon pour se marier avec l'ingénieur choisi pour elle par sa famille. Finalement, il l'invite un soir au café « Mitsuba » où, de rendez-vous en rendez-vous, ils se promettent l'un à l'autre.
Tout ne sera pas si simple pour nos tourtereaux.
Avec une écriture pleine de sensibilité et de délicatesse, Aki Shimazaki décrit un univers sans pitié.




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J'entame avec ce livre la 2e série d'Aki Shimazaki que je lis. Après "le poids des secrets" que j'ai adoré, je démarre donc "Au coeur du Yamato". Je retrouve avec plaisir le style de l'auteure : délicat, enveloppant, une impression de velours autour de soi....
Et pourtant le récit est en fait sombre, très sombre (avec un point lumineux à la fin, heureusement !). Je savais que la vie de cadre d'une grande firme japonaise n'était pas une sinécure. Mais à ce point ! Incompréhensible pour l'Européenne que je suis. Consternante.... Je n'imaginais pas que la "firme" pouvait être invasive à ce point.....
Je ressors de ce livre étonnée, limite sidérée. J'avoue, je n'ai qu'une hâte, découvrir le tome suivant. J'imagine que comme pour "le poids des secrets", je vais abandonner mon personnage central et découvrir le récit sous un nouvel angle, avec un nouveau personnage.... J'hésite entre la bien-aimée et la jeune étudiante.... ou le collègue dédaigné ?
.
Vraiment j'aime les récits de cette auteure que j'ai découverte avec Babelio. J'ai contaminé ma fille aînée, qui elle a non seulement fini cette série, mais la suivante aussi !
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Comme son père avant lui, Takashi Aoki est employé par la société Goshima, à Tokyo. Commercial zélé, il ne compte pas ses heures, accepte volontiers les déplacements à l'étranger, sert occasionnellement de guide aux clients étrangers et ne refuse jamais d'accompagner ses collègues pour boire un verre après le travail.
Pressenti pour un emploi à Paris, le jeune homme se sent honoré même si son récent rapprochement avec la belle Yûko Tanase, elle aussi employée chez Goshima, le fait un peu hésiter. La jeune réceptionniste, très courtisée, voudra-t-elle le suivre dans la capitale française ? Les amoureux se rencontrent secrètement au café Mitsuba, échangeant promesses et projets d'avenir, jusqu'au jour où le fils d'un riche banquier tombe sous le charme de Yûko…

Il y a de la révolte sous la plume délicate d'Aki Shimazaki. En peu de pages, elle nous plonge dans l'enfer des salarymen japonais. Un enfer feutré, bien sûr. Il n'est pas question de protester, de s'énerver ou de hausser le ton. On courbe l'échine et on accepte son sort. On laisse les dirigeants, les puissants, décider de son destin. On plie, on se conforme, on évite de sortir du lot. Car la société japonaise broie les individualités et décourage vivement les initiatives personnelles. Un bon employé, s'il veut être apprécié de ses supérieurs et faire évoluer sa carrière, doit acquiescer, faire des courbettes, se fondre dans le groupe et respecter les usages de l'entreprise. Naïvement, il croit que l'entreprise pour laquelle il travaille d'arrache-pied ne veut que son bien et saura le remercier pour ses efforts et ses sacrifices. Alors il oublie ses propres désirs, il néglige sa famille et met son travail en tête de ses préoccupations.
C'est cet enfer que dénonce l'autrice dans un court roman tout à la fois délicat et percutant qui explore le monde impitoyable des grandes compagnies japonaises où les sentiments n'ont pas leur place. A découvrir et à déguster, comme tous les romans d'Aki Shimazaki.
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Brillant employé dans une compagnie d'import-export, Takashi Aoki est muté dans la capitale parisienne.
Seulement, il vient tout juste de tomber amoureux d'une femme. Il apprécie de plus en plus leurs rencontres quotidiennes dans le café "Mitsuba", et songe sérieusement à la demander en mariage avant qu'il ne parte en France.
Mais la société japonaise est chargée de traditions qui pourraient mettre en péril ses projets de mariage.
D'une écriture très agréable, ce court roman nous plonge dans les moeurs et coutumes de la société japonaise. J'ai découvert à quel point le poids du monde du travail peut être un frein à la liberté individuelle de chacun.
Excellente découverte!
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Aki Shimazaki est une auteur que j'aime beaucoup et j'ai pris plaisir a retrouver sa plume. Avec Mitsuba, elle brosse un portrait du monde du travail japonais qui pour nous, européens, est assez difficile a comprendre. Il y a six mois, lors de mes vacances au Japon, j'ai pu apercevoir un tout petit partie de tout ça : les travailleurs prennent de longues pauses a midi, travail très tard le soir et sortent boire un verre ou manger un morceau tous ensemble pour finalement rentrer chez eux encore plus tard. En même temps, les logements sont tellement minuscules que je comprend un peu l'envie de sortir. le roman se déroule au dans les années 70-80, alors j'espère que depuis les conditions de travail se sont améliorées.......

En tout cas, notre Takashi est vraiment très attachant. C'est un travailleur acharné toujours prêt a rendre service et surtout fou amoureux de Yuko. Quand je dis, fou amoureux, il n'est pas question ici de passion. Attention, les japonais sont toujours dans la réserve et on ne montre pas ses sentiments si facilement. En tout cas, c'est un amour sincère, qu'il porte a sa collègue, réceptionniste dans sa compagnie.

Seulement, dans une société ou certains mariages sont encore arrangés tout n'est pas si facile..... Je n'en dis pas plus concernant l'intrigue et vous laisse découvrir tout ça pour vous même. En tout cas, moi j'ai adoré. J'ai retrouvé des lieux ou je suis allée Kobe, notamment. La fin est tragique et forcement suscite l'émotion chez le lecteur. L'écriture d'Aki Shimazaki est simple mais touchante et émouvante. Il n'y a pas a dire j'aime ses romans et je sais que cette critique n'est en rien objective. En tout cas, si vous ne connaissez pas encore l'auteur ou si vous n'avez pas encore lu Mitsuba, Foncez.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Takashi Aoki est fier d'être 'shôsha-man', agent commercial de la compagnie Goshima, taillable et corvéable à merci.

Mais comment réagir si le fils du P.D.G. a décidé d'épouser Yûko Tanase, hôtesse d'accueil avec laquelle il est déjà engagé et qu'il retrouve tard le soir après le travail au café Mitsuba.

J'ai apprécié les qualités de Aki Shimazaki, délicatesse, sensibilité, simplicité, homogénéité.
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Ce très court roman dont la couverture m'a fortement attirée (une sorte de planche botanique version photo) ne m'a pas du tout déçu. C'est même une jolie découverte : l'auteur est une japonaise émigrée au Canada qui écrit en français. Renseignements pris cet ouvrage est le premier d'une série de cinq consacrés aux mêmes personnages, un personnage secondaire devenant central dans un autre volume, et le tout formant une sorte de fresque. L'ensemble des cinq s'intitule Au coeur du Yamato, et c'est la deuxième fois que Aki Shimazaki utilise cette façon d'écrire assez originale. La culture japonaise m'est totalement étrangère et je ne peux même pas dire qu'elle m'attire, mais il y a quelque chose que j'ai retrouvé dans tous les romans japonais que j'ai lu ainsi que chez Maxence Fremine et dans le meilleur d'Amélie Nothomb : une écriture sobre, épurée, élégante, une délicatesse même quand la plume est sèche, ou plutôt dépouillée. Cela tient de l'ikebana par rapport au bouquet occidental, du bonzaï par rapport à l'oranger en pot, il doit y avoir un style japonais d'écriture, et j'aime ça. Pour revenir à Mitsuba, ce roman est une peinture tout en finesse de la société japonaise, mais derrière une apparence de douceur et d'harmonie, c'est une peinture féroce et sans concession. Elle nous décrit le monde du travail au Japon dans les années 70. La société japonaise est écartelée entre modernité et tradition, les grandes entreprises et les puissants ont su remarquablement s'appuyer sur les particularités de la société japonaise : le rôle de la pression sociale qui pousse chacun à se conformer au groupe pour que règne l'harmonie, ce qui entraîne une soumission de chacun sans aucune mesure avec ce que nous connaissons en Europe, une absence de vie privée, amplifiée par la tendance à inhiber ses sentiments. Difficile de dire que l'on comprend bien les personnages tant leur univers est différent du nôtre, mais cela ne gêne absolument pas, et il est sûr que je lirais d'autres livres de cette pentalogie.
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Premier d'un cycle romanesque en cinq tomes, « Mitsuba » est une histoire aussi émouvante que révoltante. On est bien loin du Japon idyllique qui peut parfois fasciner. On pénètre en plein coeur du monde impérial de l'entreprise où l'individu est totalement nié. L'employé n'a qu'un seul choix, obéir, sans quoi lui et ses proches en subiraient de fâcheuses conséquences sur des générations.
Le style superbe de Aki Shimazaki est imprégné d'une douceur singulière qu'elle utilise pour faire le portrait de ses personnages, tout en pudeur. On ressent également son amour pour la ville de Kobe et celle de Montréal, dont elle souligne les similitudes. Elle porte notre attention sur des détails qui deviennent ensuite de véritables symboles auxquels peut se raccrocher le caractère humain face à la violente négation individuelle subie par l'entreprise. Ces détails se rapprochent du rêve, de la vie idéale et semblent loin de la vie réelle possible. Les employés sont emprisonnés dans une seule vie possible, les choix sont limités dès l'enfance quasiment, et ils n'ont presque que le choix de se soumettre. Sauf quand l'amour est plus fort...
La deuxième partie du roman offre cependant une note un peu plus positive. A la suite de choix difficiles, des vies ont changées et semblent plus heureuses finalement.
Reste la révélation finale, avec ses détails, qui bouleverse totalement.

Un roman bref mais d'une densité incroyable !
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Trois feuilles.

Takashi Aoki est à un point tournant de sa vie. Son entreprise vient de lui proposer une mutation à Paris et il vient de rencontrer la femme de sa vie. Tout cela semble idyllique.

J'entame une nouvelle pentalogie d'Aki Shimazaki. Il s'agit cette fois d' "au coeur du Yamato". J'ai retrouvé avec plaisir la plume délicate et poétique de cette autrice. Cette fois-ci elle s'attaque au monde du travail japonais. Celui-ci est très dur et impitoyable avec les éléments qui rompent le Wa (harmonie). L'individu n'est rien seul compte le collectif.

Takashi Aoki est un employé dévoué de l'entreprise Goshima. Il est prêt à tout les sacrifices pour évoluer au sein de celle-ci. C'est pourquoi, il est prêt à partir plusieurs années loin de ses proches, ainsi qu'a consacrer ses soirées à boire avec ses collègues. Toutefois sa rencontre avec Yûko va changer sa vision des choses.

A travers ses personnages, Aki Shimazaki nous montre plusieurs manières de concevoir le travail au Japon. Takashi s'investit totalement dans celui-ci, quand son collègue Nobu est mal vu car il préfère consacrer du temps à sa famille. Leur supérieur hiérarchique, Monsieur Toda, garde un oeil bienveillant sur Takashi, alors que pour les autres cadres supérieurs, les employés doivent obéir sans contester.

Yûko est un cas à part. Elle est courtisée par de nombreux hommes, y compris Takashi. Leur amour semble absolu et sans entrave. Malheureusement l'entreprise Goshima va entraver celui-ci. le pouvoir et l'argent permettant de tout acheter.

En somme, un excellent premier tome qui montre l'emprise du travail sur les japonais.
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