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3,85

sur 497 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très souvent, les personnes "normales" (si tant est que ce terme ait un sens) ont une fausse image des surdoués qu'ils jalousent ou qu'ils envient.
Ils pensent que ce sont des gens gâtés qui ont une vie facile du fait de leurs compétences hors normes.
Et pourtant...

"Intégrer la différence, toutes les différences, est aujourd'hui une volonté politique active et mobilisatrice. [...] Tant mieux, bien sûr ! Et merci à cette société moderne qui a compris cette nécessité cruciale de faire une place à chacun. Mais je ne peux m'empêcher d'être souvent attristée de voir combien ceux dont la différence est invisible à l'oeil nu, dont la différence ne ressemble pas d'emblée à un handicap, dont la différence suscite plus l'envie que la pitié, bref que tous ces surdoués qui souffrent en silence et cherchent seuls des solutions à leur différence ne soient jamais (trop rarement) pris en compte par notre société du XXIème siècle. La détresse de ces adultes et leur problème d'intégration, de vie parfois, devraient susciter, si ce n'est de la compassion, au moins de la compréhension."

Ces quelques phrases résument bien tout le paradoxe de ceux qu'on appelle les "surdoués" et dont il est question dans ce livre.

Pour commencer, qu'est-ce qu'un surdoué ?
Avant tout, Jeanne Siaud-Facchin précise qu'elle n'aime pas trop ce terme et qu'au lieu de sur-don, il faut considérer qu'il s'agit d'un fonctionnement cérébral différent.
Elle aime bien utiliser le mot "zèbres", terme affectueux qui va bien à ces personnes à part.
Il n'y a pas de réponse unique à la question ci-dessus parce que les êtres humains sont variés et qu'il n'y a pas de "modèle" type de surdoué mais il y a quelques constantes dans le fonctionnement qui sont bien expliquées dans cet ouvrage très bien conçu.
Le découpage en nombreux chapitres et petits paragraphes facilite la lecture, d'autant que tout est écrit dans un langage précis mais très accessible.
Pas de grandes théories nébuleuses, pas de jargon : tout est clair dans ces pages.

L'une des premières idées qui ressort est qu'être "surdoué" n'est pas forcément une bénédiction.
Les personnes non concernées ont souvent des idées fausses et pensent qu'être surdoué ne présente que des avantages : avoir de grandes aptitudes rend la vie plus facile, de quoi va-ton se plaindre ?
Et pourtant, la situation n'est pas si simple : on peut avoir de grandes facilités dans certains domaines mais d'immenses difficultés dans d'autres.
Je suis bien placée pour le savoir.
Ne voyez surtout aucune forfanterie dans les propos qui suivent, je les écris seulement dans le but d'aider d'autres personnes qui pourraient être dans une situation similaire à la mienne.

J'ai des dons évidents pour les mathématiques dont j'ai fait mon domaine professionnel (enseignement en classes prépas, écriture de manuels scolaires, formations d'enseignants) et dans une moindre mesure pour les langues vivantes mais je ne me suis jamais considérée comme étant "surdouée", cette pensée ne m'a jamais effleurée.
D'abord parce qu'il me semble prétentieux de se proclamer "surdoué", un peu comme si l'on se sentait supérieur, ce qui n'est vraiment pas mon cas.
Ensuite parce qu'à côté de mes "talents" je suis un sac de noeuds.
Je trimbale depuis toujours plein de problèmes, plein d'angoisses.
Le monde me fait peur, les autres me font peur parce qu'il y a tellement de choses que je ne comprends pas : je me sens très souvent inadaptée.
Mon cerveau survolté ne me laisse aucun répit : comme le disent de nombreux témoins dans le livre, j'aimerais arriver à le débrancher, à faire cesser ce flux incessant d'idées qui m'envahissent et m'épuisent.
Ajoutez à cela que j'ai une sensibilité absurdement excessive et qu'un rien peut me faire terriblement souffrir.
Bref, je me sens plutôt sous-douée pour la vie, je me sens nulle et je vais mal, très mal.

Et voilà qu'un ami que je ne connais que depuis peu me met ce livre entre les mains.
Comment a-t-il deviné que j'étais concernée ? Sans doute parce qu'il est lui-même un zèbre et qu'il a vécu adulte la découverte de sa "différence".
Je commence ma lecture et je prends coup sur coup : je me reconnais dans tellement de réflexions de l'auteur, dans tellement de témoignages qu'elle présente.
Je lis lentement, très lentement parce qu'il me faut prendre le temps d'encaisser ces coups et de digérer toutes les informations mais cette lecture, je le sens rapidement, va changer ma vie.
Et elle l'a changée !
Je ne me sens plus seule et à cinquante-huit ans, je commence enfin à comprendre qui je suis... il était temps !
Je comprends que ces pensées incontrôlables qui me traversent sans arrêt l'esprit ne sont pas un signe de folie (je commençais vraiment à me poser des questions) mais le résultat du fonctionnement de mon cerveau. Que c'est physiologique.
Je comprends que je fais partie des "surdoués" et qu'il faut que j'apprenne à vivre avec cette différence, à l'apprivoiser, afin d'en faire une force et non une malédiction que je subis vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Je comprends pourquoi beaucoup de gens (y compris des proches...) me disent que je suis fatigante, que je les épuise, qu'ils ne me supportent plus ; je comprends pourquoi certains me traitent de folle.
Je comprends que je dois voir le monde différemment et que je dois changer des choses dans ma vie pour aller mieux.
Cette lecture est arrivée au moment où j'étais au fond du gouffre, complètement désespérée. Elle m'a ouvert une porte, elle m'a fait voir la possibilité d'un avenir meilleur.
Si tout n'est pas encore résolu, les souffrances que j'ai décrites appartiennent définitivement au passé. Ma vie est transformée.

Si j'ai rédigé cette petite chronique en y incluant tant de choses personnelles, c'est dans le seul but d'être utile.
Pour moi, ce livre a été une bénédiction, une bouée de sauvetage.
Il pourrait être utile à d'autres : il ne résout pas tout mais amène une prise de conscience et constitue un excellent point de départ vers d'autres réflexions à mener bien accompagné.
Accompagnée, je le suis formidablement, et c'est pour ça que je ne dis plus "je vais mal, très mal" mais "j'allais mal, très mal" et que j'arrive maintenant à dire "je vais bien".

Vous pouvez, comme moi, être concerné sans le savoir, vous pouvez avoir quelqu'un dans votre entourage qui est concerné : je conseille à tous cette lecture.
Avant la rédaction de ce livre, Jeanne Siaud-Facchin en avait écrit un autre consacré aux enfants : "L'enfant surdoué : l'aider à grandir, l'aider à réussir". Je ne l'ai pas encore lu mais s'il est de la même qualité, il devrait être lu par tous les enseignants et tous les parents.
Si l'on peut éviter toutes ces souffrances, c'est quand même mieux, non ?
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"Trop intelligent pour être heureux ?" est un livre de vulgarisation qui remplit très bien son rôle, malgré ses quelques défauts.

C'est un très bon point d'entrée dans le domaine de la zébritude/ douance/ du haut potentiel/etc quand on n'est pas familiarisé avec cette question.
On y découvre une définition de ce qu'est la douance et des notions importantes afin de comprendre de quoi il retourne. Par exemple les hypersensibilités, ce que signifie "quotient intellectuel" et comment il se mesure ainsi que ses limites, la pensée en arborescence ou encore l'hyperémotivité.

Au niveau des défauts, cet ouvrage souffre malheureusement d'un petit problème d'organisation, mais qui est loin de poser des problèmes de compréhension. Il faut juste accepter de parfois sauter du coq à l'âne.
Les lecteurs plus avertis pourront également ne pas être d'accord avec certains points définis par l'auteure, mais tout cela relève plus des questions de recherche scientifique que de la présentation volontairement claire qu'a voulu en faire Jeanne Siaud-Facchin.

Pour finir, ce livre est très semblable à l'autre volume de Jeanne Siaud-Facchin concernant les enfants surdoués, il peut donc faire doublon.
Cependant, si vous êtes intéressés par l'aspect adulte de la question, je recommande plutôt ce livre.
Tout simplement parce qu'on peut se poser beaucoup de questions sur soi-même et se reconnaître ou bien reconnaître des personnes de notre entourage au travers de « Trop intelligent pour être heureux ? ».
La lecture de ce livre peut être le début d'un chemin vers la réponse à ses questions, et poser des mots sur ce qu'on a toujours ressenti est d'un grand réconfort ("ouf je ne suis pas fou/folle !"). :)
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Ce livre a bouleversé la vie de beaucoup d'adultes. Et le fera encore.
Par son titre provocateur, voire présomptueux, il attire les personnes qui ont, à maintes reprises, souhaité être "simple", comme tout le monde. Par simple j'entends ne plus penser et réfléchir en permanence.

Il est vrai qu'être diagnostiqué "Haut Potentiel" à l'âge adulte ne change plus grand chose. Les difficultés pour approcher le monde restent les mêmes.
Par contre cela peut mettre des mots sur des années d'incompréhensions et de mal-être. le vide étant comblé, la résilience peut commencer.

Mais n'oubliez pas qu'un vrai diagnostique se pose non pas par un livre, mais par un(e) psychologue spécialisé(e) dans ce domaine.
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Un peu comme Marple, j'ai hésité ("pour qui se prend il?") avant de mettre une critique. Donc je commence par préciser: ni "zèbre" ni surdoué, Nayac!

Pour autant, j'ai trouvé le livre très intéressant. Clair mais sans raccourcis excessifs ni banalités affligeantes. Sa structure a déplu à plusieurs mais je ne l'ai pas trouvé gênante.
Mais venons en au fond!
Beaucoup des thèmes abordés sont pour moi des clefs de lecture intéressantes pour des individus "communs". Notamment j'ai trouvé très intéressante la transposition et les perspectives que cela offrait dans la compréhension d'un ami que je qualifierais en résumant mal comme "hypersensible".
Mais aussi quelques traits qui ont raisonné chez moi.

Pour vous donner inciter à vous y plonger (ou pas), un petit extrait :
Les hommes simplifient le monde par le langage et la pensée, ainsi ils ont des certitudes; et avoir des certitudes est la plus puissante volupté en ce monde, bien plus puissante que l'argent, le sexe et le pouvoir réunis. le renoncement à une véritable intelligence est le prix à payer pour avoir des certitudes, et c'est toujours une dépense invisible à la banque de notre conscience"

Mais cette citation n'est finalement pas très représentative, même si je l'ai entourée 3 fois. Alors je vous en inflige une autre:

"Pour le surdoué, être totalement dans l'instant présent , synchronisé avec ses sensations, ses émotions, en prenant le plaisir simple du moment, est une mission quasi impossible" Concerne surement les surdoués... et d'autres!

Bonne lecture!
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Un livre de référence sur les surdoués complet, accessible, instructif et surtout passionnant. L'auteure y décrit tous les mécanismes psychologiques et le fonctionnement du surdoué de l'enfance à l'âge adulte en passant par l'adolescence, les relations aux autres, la vie scolaire, amoureuse, professionnelle, la parentalité avec des enfants surdoués quand on l'est soi-même. La difficulté de poser un diagnostic, les différents tests, le faible nombre de thérapeutes spécialisés dans la surdouance, les erreurs de diagnostic, les émotions, les pensées envahissantes, le comportement en public qui amène parfois à un retrait du monde. Des conseils pertinents, une aide indispensable pour des surdoués en grande souffrance. Ce livre est avec Je pense trop de Christel Petitcollin, un livre de référence sur les surdoués.
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Un livre révélation pour ceux qui vivent les hautes cimes des potentiels, de l'intelligence à l'hypersensibilité.

Beaucoup de témoignages dissèquent les nombreuses difficultés à vivre ce don ou fardeaux de naissance, de l'adaptation à l'aboutissement de soi et sa singularité. A lire absolument...
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"Trop intelligent pour être heureux?" un titre provocateur certes, mais pour moi la référence dans le domaine de la douance, pour les adultes.

En effet, Madame Siaud-Facchin a su comprendre au plus juste le fonctionnement cognitif atypique du surdoué et l'explique à merveille.
Bien que la douance n'est pas toujours vécue comme un fardeau, de nombreux surdoués se sentent en décalage avec le monde, le vivant souvent mal. Ce livre leur permet donc de se sentir moins seuls, mais aussi de comprendre leurs forces et faiblesses, et donc de pouvoir travailler sur celles-ci.
Le livre permet également aux non surdoués de comprendre ces personnes qui sont bien mal connues et dont l'idée qu'on s'en fait est souvent faussée par les stéréotypes générés par les médias.
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Que deviennent les enfants précoces quand ils ne sont plus des enfants et que le système scolaire n'est plus là pour mesurer leur "précocité" ?
Cette question est le point de départ de cet ouvrage de Jeanne Siaud-Facchin. Et la réponse, elle la connaît déjà : les enfants surdoués deviennent... des adultes surdoués ! Ils ne rentrent pas plus dans le moule social une fois arrivés à maturité que pendant leur enfance. Ces enfants devenus grands, elle les retrouve dans son cabinet de psychologue, soit parce qu'ils sont en souffrance, soit parce qu'ils viennent consulter pour leurs propres enfants et qu'ils découvrent que le "diagnostic" leur correspond aussi. C'est d'ailleurs parce que beaucoup d'adultes lui ont avoué se reconnaître dans son précédent ouvrage sur les enfants surdoués que Jeanne Siaud-Facchin s'est lancée dans l'écriture de ce livre.
À sa lecture, il semble que beaucoup d'adultes se découvrent surdoués seulement à l'âge adulte. D'un seul coup, par la grâce d'un bilan psychologique, ils comprennent que leur mal-être, leur hypersensibilité, leur sentiment de décalage par rapport aux autres et même parfois leurs difficultés scolaires et/ou sociales ont une explication toute simple : le fonctionnement atypique de leur cerveau. Pour beaucoup, c'est un véritable soulagement mais cela peut aussi être un nouveau poids tant la société regorge de préjugés sur les surdoués. D'ailleurs, Jeanne Siaud-Facchin ne prise pas particulièrement ce qualificatif qui sous-entend une sorte de supériorité intellectuelle, pas plus qu'elle n'adhère à celui de "haut potentiel" qui semble imposer une obligation de résultats. Elle a choisi d'appeler ses patients surdoués des "zèbres", terme qui s'est beaucoup popularisé.

Faut-il être surdoué pour lire ce livre ?
Pas nécessairement. D'abord parce qu'il est écrit dans un style très accessible, très fluide. Jeanne Siaud-Facchin illustre ses explications par des cas qu'elle a rencontrés. Cela n'empêche pas qu'elles soient également étayées par des études et les dernières avancées des neurosciences (en 2008...). Chaque chapitre est divisé en un grand nombre de sous-parties, ce qui rend la lecture très digeste et permet de le picorer ou de le butiner.
Le contenu, quant à lui, peut intéresser aussi bien quelqu'un qui se demande s'il n'est pas un zèbre que quelqu'un qui a été "diagnostiqué", tout comme des personnes qui ont des surdoués dans leur entourage et veulent mieux les comprendre ou, simplement, n'importe quel lecteur qui veut en savoir plus sur le sujet.
Vue la quantité de préjugés qui existent sur les surdoués, la lecture de ce livre est hautement recommandable. Peut-être qu'en le lisant, vous vous y reconnaîtrez ou bien vous y reconnaîtrez des personnes que vous côtoyez et, alors, vous les comprendrez mieux.
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Faut-il encore présenter Jeanne Siaud-Facchin ? En plus d'être plus présente ces dernières années dans les médias, elle est une spécialiste de la douance depuis de nombreuses années.
Dans cet ouvrage, elle présente les caractéristiques de l'adulte surdoué, encore mal compris aujourd'hui, souvent par les premiers concernés eux-mêmes. "Moi, surdouée ? Ça m'étonnerait!" Et pourquoi pas ? Et si ça expliquait un peu cette façon de penser dont on se rend parfois douloureusement compte que ce n'est pas la même que tout le monde. Et surtout, ce n'est pas parce qu'on ne pense pas pareil qu'on pense moins bien!
Un ouvrage de référence sur la douance, à mettre entre toutes les mains, pour se comprendre et comprendre les autres.
Merci pour ce livre.
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Oui, j'ai mis 6 ans à lire ce livre, à aller surtout jusqu'au bout. Pourtant j'en ai entendu parler pendant des années, entouré par des amis, par mes proches, et j'ai commencé sagement à le lire, à l'oublier dans la PAL, puis le reprendre plus sérieusement. Je l'ai repris depuis le début, chapitre par chapitre, et là j'ai compris les approches si bien analysées, explicitées, en pesant à chaque fois le pour, le contre, l'improbable, le possible et les impossibles, les évidences et les multiples doutes. Tout cela l'auteure Jeanne Siaud-Facchin l'aborde avec des exemples concrets, comme une démonstration cartésienne tout en parlant d'un sujet aux multiples facettes, chaque HPI étant différent mais avec des signes communs.
J'ai arrêté de le lire car je voyais, dans le miroir, une image d'un monstre apparaître doucement. J'ai repris ce livre et j'ai vu avec clarté l'horreur d'une certaine vérité, d'une évidence cachée sous des décennies de douleurs et de doutes, mais aussi avec des douceurs compulsives. Lisez-le si vous voulez comprendre pourquoi vous étiez différent dans votre enfance, différent aujourd'hui mais enfin serein. Merci Mme Siaud-Facchin
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