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Citations sur Quo vadis ? (Intégrale) (50)

– Je pense combien votre monde est différent de celui que gouverne notre Néron.
Elle leva son délicat visage vers la lueur du crépuscule et, simplement, répondit :
– Ce n’est pas Néron qui gouverne le monde, c’est Dieu. Il se fit un silence. Dans l’allée qui longeait le triclinium, on entendit les pas du vieux chef, de Vinicius, de Lygie et du petit Aulus. Mais, avant qu’ils parussent, Pétrone eut encore le temps de demander :
– Ainsi, tu crois aux dieux, Pomponia ?
– Je crois en Dieu, Un, Juste et Tout-Puissant, – répondit la femme d’Aulus Plautius.
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De quoi rit donc cette barrique de suif ? demanda Néron.
-Le rire est une des supériorités de l'Homme sur la bête, dit Pétrone. Vitellius n'a point d'autre argument pour nous prouver qu'il n'est pas un porc.
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Et, plus s’exaspérait son amour pour Lygie, plus s’ancrait en lui l’obstination du joueur qui veut gagner malgré tout. Tel il avait toujours été. Dès sa prime jeunesse, il avait poursuivi ses projets avec la passion de quelqu’un qui n’admet ni l’échec, ni le renoncement à ce qu’il veut. La vie militaire avait, il est vrai, discipliné son tempérament volontaire, mais, en même temps, elle lui avait inculqué la conviction que chaque ordre donné par lui à ses inférieurs devait être exécuté ; d’autre part, son long séjour en Orient, parmi des hommes veules et accoutumés à l’obéissance passive des esclaves, l’avait confirmé dans cette idée que son « je veux » était sans limites. Aussi, son amour-propre avait-il subi un terrible choc. Il y avait également, dans ces obstacles, dans cette résistance et dans la fuite de Lygie quelque chose d’incompréhensible, une énigme dont la solution torturait son cerveau.
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Le mensonge comme l'huile flotte à la surface de la vérité.
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[...] ... [Petrone] prit sous le coussin de pourpre une lettre et lut :

- "Je sais, divin César, que tu m'attends avec impatience et que, dans la fidélité de ton cœur, tu languis après moi jour et nuit. Je sais que tu me couvrirais de tes faveurs, que tu m'offrirais d'être préfet de ta garde et que tu nommerais Tigellin gardien de mulets dans celles de tes terres dont, après l'empoisonnement de Domitia (= tante paternelle de Néron), tu héritas, office pour lequel il semble avoir été créé par les dieux.

"Mais, hélas ! il faudra m'excuser. Par l'Hadès, et en particulier par les mânes de ta mère, de ta femme, de ton frère et de Sénèque, je jure qu'il m'est impossible de me rendre auprès de toi. La vie est un trésor, mon ami, et je me flatte d'avoir su extraire de ce trésor les bijoux les plus précieux. Mais dans la vie, il est des choses que je m'avoue incapable de supporter plus longtemps.

"Ne va pas penser, je t'en conjure, que m'a rebuté l'assassinat de ta mère, de ta femme, de ton frère, que je suis indigné de l'incendie de Rome, que je suis outré du procédé consistant à envoyer dans l'Erèbe tous les honnêtes gens de ton Empire ...

"Eh bien, non, très cher petit-fils de Chronos ! La Mort est le lot du bétail humain et l'on ne pouvait, du reste, s'attendre à te voir agir autrement.

"Mais, de longues années encore, me laisser écorcher les oreilles par ton chant, voir tes grêles jambes domitiennes s'agiter dans la pyrrhique, t'entendre jouer, t'entendre déclamer, t'entendre dire tes poèmes, pauvre poète des faubourgs, tout cela dépassait mes forces et eveillait en moi le désir de mourir. Rome se bouche les oreilles, l'Univers te couvre de risée. Et moi, je ne veux plus rougir pour toi. Je ne veux plus, je ne peux plus ! Le hululement de Cerbère, même semblable à ton chant, mon ami, serait moins affligeant pour moi car je n'ai jamais été son ami et n'ai point le devoir d'avoir honte de sa voix.

"Porte-toi bien, mais laisse là le chant ; tue, mais ne fais plus de vers ; empoisonne, mais cesse de danser ; incendie des villes, mais abandonne la cithare. Tel est le dernier souhait et le très amical conseil que t'envoie l'Elegantiarum Arbiter." ... [...]
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De braves gens, ces chrétiens, et on en dit tant de mal ! Ô dieux ! voilà donc la justice sur la terre ! Vraiment, elle me plaît, cette religion, une religion qui ne permet pas de tuer. Mais, si elle défend le meurtre, il est probable, en revanche, qu’elle n’autorise pas davantage le vol, la tromperie, le faux témoignage. Aussi, on ne saurait dire qu’elle est facile à suivre. À coup sûr elle enseigne, non seulement de mourir honnêtement, ainsi que le conseillent les stoïciens, mais aussi de vivre honnêtement. Si jamais j’amasse assez d’argent pour m’acheter une maison comme celle-ci, avec autant d’esclaves, peut-être me ferai-je chrétien pour aussi longtemps qu’il me conviendra. Le riche peut tout se permettre, même la vertu… Oui ! c’est une religion pour les riches, et je ne parviens pas à comprendre pourquoi tant de ses fidèles sont pauvres. Quels avantages y trouvent-ils ? Et pourquoi tolèrent-ils que la vertu leur lie les mains ? Il faudra que j’y réfléchisse un jour.
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Souviens-toi, seigneur, que plus on est philosophe, plus il est difficile de répondre aux sottes questions des rustres.
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La vie est risible et je ris.
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Les yeux bleus de Lygie semblaient sortir d'un songe, alors qu'elle les leva vers Vinicius ; et lui, auréolé des reflets du couchant, lui, soudain penché vers elle, lui dont les yeux frémissaient et priaient, parut plus beau que tous les hommes et que tous les dieux de la Grèce et de Rome, dont elle voyait les statues aux frontons des temples.
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La vertu est une musique et la vie du sage une harmonie.
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