il aurait pu se trouver dans n'importe quel pays d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique du sud. Toutefois, en y regardant un peu mieux, il aperçut sur le mur, à sa gauche, une inscription griffonnée à la hâte. Les caractères rappelaient l'écriture arabe et appartenaient à la XVIIIe dynastie. Son cerveau, parfaitement entraîné, lui traduisit instantanément le graffiti :
Que le serpent d'Amakhu, le dévoreur d'esprits, engloutisse l'âme d' Ipuki, le marchand de vin. Qu'il s'abîme dans le lac de feu et soit enfermé dans la Chambre des Monstres. Qu'il meure pendant un million d'années. Que son ka périsse éternellement et que sa tombe se remplisse de scorpions. Car c'est un tricheur et un menteur.
L'impact sensoriel l'assaillit de toutes parts dès le premier moment de son arrivée : un bombardement furieux d'odeurs, de visions, de sons - autant de perceptions nouvelles, toutes aussi intenses les unes que les autres, et animées d'une étrange vie intérieure. Des visions lumineuses firent cercle autour de lui. Puis il erra pendant une période de temps indéterminée à travers des forêts de rêve aux feuillages chatoyants.