Citations sur Au carrefour des étoiles (44)
Si l’on veut rejoindre les autres races de l’univers, il faut avoir un minimum, au moins apparent, de civilisation.
On n'y voyait ni rideaux, ni draperies, ni stores ; c'étaient de simples rectangles de ténèbres, évoquant des yeux vides qui scruteraient le néant depuis le crâne vide de la demeure.
Même si Enoch devait un jour s'y confiner, la station perdurerait, inaccessible aux hommes, aussi curieux et fouineurs qu'ils se montrent. Ils ne pouvaient l'ébrécher, ni l'entailler, ni la démolir. Ils ne pouvaient rien lui faire du tout. L'humanité aurait beau surveiller, spéculer, analyser, tout ce qu'elle retirerait de ses efforts, ce serait le fait qu'un édifice très inhabituel se dressait sur cette crête. Un édifice capable de résister à tout, sauf une explosion atomique - et cette exception restait à démontrer.
Il n’ignorait pas que l’on avait à plusieurs reprises essayé de placer Lucy dans une institution pour sourds-muets ; mais, chaque fois, ç’avait été un échec. Tantôt elle s’enfuyait et il fallait des jours pour la retrouver errant dans la campagne, tantôt elle se rebellait, faisait la grève et refusait d’apprendre ce que l’on cherchait à lui enseigner.
Observant ainsi la jeune fille et le papillon, Enoch comprit soudain la raison d’un tel comportement : Lucy avait un univers à elle. Un univers familier où elle savait s’introduire. Et, dans cet univers, elle n’était pas l’infirme qu’elle aurait immanquablement été dans le monde normal.
Quel bien pouvait lui apporter l’alphabet des sourds-muets ou la lecture sur les lèvres si cela devait la priver de sa sérénité intérieure ?
C’était une créature des bois et des collines, une fille des saisons, l’amie des fleurs du printemps et des oiseaux migrateurs de l’automne. Elle communiait avec la nature, la vivait. En un sens, elle était intégrée à la nature. Elle occupait une place que l’Homme avait depuis longtemps désertée. Qu’il n’avait, en fait, jamais tenue.
Les mots n'étaient pas gravés que sur la pierre.
Les Terriens n’étaient ni bons ni raisonnables en bien des domaines. Peut-être parce qu’il manquaient encore de maturité. Ils avaient l’esprit vif, iles étaient intelligents, il leur arrivait même parfois de faire preuve de compréhension ; cependant, en ce qui concernait une foule d’autres points, ils étaient lamentables.
Mais si on leur donnait une chance – si on pouvait leur laisser entendre à demi-mot ce qui se passait dans l’espace… alors, ils prendraient sur eux. Ils surmonteraient leurs préjugés. Et, après un certain laps de temps, ils seraient admis dans la grande fraternité des étoiles
Cent ans, songea-t-il. Combien pourrais-je apprendre en cent ans de plus? En mille ans de plus?
Le visage du voyageur se fendait, glissait. Dessous, on en devinait un autre qui n'avait rien d'humain. Ce masque tombait telle une mue quand un vaste éclair zébra le ciel en crépitant et qu'un énorme coup de tonnerre claqua, secouant la terre.
C’était une créature des bois et des collines, une fille des saisons, l’amie des fleurs du printemps et des oiseaux migrateurs de l’automne. Elle communiait avec la nature, la vivait. En un sens, elle était intégrée à la nature. Elle occupait une place que l’Homme avait depuis longtemps désertée. Qu’il n’avait, en fait, jamais tenue.
J'ai dit qu'ils brillaient; je précise avoir voulu dire qu'ils brillaient en esprit.
Ils paraissaient accompagnés, en quelque sorte, d'une lueur dorée scintillante qui conférait à tout ce qu'elle touchait un aspect joyeux — comme s'ils évoluaient au sein d'un univers singulier que personne d'autre n'avait découvert. Assis à table en leur compagnie, je me retrouvais inclus dans ce halo doré et je ressentais d'étranges courants profonds d'un bonheur paisible dans mes veines.