Citations sur Dans le torrent des siècles (28)
Nous ne sommes pas seuls.
Nul n'est jamais seul.
Jamais depuis le premier frémissement du premier soupçon de vie sur la première planète de la galaxie qui connut l'éveil de la vie, il n'y a eu une créature qui marche ou rampe ou glisse sur la route de la vie, seule.
Je suis ta destinée, avait dit le répondant.
La destinée, pas la fatalité.
La destinée, pas la prédestination.
La destinée, le sort des hommes et des races et des mondes.
La destinée, la manière dont on fait sa vie, dont on règle sa vie... la manière dont elle était prévue, ce qu'elle serait si l'on écoutait la petite voix tranquille qui vous parle à tous les tournants, à tous les carrefours.
Ils se battent pour que mes paroles ne soient pas les paroles que j'ai écrites, pour que les choses que je voulais dire soient faussement interprétées. Ils complotent et combattent et assassinent pour que le grand manteau de la destinée ne couvre qu'une unique race... pour que la race la plus perverse d'animaux jamais engendrée s'empare de ce qui n'était pas destiné à elle seule, mais à tous les êtres vivants.
– Réfléchissez, repris Adams. Souvenez-vous des Croisades. Souvenez-vous de l’essor de l’Islam. Souvenez-vous de Cromwell en Angleterre. Souvenez-vous de l’Allemagne et de l’Amérique. De la Russie et de l’Amérique. Des religions et des idées, Ash, des religions et des idées. L’homme se battra pour une idée alors qu’il ne lèverait pas un doigt pour la terre, la vie ou l’honneur. Mais pour une idée… c’est différent.
"Quand il reviendra, Sutton devra être tué. Je suis votre successeur."
Des paroles insensées.
Incroyables.
Impossibles.
Et pourtant, peut-être aurais-je dû écouter.
Ce sont ceux-là qui m’écouteront, pensa Sutton, ceux qui prêteront attention à moi. Ce sont eux qui me protégeront contre toute hostilité que l’homme pourrait mettre en œuvre contre moi dans l’avenir. Car ils sont pires que les déshérités. Ils n’ont pas eu d’existence, ils n’ont jamais eu d’existence. Ils ne sont pas nés d’une femme, mais d’un laboratoire. Leur mère est une cuve de produits chimiques et leur père le savoir technologique des hommes normaux.
Androïde : un humain artificiel. Un humain fabriqué en laboratoire grâce aux vastes connaissances de l’homme sur les produits chimiques, les structures atomiques et moléculaires et l’étrange réaction appelée vie.
— Vous n’appartenez pas à une religion reconnue qui interdit de tuer ?
— Je suppose que je pourrais me classer comme chrétien, dit Sutton. Je crois qu’il existe un Commandement à ce sujet. Le robot secoua la tête.
— Cela ne compte pas.
— Il est clair et précis, insista Sutton. Il dit : « Tu ne tueras pas. »
— C’est exact, répondit le robot. Mais il est tombé en discrédit. C’est vous, les hommes, qui l’avez discrédité. Vous n’y avez jamais obéi. Ou l’on obéit à une loi ou elle tombe en désuétude. Vous ne pouvez pas tantôt l’oublier et tantôt l’invoquer
- La foi, dit doucement le Dr Raven, est un puissant moteur.
- Oui, puissant, dit Sutton, mais par sa force même, elle est notre propre aveu de faiblesse. L'aveu que nous ne sommes pas assez forts pour nous tenir debout tout seuls, qu'il nous faut un bâton pour nous appuyer, l'espoir et la conviction exprimés qu'il existe un pouvoir suprême qui nous viendra en aide et nous guidera.
Au fond de la salle, s'égrena le rire excité d'une femme. Les lumières passèrent d'un bleu sombre d'avril à un gris violacé de délire, et la salle devint un autre monde flottant dans un calme subit qui n'était pas tout à fait le silence. Un parfum vint, porté par une brise qui effleurait la joue d'un froid de glace... un parfum qui évoquait des orchidées noires dans un ailleurs de terreur et de fièvre.
Souvenez-vous des Croisades. Souvenez-vous de l’essor de l’Islam. Souvenez-vous de Cromwell en Angleterre. Souvenez-vous de l’Allemagne et de l’Amérique. De la Russie et de l’Amérique. Des religions et des idées, Ash, des religions et des idées. L’homme se battra pour une idée alors qu’il ne lèverait pas un doigt pour la terre, la vie ou l’honneur. Mais pour une idée… c’est différent