Citations sur Lettre à la femme aimée au sujet de la mort et autres poèmes (26)
Le bois des hêtres
( Buchenwald)
(...) Le ventre de la colline est atteint d'un gris lent et pur comme un chagrin.
Ô fontaine maraudėe par le vent
verte fontaine des innocents, dont nul ne sait plus la transparence ni la raison,
tu cherches un corps à ton sommeil dispersé,
comme un gisant de feuilles.
Ici le silence a le grain d'un papier aussi vieux que le monde,
un papier cousu dans l'âme même des innocents
et sur quoi s'écrit le poème incertain et sans mots
d'une douceur brûlée. (...)
aime aime encore
sur le tranchant des jours
et dispose des biens de la terre
dans l'instant où mon front
s'incline à ton sourire
Ce qu'il nous faut,
c'est ce souffle qui passe
comme un papillon dans les flammes.
oui à la mélancolie du monde
et oui encore
à l'autre nom de la beauté
ton visage
nous voici posés sur l'incertain
un coup d'aile et son regret
et tôt venue
la lumière qui décide
un ciel cache un ciel
dans tes yeux
où seul l'amour est possible
tes yeux sont le second poème
Ah, crieur de poèmes
passe et respire,
et laisse ton cri à la porte des hommes.
CHAQUE PLI DU MATIN…
Chaque pli du matin
chaque froissement du réveil
c’est cela
parfums sous la mort même
qui nous retient
ce fragile gréement de l’air
qui fait passer les corps
sur l’autre bord de la folie
où l’on s’efface
où peut-être bien l’on s’efface tout à fait
pour n’être l’un à l’autre
qu’une mer lointaine
et sa rumeur
rumeur jalouse
dont le poème dit l’essor
amour contraire
à tout ce qui se répand
sans être
et la rumeur encore est le poème