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Citations sur Lettre à la femme aimée au sujet de la mort et autres poèmes (26)

Rien n'est plus beau
qu'un amour qui ne se croit pas immortel
qui a la souple respiration du voilier
endormant la vague
prodige oui mais qui se sait tributaire
d'un vent si incertain
qu'il voudrait d'un seul déploiement de son erre
boire toute une nuit d'étoiles et de lune pleine

un amour comme une joie d'enfance
grandie de sa fin trop proche
et qui se tient timide au faîte de l'instant

nid d'hirondelle
dans le noir

ah ce n'est pas cela
un amour de légende
qui se targue des mélancolies
et geint à genoux
sous la couronne des roses

toi mon aimée demeure princière en ton rire
chaque matin devant ta mort et ma mort
sois libre et fière et ferme
car il suffit de la caresse d'un rire
pour que tout en nous se recompose
et que soit le monde uniment
sous nos mains le passage et la durée
la nudité d'une âme dans la douceur du corps

nous mourrons mon amour sans rien perdre
si nous séjournons visages étonnés
dans l'instant qui nous prolonge
et fait de nos gestes les plus simples
_ baiser murmure épaule lente _
un feu dormant

demeurons mon aimée
fût-ce au cœur d'un sanglot silencieux
une joie ouverte
sommet de l'éclair
rire et bonté persistant
dans la disparition
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Voyez cela est simple et vaste un lit
creusé par l'attente
chauffé à blanc par le rêve
un lit où se répandre
jusqu'à l'épuisement des bras
comme un nageur
aimanté par le large

un lit mon dieu c'est simple et vaste
avec ce pli des draps comme un beau souci
demeuré dans l'âme du dormeur
tandis que tu passes
rusée aimante
nue comme une mort heureuse
dans mes mains ouvertes

ah que tu passes
et renaisses pourvue

un lit est un puits aussi bien
comme en creusent les poèmes
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Voici que j'apparais
venu du plus loin de toi
donnant aux mystères concrets du matin
tous les noms de l'amour

et toi déjà baisant la main neuve
que le monde te tend
comme un prince étonné
d'être amant plus que prince

et moi forçant de l'épaule
la porte de brume
et toi qui contiens I'instant
qui si bien le retiens jusqu'à ce qu'il devienne entre nos lèvres
le fruit
puis sa saveur vivante
autant dire
le baiser

le baiser qui est la forme exacte du poème
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Amants qui nous accompagnez, nomades
dans un monde nomade où
les ciels et les mers font un lit pour les morts,
amants ô féroces,
entre vos nuits bâties et vos jours sans refus,
faites la place neuve.
Que la foule des hommes y progresse,
que ses mille et mille voix comprennent
qu'en votre gorge c'est leur chant qui veut naître.
Mordre au soleil,
trahir la routine des nuages,
à distance des toits dévastés lever le front
devant I'outrage,
savoir que le repos est poussière pour nos yeux,
et que le cœur,
s'il tient haut sa violence contre le temps,
est la trame et l'épilogue,
tel est le jeu terrible.
Amants féroces, tendres vivants,
poètes advenus.
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Les amants ont un sourire
à opposer
à la métaphysique creuse de l'horloge.
Non que d'une pensée sans but leur débat soit exempt !
Même assis aux terrasses des cafés
leurs mains cherchent de vastes nuits
et leur bouche s'ouvre sur des prières de hasard.
Les chambres de l'amour sont encombrées.
Pas une caresse qui ne déplace une ombre
et ne bouscule les vieux mneubles du monde.
Les bras heurtent les murs
et les cheveux se prennent à la clarté des lampes.
La liberté et l'oubli sont choses
concrètes comme la pierre.
Les amants quand ils dorment
leur bouche embrasse la chair des songes.
Dieu, la mort et le néant sont là sur la chaise,
chemises prêtes à nouveau pour la sueur du jour.
Une joie chaude
interroge les fins dernières
et se détourne, et rit de leur silence.
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Est-ce un pays qu'il nous faut
à nous qui piétinons dans le sable des années,
un lieu vraiment
avec son anecdote de guerres, d'astres et de vents ?
Qui connaît l'homme
sinon déjà sa maison et sa tombe ?
Allons, il suffit d'aimer l'averse du ciel sur nos fronts
et de sentir monter les fleurs au jardin
en laçant son soulier.
D'espace, en vérité, nous n'avons que trop !
Rêve, mon amour, entre mes bras ouverts, rêve
d'une voix fidèle
à la minute réelle et neuve
qui chante sa naissance
dans le cadastre défait du monde.
Dans l'étreinte des villes, comme
dans l'ombre concrète du chemin,
nous ne nous donnons qu'un corps.
Ce qu'il nous faut,
c'est ce souffle qui passe
comme un papillon dans les flammes.
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toi seule sais
la douceur des morts qui t'appartiennent
car tu es née de leur douceur
et tu prolonges dans chacun de tes gestes
la douceur qui fut le pli heureux de leur vie
à tes yeux désormais
de voir clair dans la transparence
que fait leur disparition
à toi de comprendre dans la vie requise l'effacement et le soleil unanimes
ta joie volontaire

et la beauté sans volonté des choses
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J'ai vu tant de fous
souffler sur la bougie
et s'étonner de l'ombre dans leur vie.
J'en ai vu défaire le jour de leurs épaules
comme d'un manteau la neige et
revenir de la beauté les mains vides.
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Ils nous demanderont raison
de chacun de nos pas au-delà des barrières.
Mais si étroits leurs regards :
enjamber deux rues ou dépasser l'instant,
ce sera assez pour que commence leur colère.
Parce que ce sont eux,
les immobiles sur la terre,
qui font du vent un étranger.
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Rien n'est plus beau
qu'un amour qui ne se croit pas immortel
qui a la souple respiration du voilier
endormant la vague
prodige oui mais qui se sait tributaire
d'un vent si incertain
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