Je n'avais guère plus de seize ans et je n'avais pas encore lu dans Aristote que le meilleur moyen d'accéder au pouvoir, c'est de gagner la confiance de la foule en se déclarant l'ennemi des riches.
Quand le désordre règne dans la rue, il dégrade vite la République. Nous allons connaître le temps des tueurs.
"Moi, Lucius Cornelius Sylla, détenant la magistrature suprême, j'ai renoncé à des honneurs et à des pouvoirs qu'aucun romain n'avait connus avant moi.
J'avais reçu ceux-là sans vanité, j'ai exercé ceux-ci sans faiblesse.
Premier magistrat de la République, j'avais vécu dans la pourpre, maintenant j'allais connaître le bonheur auprès de la jeune femme que j'aime : plus de messages à dicter, d'ambassadeurs à recevoir, de décrets à signer, de poignards à craindre...
Né patricien, ni le pouvoir ni l'or ne m'ont jamais ébloui. Je les ai utilisés pour mieux courber, enchaîner ou compromettre ceux dont le service ou la complicité m'était nécessaires.
J'ai dit à Pompée qu'il était grand, il l'a cru...
(extrait de l'introduction de l'édition de poche parue en 1993)
A moins d'être un pédagogue sûr de soi on est jamais comme ci ou comme ça, mais comme ci et comme ça.
(...)la scène fameuse d'Antigone où Créon s'adresse à son peuple: "Est-il possible de bien connaître l'âme, les sentiments, les principes d'un homme, s'il ne s'est pas révélé dans l'exercice du pouvoir? " Cette phrase, relue hier, après tant de fois, je la sais par coeur. Je ne pense pas qu'elle m'offre un plaisir d'une qualité supérieure à la caresse du soleil sur ma main.