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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=43393

J'ai mis la note de : 16.5/20

Mon avis : La reine des esprits est un premier tome efficace qui laisse envisager de très belles choses pour la suite. L'univers imaginé est intéressant et novateur, mettant en scène des groupes aux pouvoirs mystiques puissants et des combats politiques féroces. Etonnamment, le roman tourne principalement autour de cette problématique, mettant de côté les quêtes héroïques ou les batailles épiques que l'on côtoie habituellement dans les récits de fantaisie. Les histoires d'amour ne sont pas lourdes et sont plutôt belles dans leurs émotions et constructions. La reine des esprits est un roman se déroulant dans un monde imaginaire mais qui met en avant des situations de notre société où, faux-semblants, hypocrisie et pouvoir se font la part belle des rivalités les plus terribles.

L'écriture est poétique et magnifique. Chaque mot est recherché. Les descriptions très imagées et les dialogues courtois, nous ramènent à d'anciens temps où l'éloquence avait son importance. le ton respectueux des personnages et le beau parler font du bien, tant aux yeux qu'à nos oreilles, lorsque l'on s'imprègne des images résultantes. le ton proposé se marie parfaitement à l'ambiance royale, guindée et dure du roman, que la couverture représente d'ailleurs à merveille. de temps à autre, la violence et la dureté des actes contrastent tout de même étonnamment avec le lyrisme doux et voluptueux de la plume. le roman est un savant mélange de belles tenues seyantes et brillantes, de brutalité sans coeur et de poésie. Cet ensemble apporte une atmosphère saisissante à la lecture et fascine le lecteur d'emblée.

Les personnages principaux sont tous issus de la noblesse et cette non-diversité ne dérange en rien, étant donné que tous les conflits politiques ou commerciaux naissent dans les enceintes des palais, à l'ombre des couloirs ou à la lumière des réunions officielles. Un des personnages, un contrebandier, vient de la rue et reste très mystérieux. On ne sait pas grand-chose de lui mais sa dextérité avec les mots et sa souplesse au combat nous font vite l'apprécier. Quelque peu effrayant à cause de la chimère qui le suit, ou intrigant par ses jeux d'acteurs et ses différentes identités, Javis prend de l'importance au fil du récit, pour en devenir l'un des héros principaux. Têtu, irrévérencieux, et à la langue bien pendue, il apporte à l'histoire des briques d'impertinence, mais empreintes de respect, notamment envers Alia, dont la beauté ne le laisse pas indifférent.

L'héroïne est loin des clichés sempiternels sur les princesses et son caractère complexe est appréciable. Envoyés en exil chez ceux qui avaient tué sa mère, la jeune femme revient vers son père avec des questions plein la tête et des interrogations intérieures sur son identité. le Denaia, une école féminine à la réputation sournoise et farouche, souhaite la mort de la jeune femme, bien que celle-ci fût formée par leurs soins. Alia doute d'elle-même et de ce qu'elle a appris. Elle déteste le Denaia et ne veut surtout pas être prise pour l'une des leurs. Ressemble-t-elle à ces femmes qu'elle honnie ? Arrivera-t-elle à dénigrer ce qu'elle a appris pour réellement prendre le contrôle de sa vie ? Pourquoi son père l'a-t-il donnée à cet ordre, si ce n'était pour l'éloigner de lui ?

Les Initiées Denaia doivent être des femmes dénuées d'émotions et de sentiments, ce qui est essentiel pour contrôler et manipuler les hommes et leurs désirs. Leurs esprits et corps ont été façonnés seulement dans cet objectif-là et chaque femme de cet ordre doit une stricte obéissante à la « Mère », une femme terriblement intrigante qui ne cesse de s'immiscer dans les problématiques politiques du royaume. Alia n'est pas comme ces femmes dépendantes et s'émancipe peu à peu des enseignements machiavéliques de son enfance et du matraquage de crâne.

La jeune femme souhaite ressentir et aimer, comme tout le monde. Ses paroles dures et son caractère fourbe baigne le roman d'une aura glaciale. Au fil du récit et des aventures, Alia se transforme et le lecteur découvre une jeune femme perdue, que l'apparition de grands pouvoirs terrifie, autant que la venue de sentiments amoureux qu'elle n'aurait pas pensés possibles. On finit par s'y attacher, même si son caractère rebelle finit par agacer quelque peu, contrastant un peu trop avec son côté royal et ferme des premières pages. Son enfance a été volée par le Denaia et Alia se démystifie, devenant une petite fille qui désire que tout lui soit acquis. Son évolution est plutôt décevante sur certains points, mais plaisante et étonnante sur d'autres. Alia est un personnage complexe qui a encore beaucoup de choses à nous faire découvrir et qui a encore du chemin à parcourir pour se découvrir elle-même.

Son protecteur et garde du coeur, complètement sous son charme, est plutôt agaçant tant il paraît être son esclave et malheureux de sa condition de laquais. Les sentiments qui se développent entre eux deux sont quelque peu gnangnan, manquent de crédibilité et de profondeur. La relation entre Alia et son père est bien plus subtile et douloureuse, les deux partis ne sachant plus très bien qui est l'autre, après toutes ces années d'exil.

Le roman foisonne de personnages fascinants, d'intrigues politiques et de meurtres. Les Initiées du Denaia sont des femmes cruelles et sans coeur, apportant une ambiance morbide et conspiratrice à tous les chapitres. Leurs compagnons ne sont pas en reste et apportent leur lot de combats épiques ou de violences glauques. Les dialogues politiques et commerciaux sont prenants à suivre, loin d'être ennuyeux ou surfaits. Tous les partis veulent s'emparer du commerce du Cristal, une ressource qui donne pouvoir, richesse et suprématie sur tout le continent, à qui la possède. Les trahisons se multiplient, comme les coup-bas et un traître finit par se faire démasquer.

L'auteure ne laisse volontairement pas traîner longtemps le mystère de l'identité de ce dernier, et c'est bien dommage. Cela aurait donné des rebondissements finaux intéressants et un suspense haletant. Une phrase élégamment imbriquée ne laisse pas de doute sur son identité et tout questionnement se dissipe complètement quand le lecteur arrive au chapitre écrit selon le point de vue du traître. On découvre alors les revendications et les envies qui l'ont poussé à se fourvoyer. Malgré cela, le méchant de l'histoire n'est pas très développé et son charisme tombe en même temps que son masque.

L'auteure raconte son histoire via différents narrateurs et points de vue. Cela constitue en une écriture captivante, amenant un suspense bienvenu, bien que certaines descriptions en doublon alourdissent le texte. En effet, lorsqu'Alia et Javis, par exemple, rencontrent le même personnage chacun de leur côté, ce sont les mêmes mots qui sont employés, et cela se remarque.

La reine des esprits est un roman qui recèle de nombreuses qualités mais dont le rythme, parfois lourd en descriptions, n'accroche pas complètement, pouvant même finir par ennuyer. de plus, la fin énigmatique laisse songeur, bien qu'elle soit inattendue et loin des stéréotypes auxquels on aurait pu s'attendre.
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Si vous aimez les complots, les manipulations et tout ce qui a trait aux jeux de pouvoir, vous trouverez votre bonheur dans ce premier tome très marqué.

Coup d'État pourrait ressembler à tous les livres de fantasy s'il n'y avait pas ce petit côté sensuel qui le fait se démarquer. Alia, le personnage principal, est une initiée du Denaia, un ordre puissant qui conditionne les femmes dès l'enfance et les transforme en armes puissantes capables d'utiliser leurs charmes à des fins stratégiques.

L'histoire est donc parsemée de petits détails qui pimentent agréablement cette lecture. C'est un aspect que j'ai grandement apprécié ici car même si c'est récurrent, on ne tombe jamais dans la vulgarité ni dans la redondance. L'auteur, Valérie Simon, a su trouver un juste milieu pour se démarquer.

Le début souffre de quelques longueurs, l'auteur pose son décor et place ses personnages tout en revenant sur quelques événements passés. Tous ces petits détails font que le rythme s'essouffle par moment.

Toutefois, arrivé à la moitié du livre, les enjeux deviennent plus précis et les personnages dévoilent leur vrai visage. L'histoire prend une tournure plus vivante, alors on se prête facilement au jeu des manigances et des secrets.

J'aime beaucoup la couverture signée Benjamin Chaignon, c'est une très belle représentation de la jeune et jolie princesse du royaume d'Alsybeen.

Concernant les personnages, certains se démarquent par leur prestance, d'autres grâce à leur comportement. le personnage principal, qui devient la personne à abattre, est tantôt énervante, tantôt impressionnante. Même si je l'ai trouvée quelquefois agaçante, j'ai pu suivre sans mal son évolution. L'auteur n'est pas en reste du côté des protagonistes masculins, on trouvera un soldat tiraillé entre sa loyauté et ses sentiments, un mercenaire aux méthodes peu conventionnelles ou bien encore un roi aveuglé par le pouvoir.

Je découvre pour la première fois la plume de Valérie Simon, même si son nom ne m'était pas inconnu. J'ai été agréablement surprise, l'écriture est légère et les dialogues bien travaillés. On se projette facilement dans la tête de notre héroïne ainsi que dans son coeur.

J'ai également été sensible aux quelques phrases qui accompagnent chaque nouveau chapitre, elles apportent une dimension plus poétique et mystérieuse au récit.

Pour conclure, je retiens de ce premier tome une plume très agréable, de la fantasy teintée de politique, des personnages variés et une intrigue intéressante malgré un début un peu long à se mettre en place.
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Réédité par ActuSF, ce premier tome de la reine des esprits de Valérie Simon a ainsi pu être remis sous les feux des projecteurs et je leur en remercie ! J'ai pu découvrir une très jolie plume et un récit très rythmé où les complots politiques s'enchaînent sans laisser au lecteur le temps de reprendre son souffle.

La princesse Alia Shanine de Messaline est de retour dans sa cité après 10 ans d'exil parmi les initiées Denaia, les même initiées qui ont tué sa mère et veulent sa vie à elle aussi. Elle retrouve son père qu'elle ne connaît presque pas et des responsabilités dont elle n'a jamais voulu. Depuis sa naissance elle est malgré elle le centre de toute l'attention, de toutes les conspirations et son retour signe le début de la chute de son royaume.

Ce livre est intense. Chaque chapitre finit sur un cliffhanger, il est impossible de s'arrêter de lire ! J'ai très souvent retenu ma respiration, les batailles sont nombreuses et il y a toujours cette épée de Damoclès au dessus de la tête d'Alia, le personnage principal. On sait qu'elle est en danger, tant de personnes en ont après elle, mais on ne sait absolument pas ce qu'il va se passer. Valerie Simon ne ménage pas ses personnages et j'ai été surprise par la mort de plusieurs d'entre eux !

J'ai aussi adoré l'univers, les créatures reptiliennes apprivoisées mais toujours encore dangereuses, le commerce de cet étrange cristal qui fait que le royaume d'Alia est si puissant ou tout simplement cette société toute entière dirigée dans l'ombre par des femmes. Cependant, je n'ai pas spécialement aimé le fait que ces initiées, ces femmes si puissantes, soient au final les méchantes de l'histoire. Je suis féministe mais je pense que si les femmes obtiennent un jour plus de pouvoir que les hommes elles ne feraient pas les mêmes erreurs qu'eux, or c'est le cas dans ce livre. Elles utilisent leurs pouvoirs pour assouvir et manipuler les hommes.

C'est certainement pour cela que j'ai eu du mal avec Alia, le personnage principal, car c'est elle aussi une initiée Denaia. J'ai d'ailleurs très peur du triangle amoureux qui se forme petit à petit à cause de son charme. En y réfléchissant ce sont tous les personnages féminins que je n'ai pas aimé, mais je me suis énormément attachée à Meker, l'ami d'Alia, à Javis le mercenaire et au prince. Ils m'énervent à être tous les trois si dévoués à Alia, mais ils ont des caractères tellement différents et un sens de la justice qui me plait beaucoup.

Heureusement l'histoire et l'univers sont vraiment prenants et j'ai hâte de lire la suite. Il y a vraiment un côté Game of Thrones avec tous ces morts, ce suspens et ces reptiles, ce livre est donc de circonstance pour ceux qui sont en train de suivre la dernière saison de cette série.
Lien : https://bookshowl.blogspot.c..
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