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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi ouvert d'esprit. Je l'ai choisi sur l'étagère de la librairie à cause de la racoleuse mais appétissante scène d'ouverture et du résumé qui promettait une dystopie machiste.
J'avoue que je n'en attendais pas grand chose. Je venais de lire "The Power" de Zoe Alderman et je me disais qu'une lecture finlandaise du même thème jetterait un éclairage sans doute nouveau. Et ce n'est pas du tout ce qui s'est passé.
Ce n'est pas un roman féministe mais simplement humain et humaniste. Les femmes ne sont pas présentées comme victimes des vilains mâles mais bien comme les produits d'une perversion de notre rationalité et de prémisses faussées. L'auteur nous donne envie de poursuivre la lecture en nous intéressant bien sûr à cette société mais surtout aux raisons qui font qu'elle existe et qui sont précisées dans le roman.
Mais c'est la relation entre l'héroïne et sa soeur qui nous fait continuer la lecture : complexe et pleine de contradictions, riche et surprenante, pleine de complicité et d'incompréhension à la fois.
Il y a bien sûr de nombreuses invraisemblances et des exagérations mais on ne les perçoit qu'après la lecture tant on est captivé quand on est à l'intérieur du roman. Sa lecture m'a donné l'impression de prendre un bol d'air frais loin des pensées pré-mâchées et des revendications féministes, des relations humaines pré-formatées qu'on lit dans tous les romans et qu'on voit dans tous les films.
Assurément, aucun logarithme n'aurait misé un mark sur ce roman. Il résonne longtemps et nous fait vraiment pénétrer dans un univers profondément humain et une société qui nous renvoie à la vérité que nous oublions toujours : il n'y a pas qu'un seul mode de fonctionnement de nos relations humaines. Je ne sais pas ce qu'il m'en restera dans quelques mois semaines, mois ou années mais j'ai le sentiment de n'avoir pas perdu mon temps à le lire cet après-midi.
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Sur la page de couverture, une ravissante Bimbo à la robe rose bonbon très chic baisse ses faux cils avec modestie, son crâne décalotté servant de réceptacle pour la brosse des WC.

Je vous présente Avec joie et docilité, le roman de la Finlandaise Johanna Sinisalo qui malaxe les éléments de la machine à remonter le temps de H.G. Wells d'une manière jubilatoire et troublante.

Petite piqûre de rappel : dans le roman de Wells paru en 1985, la terre est habitée par les Eloïs et les Morlocks, deux sous-races dégénérées descendant des hommes. Les Eloïs sont des espèces de benêts béats et oisifs qui jouent en mangeant des fruits toute la journée (finies les galipettes et les steaks saignants) pendant que, sous terre, les Morlocks s'activent et remontent faire leur marché la nuit, adeptes du steak d'Eloïs. Les descendants des anciens maîtres ne sont pas mieux lotis que ceux des anciens esclaves.

Dans son roman, Johanna Sinisalo détourne les codes tout en gardant les éléments significatifs et si Wells situait son roman dans des temps si lointains qu'ils en perdaient leur impact, la Finlandaise situe le sien de nos jours. le roman se termine en août 2017. À peine un décalage de quelques mois entre la date de parution du livre (2016) et les faits racontés. Idée brillante qui rend son utopie totalitaire bien plus inquiétante que son aînée ! Je vous laisse apprécier maintenant les différences entre les deux romans.
suite: http://nicole-giroud.fr/avec-joie-et-docilite-4516
Lien : http://nicole-giroud.fr/avec..
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La première image que nous avons de ce livre est sa couverture, originale, elle peut choquer mais a minima elle va vous intriguer. En fait, elle résume parfaitement le livre de dystopie : la vie en Islande est très sexiste, les hommes travaillent, les femmes sont là pour élever les enfants et satisfaire (dans tous les sens du terme) leur mari.

Si le synopsis est court, l'auteure a la maestria d'avoir développé pleinement son sujet en imaginant une vraie autre Islande, tant dans la mentalité de ses habitants, que dans la vie quotidienne : vie politique, enseignement, ségrégation, police. Ces différents éléments sont amenés au fur et à mesure de l'histoire, quand les héros sont confrontés à l'un d'eux. Pour le lecteur, c'est une perpétuelle découverte et un constant ahurissement. Car, tant nous sommes habitués à notre société, on ne peut envisager une telle société et comprendre comment cela pourrait arriver. le contexte historique est présenté dans un second temps. Mais ne serait pas un moyen de nous renvoyer notre propre image ou celle de l'histoire de notre pays et de l'Europe. Sous couvert de sexisme, l'auteure fustige l'extrémisme : le nazisme de la seconde guère mondiale, l'islam extrémiste de nos jours.

Enfin, le coup de génie de Johanna Sinisalo est de ne pas restreinte son histoire à une dystopie mais de placer un roman policier dans la dystopie. du coup l'auteur est captivé tantôt par le roman d'anticipation tantôt par l'enquête.

L'écriture aidant, les pages défilent allégrement et c'est avec une petite déception que l'on découvre un peu trop rapidement la dernière page.

Un roman à découvrir, une auteure à surveiller.
Lien : https://quoilire.wordpress.c..
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C'est un excellent roman que nous propose Johanna Sinisalo avec "Avec Joie & Docilité". L'histoire fait réellement réfléchir sur notre société et la vision que nous pouvons porter sur le genre, l'homme hétérosexuel (ici le virilo) et la femme hétérosexuelle qui se doit forcément d'établir le bonheur de son mari (ici l'éloï). Dans cette société inventée par l'auteure, tout semble se construire dès l'enfance, l'homme devra travailler et gagner sa vie, la femme le combler, tout le reste peut servir d'esclave et pointé du doigt. Mais n'est-ce pas cela, notre société, à son degré ? C'est une excellente question que pose ce roman.
Je conseille vivement ce roman, la lecture est très dynamique de par sa construction.
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