Citations sur L'Enfant des cimetières (72)
- Nathaniel est un démon.
Il y eut un silence. Alexandre Vauvert fronça les sourcils. Mais le reste de son visage ne changea pas d'expression.
- Un démon ?
- Oui.
Le regard du policier demeurait flou. Du bout de l'index, il tapait sur la table.
- Qu'est-ce qui te fait penser ça ?
- Vous... vous me croyez ? fit David.
Il s'était attendu à tout. Sauf à ce genre de réaction.
- Ce que je crois n'a pas d'importance, répliqua Vauvert. J'essaie d'empêcher des gens de mourir. On me paie pour ça.
On lui avait demandé de reconnaitre le corps de ... à l'hopital. Une toute petite pièce, avec une lumière tamisée. On procédait de cette manière pour ne pas froisser la famille. Pour rendre acceptable l'inacceptable. Ca n'y changeait rien. Sans doute rien. Mais c'était l'intention qui comptait. [...] ... était bien là, paisiblement allongée à l'interieur. Comme endormie si ce n'est ses immenses yeux, deux ciels d'été fixement ouverts, qui refletaient une totale incomprehension. Comme si elle demandait "pourquoi" alors que la vie l'abandonnait
"Bien sûr, les grands disaient que les monstres n'existaient pas. Mais elle savait que les grands mentaient toujours"(p338)
Aux premières lueurs de l'aube, elle perd les eaux - rouge profond - et l'enfant glisse enfin hors de son corps, sans le moindre son, tel un mort lui-même. Il ne crie pas, ni ne pleure. Il ouvre seulement ses grands yeux bleus, et la dévisage en silence. Ses cheveux sont déjà assez longs, et blancs, à l'image de ceux de sa mère. Souillés par les sécrétions du placenta.
Naemah arrache le cordon ombilical de ses entrailles, et le tranche d'un coup de dent à la base du ventre de son enfant. Un chagrin infini brille dans les yeux du nouveau-né. Elle le serre contre elle, l'embrasse une unique fois sur la bouche, puis elle le dépose dans les bras d'un gisant de marbre à l'air circonspect.
Alors qu'elle se tient ainsi penchée sur lui, une ultime larme roule sur sa joue, une goutte de parfaite noirceur.
Une larme pour le pardon.
Elle éclate sur le front de l'enfant, y imprimant la forme d'une étoile noire.
L'une d'elles attira son attention. Clarté idéale. On distinguait très bien la façade de la maison, ainsi qu'un policier à l'air perdu qui semblait porter tout le poids de l'univers sur ses épaules. Et surtout, en plein centre de la photo, on voyait la fenêtre du premier étage. Il força à peine les contrastes, tout devint plus saisissant encore. L'œil restait prisonnier de cette trace de sang qui s'égouttait. David fut parcouru d'un frisson à la seule vue de cette photo.
Il se tourna vers la fenêtre.
Le frisson ne le quittait pas.
Sans raison, un mauvais pressentiment le traversa.
-Ta peur est délicieuse,murmura Naemah
David trembla de tout son corps.
-Mais je ne suis pas venue pour toi, mortel.
Je l'ai promis à ta compagne....
Voila j'ai terminé de lire mon premier Sire Cedric eh ben je ne m'attendais pas à ça wouaa quelle imagination ! écriture parfaite, aucun temps mort, rien à jeter, des chapitres ultra courts et efficaces ! On est plongé dans un véritable film d'horreur avec un mélange d'Exorciste, The Grudge, La malédiction, the mirrors et une touche française (pour le commissaire grr). Une très bonne intrigue qui nous malmène du début à la fin en nous terrorisant littéralement ! J'ai bien aimé aussi la relation de David avec Kristelle cette si belle histoire d'amour décrite avec pudeur mais avec un réalisme vraiment rare de beauté et de subtilité très touchante.
Bon mon conseil lisez le c est clair mais ne lisez pas la quatrième de couverture je trouve qu'elle spoile un passage important du livre c est dommage. 2ème conseil : il faut le lire le soir avec une faible lumière et si possible une musique d'ambiance genre film d'horreur pour plus d'effets :-),
-Et si je les tuais?Tout ses gens qui me veulent du mal?
-Non.Tu ne peux pas faire ça
-C'est facile pourtant.Si je mange leur esprit
-Ne dis pas ça arrête
-Ensuite ils nous ennuient plus.C'est vrai
-S'il te plait ne parle plus jamais de ça.Il faut que tu apprennes.Viens par ici.
-Je ne veux pas être attaché.
-Il le faut
-Je les tuerai quand même , tu sais.
-Tais-toi . Tais-toi donc.
Ce qui effraie le plus, ce n'est pas la réalité, mais ce qu'on imagine qu'elle cache.
David Lynch
Et puis au milieu de ces ombres, elle aperçut une personne. Une vraie personne, celle-là. Coraline la voyait très bien. C'était une silhouette fine, toute noire elle aussi, mais qui se déplaçait de manière étrange, comme dans un vieux film en accéléré. L'individu était de dos, se dirigeant vers l'immeuble de l'autre côté de la place, et pourtant cette vision l'emplit de terreur.
- Maman! insista Coraline. Cette fois elle se leva et alla tirer la manche de sa mère.
- Maman, regarde! Il y a un monstre!
Sans même lui accorder un regard, sa mère lui tapota le dessus de la tête.