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Pedro est un petit garçon de neuf ans qu'on pourrait qualifier d'ordinaire : il aime jouer au foot et ses copains. Rien de bien extraordinaire jusqu'ici, mais voilà, Pedro vit au Chili sous le régime militaire du Général Pinochet.
Et dans ces conditions, l'évènement le plus anodin peut prendre des proportions dramatiques...

L'élément qui va bouleverser sont quotidien et mettre en tension tout le récit, c'est l'arrivée d'un militaire dans son école. Il dit venir simplement pour leur donner un sujet de rédaction. Rien d'extraordinaire dirions nous a priori, à ceci près que le lecteur comprend vite que cette rédaction a pour unique but de faire dénoncer les parents «anti-patriotes» par leur propres enfants.

C'est par ce jeu de regards pervers et une histoire en apparence très simple - car vue par les yeux du petit garçon - que l'auteur nous montre l'omniprésence de ce régime autoritaire dans le quotidien du citoyen chilien lambda.
De plus les illustrations complètent le récit, offrant un regard supplémentaire.
Quant à la chute... un super clin d'oeil ! Tout l'art de la nouvelle est parfaitement maîtrisé.

Lu en espagnol, le récit ne comporte pas de difficulté lexicale ou grammaticale insurmontable et peut très bien être lu par des lycéens, dès la fin de la seconde.


Challenge Globe-trotteurs 2019
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Quelle belle découverte, cet album, La rédaction ! Je connaissais Antonio Skarmeta surtout pour son roman Une ardente patience. Je savais qu'il avait écrit d'autres oeuvres mais pas qu'il en avait réalisées pour la jeunesse. Et pas qu'une seule, non. Et même celles-là, elles font preuve de maturité. Et c'est le cas de cet album. Après tout, il a bien gagné le Prix du livre de jeunesse sur la tolérance (décerné par l'UNESCO) en 2002.

L'intrigue de la rédaction se déroule dans un pays quelconque qui n'est jamais mentionné. Peut-être est-ce le Chili, le pays d'origine de l'auteur, qui a dû fuir la dictature ? Dans tous les cas, c'est un pays hispanophone si on se fie aux noms et prénoms des différents personnages. L'Espagne et plusieurs pays sud-américains ont subi leur lot de dictateur au 20e siècle. Sans doute ce manque de repère est intentionnel, afin que n'importe qui puisse s'y reconnaître, pour prétendre à une certaine universalité.

Le jeune Pedro Malbran est un enfant comme les autres, qui partage sa vie entre l'école (il est en CE2) et le football. Mais quelque chose l'intrigue : ses parents écoutent tard le soir la radio, on y entend des commentaires sur leur pays, des propos qu'on préfère ne pas dire ouvertement mais plutôt entendre en secret. Les choses en restent là jusqu'à ce que le père de son copain Daniel se fasse amener de force par des soldats. Gulp ! Pedro fait le lien entre cette arrestation et le fait que dorénavant son père mette le volume de la radio au plus bas. Et si on lui enlevait son père ? Il se passe quelque chose d'inquiétant, quelque chose dont ses parents ne veulent pas lui parler (pour la sécurité de tous) alors il doit essayer de rassembler lui-même le puzzle. Angoissant, terrifiant, même si le garçon n'arrive pas à mettre tous les mots sur la situation ni sur comment il se sent.

Le lendemain, un militaire intimidant fait son apparition en classe et leur demande d'écrire une rédaction. le sujet ? « Ce que fait ma famille le soir » À en donner des frissons. Et s'il raconte que ses parents écoutent en secret des émissions de radio où l'on parle en mal du pays et du chef d'état ?

Les plus jeunes lecteurs n'auront peut-être pas tout saisi, n'auront peut-être pas compris que cette histoire se déroule dans une dictature, au mieux, les pleurs de la mère, tous ces militaires et l'arrestation d'un simple épicier feront naitre en eux un sentiment de malaise. Ceux-là, ils ne verront pas venir le possible drame. Les lecteurs plus habiles ou matures, eux, oui. Ils se demandent si le jeune Pedro fera sa rédaction tel que demandé. Sans précisions de ses parents, qui ont tenu à le maintenir dans l'ignorance, dans l'innocence, comprend-il un peu les enjeux ? Peut-être même seulement à un niveau instinctif ?

Le suspense est maintenu jusqu'à la fin, presque jusqu'à la dernière ligne. du grand art ! Bravo à Antonio Skarmeta. Il réussit à nous faire réfléchir sur la dictature, sur la façon dont vivent et survivent les gens ordinaires dans de telles conditions. Et sur les enfants qui la subissent et qui ne le devraient pas ! Bref, un sujet dur mais, malheureusement, encore d'actualité à bien des endroits dans notre monde.

Mention spéciale pour l'illustrateur Alfonso Ruano. Je ne peux pas dire qu'il a réalisé le genre de dessins qui me plaisent le plus mais, étrangement, je les trouve appropriés pour cette histoire. Il a évidemment su prendre l'essentiel du roman, son cadre (le début des années 1970) et l'atmosphère qui s'en dégage, à la fois l'innocence de la jeunesse et le malaise du monde des adultes qui prend le dessus tranquillement.
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Le message de cet album est fort. Un militaire, d'un pays sous dictature, demande à une classe de CE2 une rédaction avec pour thème « Ce que fait ma famille le soir ? » Un vrai dilemme pour Pedro. Doit-il raconter que ses parents écoutent la radio, encore plus en sourdine depuis que le père de son ami a été arrêté ? Va-t-il être un enfant qui dit la vérité ou déjà un petit adulte qui va protéger sa famille ? La fin est inoubliable.
Antonio Skármeta est aussi l'auteur de Il postino, le facteur, film que j'ai adoré.
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La Rédaction d' Antonio Skármeta, illustré par Alfonso Ruano a reçu le prix Versele 2005, et est soutenu par Amnesty International.

Le regard d'un enfant se pose sur un sujet sérieux, la dictature. L'angoisse, la terreur s'empare de Pedro, héros de ce récit. Ce jeune garçon voit des militaires priver de liberté son entourage.

Lorsqu'on demande à Pedro de rédiger une rédaction, l'enfant décrit avec ses mots son quotidien, qui évolue vers un manque de liberté.

Même si La Rédaction est couronnée par de nombreux prix, Antonio Skármeta n'est pas arrivé à captiver mon attention.
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Quand j'ai parcouru La rédaction, un album signé Antonio Skármeta — à qui on doit Une ardente patience, un livre magnifique — illustré par Alfonso Ruano, je n'ai pu m'empêcher de penser à Jose, dont la famille a fui le Chili alors qu'il était adolescent. Tant et si bien que Pedro, le héros de l'album, et Jose sont devenus une seule personne. Non pas parce que Jose a peut-être aimé le football dans sa jeunesse, mais parce qu'il a vécu cette même terreur, cette même angoisse que vit Pedro alors qu'a été arrêté le boulanger, le père de son ami Daniel, parce qu'il s'opposait ouvertement à la dictature.

Une peur sourde à mesure que l'enfant comprend que ses parents aussi sont des opposants au régime alors que soir après soir seuls ou en compagnie d'amis ils sont rivés à la radio qui grésille. Et quand on lui demandera d'écrire ce que font ses parents le soir, il rendra une rédaction qui sauvera ceux-ci. Je n'en dis pas plus. La rédaction, à qui l'UNESCO a décerné le Prix du livre de jeunesse sur la tolérance en 2002, devrait faire partie de toute bibliothèque ouverte sur le monde.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Cette histoire écrite par Antonio Skármeta pourrait se passer sous n'importe quelle dictature à n'importe quelle époque. Il n'y a d'ailleurs aucune référence à un gouvernement particulier. Ce texte dénonce les dictatures et les manipulations des gens dont les responsables font preuve (ici, on cherche à utiliser les enfants pour qu'ils parlent sans le savoir contre leurs parents). Il montre aussi l'intelligence des enfants qui comprennent l'importance des choses même si on ne leur explique pas clairement.
Lien : http://litterature-jeunesse...
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« La rédaction » de Antonio Skärmeta, illustré par Alfonso Ruano est incontestablement le plus poignant album jeunesse qui existe dans le monde de la littérature. Ce livre a reçu le « Prix du livre jeunesse sur la tolérance » décerné par L'UNESCO en 2002 et ce dernier est sélectionné par le Ministère de l'Education Nationale. Réaliste, puissant, ce récit délivre par des mots les maux du Chili en prise avec la dictature. Fluide, le style contemporain calque l'horreur en filigrane dans chaque lettre de cet album hors du commun. Pedro, héro hyperbolique de ces pages mémorielles comprend d'emblée la gravité des verbes parler et contrer. le silence est une force face à la dictature. Les militaires viennent un certain jour dans la salle de classe de Pedro afin de demander aux enfants de faire une rédaction sur le déroulement des soirées avec leurs parents. Pedro comprend. Sa rédaction sera des plus conventionnelles. Cacher aux militaires la vérité pour éviter de voir ses parents devenir les prisonniers de la gente militaire ,puis torturés ou assassinés. Les illustrations explicites, expressives, renforcent les lignes de l'auteur chilien. Ces dernières sont empreintes d'une telle force authentique que le récit frappe de plein fouet le lecteur. Nombreux, en plein champ, en arrière- plan les signes de la dictature sont percutants. Incontournable, majeur, primé maintes fois cet album signe d'une plume de maître la plus belle rédaction qui soit allouée en hymne libertaire. « Bon, dit son papa il va falloir acheter un jeu d'échecs, on ne sait jamais. »On ferme le livre avec l'envie furieuse d'apprendre à jouer aux échecs, tant le symbole qui s'y trouve emporte la palme vers la douceur des plus belles libertés qui soient au monde. Cet album, tragique par les faits, renforce aussi l'idée juste, que les enfants grandissent très vite dans un monde en folie.
Voici l'album à lire dans sa vie au moins une fois.

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C'est l'histoire d'un petit garçon qui a des parents contre la dictature. Mais un jour des militaires arrive dans son village pour arrêter tous les hommes contre la dictature, ils demandent au enfant d'écrire une rédaction sur ce que font leur parents le soir en rentrant du travail. Comment va t-il réagir, que va t-il écrire ?
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- Mon papa il est de gauche, dit-il.
- Et ça veut dire quoi ?
- Qu'il est antifasciste.
Pedro avait déjà entendu ce mot le soir quand son père était près de la radio, mais il ne savait pas encore ce que ça voulait dire, et surtout il avait du mal à le prononcer. le « f » et le « s » s'embrouillaient sur sa langue et ça faisait un bruit plein d'air et de salive quand il le disait.
- Ça veut dire quoi anti-fasciste ? demanda-t-il.
Son ami regarda la rue vide à présent et lui dit comme un secret
- C'est quand on veut que le pays soit libre. Que Pinochet s'en aille.
- Et c'est pour ça qu'on les met en prison ?
- Je crois."
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Depuis que les rues se sont remplies de militaires, Pedro a remarqué que son père passe ses soirées les oreilles collées à la radio, dans l'attente de nouvelles.
Un jour, un militaire vient à l'école de Pedro et propose de faire une rédaction pour raconter ce que chacun fait, le soir, en famille. La meilleure gagnera un ballon de foot…

Avis :
Un album sur la dictature en Argentine qui traite ce sujet difficile avec justesse et délicatesse, où les images sont aussi fortes que le texte, où les non-dits aussi puissants que les dires.
Un album magnifique à mettre entre toutes les mains !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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As-tu bien lu "La rédaction"?

Quelle est la grande préoccupation de Pedro au début du livre?

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