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EAN : 9782204099233
190 pages
Le Cerf (09/11/2012)
5/5   2 notes
Résumé :
Héritière d'anciennes traditions gnostiques proches du manichéisme et profondément marquée par le néoplatonisme antique, la branche ismaélienne de l'islam chiite a élaboré une philosophie qui aborde avec une grande originalité des questions éternelles comme la nature de Dieu, l'origine de l'univers, le salut de l'âme humaine et le sens de notre existence terrestre. Souvent méconnue en Occident et encore largement inconnue du public cultivé, la philosophie ismaélienn... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’ismaélisme est apparu vers le milieu du xe siècle comme un mouvement révolutionnaire et messianique prêchant la venue imminente du Messie ou Mahdî, « l’imam caché » Muhammad ibn Ismâ‘îl, petit-fils du sixième imam chiite Ja‘far al-Sâdiq (m. en 765). Ce n’est certes pas un hasard si le mouvement est parti de Kûfa, ville irakienne de fondation arabe qui, avec sa voisine Basra (Bassora), fut un des berceaux du chiisme. Ces villes cosmopolites où les musulmans, souvent chiites, côtoyaient des zoroastriens, des chrétiens hétérodoxes, parfois héritiers d’anciennes sectes gnostiques, ainsi que des manichéens, tous fuyant les persécutions de l’orthodoxie byzantine, virent éclore dès le début du viiie siècle une mosaïque de courants chiites. Organisés autour d’un imam qui se présentait comme le Messie de la fin des temps ou autour d’un chef qui prétendait être le représentant d’un « imam caché » dont la mort n’aurait été qu’apparente, ces mouvements aspiraient à fonder un état messianique, annonciateur du Jugement Dernier. Adoptant des doctrines imbibées d’idées gnostiques, ils attribuaient à l’imam ou à son représentant des pouvoirs surnaturels, parfois même une nature divine ; ils prirent une attitude antinomique en rejetant la loi musulmane (la charia) censée être abrogée par le Mahdî, et ébauchèrent des cosmologies visant à fonder la nature eschatologique de l’enseignement de l’imam, indispensable au salut de l’âme humaine déchue dans la matière ténébreuse de ce bas monde.
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Néanmoins, un des groupes carmathes s’était emparé du pouvoir au Bahrayn et y avait fondé un état messianique, en abrogeant la loi musulmane et tous les rites extérieurs de l’islam. Ayant déclaré la guerre à la fois aux Fatimides et aux Abbassides, ces Carmathes firent des incursions militaires dans les contrées environnantes et menaçaient directement les lieux saints de l’islam en Arabie. Lors d’une brève occupation de La Mecque en 930, ils dérobèrent la Pierre noire de la Ka‘ba pour l’amener en triomphe dans leur capitale al-Ahsâ’. Cette action « terroriste », pourtant sévèrement condamnée par les Fatimides, causa l’effroi à travers l’ensemble du monde musulman et jeta l’ismaélisme tout entier dans un discrédit profond qui reste encore bien présent aujourd’hui dans les consciences islamiques.
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La pensée ismaélienne peut être qualifiée de « philosophie ». En effet, elle correspond entièrement à l’idéal antique de la philosophia, alliant un mode de vie axé sur la pratique de la vertu à l’acquisition d’une connaissance rationnelle de l’homme et de l’univers. Selon une ancienne définition de la philosophie, son but est de « devenir pareil à Dieu dans la mesure des possibilités humaines ». La finalité de notre existence réside alors dans l’équilibre parfait entre la vertu et la science, qui garantit la béatitude : la survie éternelle de l’âme en un état de quiétude totale.

En termes ismaéliens, adorer Dieu par la pratique, en suivant les préceptes de sa loi révélée, est la condition nécessaire à une vie vertueuse ; l’adorer par la science permet au croyant vertueux de s’élever par son intellect vers le monde intelligible, de sorte que lors de la Résurrection finale, il se joindra définitivement aux Intellects divins. Au bout de sa quête, il deviendra « pareil à Dieu », c’est-à-dire pareil aux hypostases du monde intelligible, l’Ultime demeurant à tout jamais inaccessible, car retranché derrière un abîme infranchissable. (p. 169)
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Vidéo de Daniel de Smet
Si l'apport d'Avicenne (980-1037) à la pensée philosophique occidentale est incontesté, on connaît moins la dimension théologique de son oeuvre où se déploie sa prophétologie. La doctrine de la prophétie d'Avicenne, bien connue, a néanmoins fait l'objet de peu d'études. C'est cette lacune que l'ouvrage de Meryem Sebti se propose de combler. En s'appuyant sur une analyse rigoureuse du système métaphysique d'Avicenne, l'auteure dévoile l'essence de la nature du prophète, dont la présence dans le monde sensible manifeste pleinement la continuité ininterrompue qui le relie au monde céleste. À travers Avicenne, c'est aussi une vision de Dieu qui se dessine. Loin d'être retiré du monde et indifférent à sa souffrance, Dieu est une source d'amour provident qui veille sur le monde sensible en y faisant advenir le prophète, porteur de la Loi.
Comme un maillon de la chaîne reliant le monde terrestre et le monde céleste, le prophète illumine les hommes de la lumière de l'intellect. Transmetteur de la vérité révélée, il a pour prérogative de fonder la cité juste. L'originalité de cette étude pionnière est de montrer une proximité doctrinale entre la prophétologie d'Avicenne et les spéculations mystiques sur le prophète comme lieu de manifestation de Dieu.
Spécialiste de philosophie arabe, Meryem Sebti est chargée de recherches au CNRS et collabore à l'EPHE. Elle a publié, entre autres, Noétique et Théorie de la connaissance dans la philosophie arabe du ixe au xiie siècle, avec Daniel de Smet.
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