Tant qu'on respire, tant qu'on pleure, tant qu'on ressent, alors on vit.
Quant à la musique : elle me gouverne, palpite dans chaque recoin de mon épiderme, elle parcourt mes veines et transcende mon âme.
La petite lueur qui ne s’éteint jamais vraiment dans son regard mélancolique. Elle m’obsède : ne pas savoir, ne pas comprendre, me pousse à m’intéresser à elle. Elle m’agace autant qu’elle m’envoûte.
— Ne tombe pas amoureux de moi, Brody. Je n’en vaux pas la peine. Je ne sème que la mort…
— Arrête de me repousser ! Abaisse tes barrières, je ne suis plus le putain d’inconnu qui a débarqué dans ta loge ce soir-là ! Je ne vais pas te bouffer ton oxygène ou m’immiscer dans ta vie sans ton accord, alors ne me repousse pas !
Je détourne le regard, alors qu'il enchaine d'une voix plus mesurée :
- Tu n'es pas obligée d'actionner tous tes mécanismes de défense en ma présence.
- Tu n'es pas obligé de te comporter tour à tour comme un sauveur ou un connard... répliqué-je du tac au tac.
Sans réfléchir, je force la barrière de ses lèvres et trouve sa langue que j’enroule autour de la mienne avec volupté, tandis que ma main libre descend doucement mais surement vers ses courbes d’enfant femme.
Merde, j’ai vraiment envie d’elle. Je me retiens de faire un bond en arrière lorsque cette traitresse me croque la lèvre sans prendre de pincettes.
— Je te préviens, si tu recommences ça, je t’émascule, susurre-t-elle avec un sourire amoureux, prête à donner le change.
— Tu as signé pour jouer ? Alors on joue ! répliqué-je avec le même sourire de défi, sans ciller.
Elle fait demi-tour et je la regarde comme un con s’éloigner vers la voiture, avant de la suivre au pas de course. Qu’est-ce qui m’a pris bon sang ?
***
Chapitre 4 :
June
«…
—– Est-ce que ça va ?
Je fronce les sourcils, agacée.
— Je sais que tu prends ton rôle de sauveur très à cœur, mais franchement, je n’avais pas besoin de toi pour gérer la situation ! Tu n’as pas d’autres filles en détresse à secourir ? Et au passage, bravo, tu as gagné ta une des magazines, la future star !
Je lui adresse un faux sourire empreint d’ironie, puis reprends ma route. Gustus me repère et s’approche.
— Vous n’êtes pas censée quitter la soirée sans moi, remarque-t-il d’un ton détaché.
Je balaie sa remarque d’un geste de la main, alors que Brody essaie de se justifier :
— Désolé. Vu le colosse, je pensais aider. Tu avais quand même l’air d’avoir du mal à le repousser…
Je sais que je lui laisse l’image qu’il attend de moi lorsque, en m’asseyant dans la voiture, j’entends un « au revoir, princesse », que j’ai bien mérité……»
Chapitre 2 :
Brody
«…
— On a rendez-vous, lui précisé-je en soupirant.
La chance de ma vie…
Pourquoi j’ai quelques doutes ?
Mes mains sont moites et je sens le mal de crâne pointer son nez.
On dit que la première impression est souvent la bonne. Si j’en crois la mienne, c’est plutôt mal barré. Je m’imagine mal travailler avec elle, mais j’espère sincèrement me tromper…»