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Je ne peux commencer à parler des Noces de la Renarde sans d'abord évoquer la superbe couverture que l'on doit au talentueux Aurélien Police. Il signe ici une illustration japonisante pleine de sensualité et de mystères. Une parfaite représentation de ce qui nous attend entre les pages.

Le roman maintenant. de Floriane Soulas, j'avais déjà lu et apprécié son premier, Rouille, en dépit de quelques longueurs. Son style me paraissait très prometteur. Aussi, quand elle me propose un récit qui se déroule au Japon, à cheval entre les années 1460-1470 et 2016, me voilà furieusement tentée. Si en plus, elle y mêle yôkai, kami et rituels shintô, je ne peux que me lancer dans ce bon pavé.

L'auteure met l'accent sur des personnages féminins forts et bien construits. Qu'il s'agisse de Hikari, la très belle chasseresse du clan des kitsune de l'Est au Moyen Âge, de la jeune Mina, lycéenne qui porte comme un fardeau ses capacités à voir démons, revenants et à lire les souvenirs des gens à leur contact, de sa camarade Natsume héritière d'une grande famille d'exorcistes et chasseurs de démons hélas née sans pouvoir mais dotée d'un caractère autoritaire ou de Mayuri, fantôme d'une lycéenne qui n'avait pas pris conscience qu'elle était morte, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt et d'empathie leur évolution et leurs péripéties.

L'histoire posée sur deux périodes éloignées permet également de constater combien la place des kami et autres créatures du folklore japonais a changée au fil des siècles. Les rituels et la peur des humains vis-à-vis des êtres divins du shintô et des yôkai étaient très forts et imprégnaient chaque activité de la vie dans les temps reculés. A mesure que la démographie humaine prospérait et empiétait sur les territoires jusque là tabous, que la technologie surpassait les anciennes croyances, les hommes se sont départis de leurs craintes, même si le shintô continue d'être célébré en notre XXIème siècle hyperconnecté. Floriane Soulas dépeint bien cette sorte de grand écart mental et spirituel entre le high-tech et la société de consommation, et l'esprit de la voie des kamis qui se perpétue dans les temples et sanctuaires. Ce, au-delà de l'aspect fantastique de son récit.

La narration se fait tour à tour énergique ou plus contemplative. Les rapports entre les divers protagonistes occupent une place prépondérante qui occasionnera des conséquences au long des siècles jusqu'à cette année 2016. Poésie, violence, amour, solidarité, cruauté s'entrecroisent pour tisser un récit riche et passionnant à suivre.

En lisant Les Noces de la Renarde, j'ai bien entendu songer aux oeuvre des studios Ghibli, notamment Pompoko ou Princesse Mononoke. Mais aussi au premier des courts-métrages de Kurosawa Akira réunis dans Dreams, qui met en scène le tabou pour les humains d'assister aux noces des esprits (d'autres courts-métrages du DVD traitent des onis - démons - et du surnaturel folklorique nippon; très beau et évocateur).

En tout cas, la lecture de ce deuxième roman de l'auteure confirme son talent de conteuse. A suivre de près, cette jeune femme!
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Sans être exceptionnel, Rouille avait le mérite de proposer un univers intéressant. Il paraissait prometteur pour la suite, sous réserve de corriger les défauts de jeunesse. J'avais donc des attentes quant aux Noces de la renarde.
J'avoue être tombé de haut. Il est rare qu'une lecture me donne l'impression d'avoir perdu mon temps. C'est le cas ici, une déception.


Ça partait pourtant très bien. L'idée de base est excellente de mettre en scène les créatures du folklore japonais, un thème à la fois riche et peu exploité dans la littérature hexagonale. Quant à jouer sur deux lignes temporelles, l'une au XVe siècle, l'autre au XXIe, c'est le genre de construction dont je suis friand (cf. mes chroniques des romans de Paul Colize, qui maîtrise le procédé comme personne).
Sauf que derrière, rien ne suit et les 600 pages paraissent interminables.


La trame XVe siècle est répétitive. Trop de scènes d'allers et retours entre le village et la montagne, trop de scènes de prises de bec entre Hikari et ses consoeurs qui habitent ladite montagne. La moitié de ces passages pourrait sauter, on n'y perdrait pas grand-chose et l'histoire avancerait au lieu de se traîner comme un escargot sous tranquillisants. Sans parler des redites : une fois qu'on a compris que la montagne est boisée et qu'on est en hiver, il n'est pas utile dans chaque chapitre de reparler de la neige, de la forêt, du froid, des arbres, du givre, de la canopée, de la fraîcheur de l'air, etc. À l'inverse de Game of Thrones où l'hiver n'en finit pas d'arriver, celui-ci, on sait qu'il est là !
On ne peut même pas parler d'une langueur de rythme à la Kitano, où la lenteur sert la mise en scène. Ici, il s'agit juste de longueurs.
Les fameuses noces – un des rares bons passages du roman – n'arrivent qu'au quart du bouquin après une trop longue mise en place. La suite ne sera pas palpitante, parce que tout est linéaire et prévisible. On voit où l'histoire nous emmène. On y arrivera à petits pas, comme prévu, sans surprise. Autant dire que cette trame perd l'essentiel de son intérêt jusqu'à la fin du roman. Pire, elle plombe le fil narratif du XXIe siècle, puisqu'on a tôt fait d'imaginer comment les histoires de chaque époque se rattachent l'une à l'autre.


Côté XXIe, on suit deux lycéennes. Enfin, une surtout, Mina, très inspirée de 6e Sens et de Dead Zone. Elle voit à tout bout de champ “des gens qui sont morts” et a des visions quand elle touche les gens. Elle est accompagnée de Natsume, chasseuse de démons débutante et personnage bancal mi-principal mi-secondaire.
Cette ligne chronologique démarre pas mal, la mise en place tient la route… et au bout d'un moment, comme tout roman avec des ados scolarisés, ça part en vrille. Au début, les gamines vont à l'école. Normal. Après quelques chapitres, le cadre scolaire s'évapore, ainsi que les contraintes qui vont avec. Personne ne s'étonne non plus que les donzelles traînent dehors à pas d'heure, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Perso, au cours de mes vadrouilles tokyoïtes, je ne me rappelle pas avoir croisé des masses de lycéennes à deux heures du matin dans le quartier de Kabukichō. On se retrouve avec des personnages qui, comme dans Rouille, ne correspondent pas à ce qu'ils sont censés représenter, déconnectés de leur essence, en un mot (ou deux) mal construits. La fiction et la suspension d'incrédulité n'autorisent pas tout. Faut quand même que les choses aient un sens et une logique.
Idem la magie, qui n'a pas vocation à servir de sparadrap narratif ou de grosse ficelle d'écriture. Ici, elle fonctionne souvent en mode AD&D : pour justifier un truc, suffit de dire que c'est magique. Certes, les yōkai, tengu, oni et autres tanuki sont bardés de pouvoirs, mais justement, l'astuce aurait été de les utiliser avec parcimonie plutôt que d'en balancer des brouettes pour régler les problèmes en un claquement de doigts. Sans parler de l'astuce du “tout ceci est invisible aux yeux des humains”, utilisée à tire-larigot, qui est pour moi une facilité d'écriture pour ne pas se casser la tête. Dès qu'une difficulté se manifeste, pouf, magie, et voilà, au revoir messieurs-dames, merci kiki.
À l'arrivée, l'édifice perd toute crédibilité. Les scènes du quotidien (par exemple Mina à l'école ou avec sa mère) permettaient de bâtir le décor japonais et d'installer les personnages dans leur cadre de vie. Elles donnaient au récit une structure et une ambiance. C'était bien, ça, le procédé fonctionnait. Mais elles disparaissent et tout vole en éclats pour partir dans une fantasy en roue libre, qui se perd à son tour en débauche de sorts et d'objets magiques (AD&D, quoi).


Les personnages des deux trames suivent une trajectoire analogue. En tout cas les principaux, parce que les secondaires sont très secondaires pour ne pas dire anecdotiques. Hikari, Jun et Mina suscitent l'intérêt au moment de leur présentation, mais on en vient vite à suivre leur sort d'un oeil éteint, vu qu'on le voit arriver à des kilomètres. Ils échouent à être attachants sur le long terme.
Dans leur cas aussi, beaucoup de redites. Quand dans un paragraphe de quatre phrases, on t'annonce que Machin est 1) angoissé, 2) anxieux, 3) avec une boule au ventre et 4) plein d'inquiétude, merci mais on avait compris dès la première. À trop appuyer le trait et se diluer en redondances, le style en devient lourd. L'effet obtenu est l'inverse de celui escompté : on finit par s'endormir ou sauter des phrases. Et si on souhaite que Machin retrouve la sérénité, ce n'est pas par empathie pour le personnage mais pour arrêter le carpet bombing de synonymes.


Reste le cas du Japon. le compte n'y est pas non plus. J'ai vu pire, mais j'attendais mieux.
Je ne doute pas qu'un tas de lecteurs seront charmés par le décor, les créatures, l'exotisme… le roman fera illusion auprès des néophytes en civilisation japonaise, comme le Canada Dry ou la Tourtel de Paul peuvent donner de loin l'impression d'être de la bière quand on n'en a jamais bu une goutte.
Par contre, les lecteurs qui maîtrisent le sujet risquent de trouver la documentation un peu light. C'est mon cas. Je m'intéresse à la culture nippone depuis ma découverte de la mort volontaire au Japon en 1996. J'ai vécu plusieurs années à Kyōto, sans parler de vadrouilles à travers tout l'Empire du Soleil levant. Je parle couramment la langue. Et sans rentrer dans les détails privés, j'ai passé pas mal d'années dans/avec une Japonaise. Connaissance livresque ET pratique, avec confrontation à la réalité du terrain. Je connais le sujet, quoi.
Dans les grandes lignes, Les noces de la renarde, ça passe. J'ai lu des romans situés au Japon où les auteurs n'avaient même pas effectué un semblant de début d'amorce d'embryon de commencement de travail de recherche. On n'en est pas là, je vous rassure, il y a une base documentaire.
Sauf que j'ai eu l'impression qu'elle se limitait à du survol de Wikipedia (et je parle de la VF de Wikipedia, pas de la version japonaise, plus étoffée sur la question). Ça reste léger, avec pas mal d'approximations. La géographie de Tokyo semble chaotique, avec des déplacements à durée aléatoire. J'ai relevé des petites erreurs historiques sur la partie XVe siècle et des confusions occasionnelles entre yōkai et yūrei dans la partie contemporaine. La représentation de la religion shinto est riche de contresens. le père de Natsume manie le katana pire qu'un débutant (je pratique le kendo et le iaïdo depuis des années, personne ne tient un sabre comme il le fait). Et cetera et cetera. Bref, il aurait fallu creuser davantage, mener le travail documentaire à fond au lieu de se contenter d'un vernis superficiel.
J'entends bien qu'une oeuvre de fiction n'a pas vocation à être une thèse de doctorat et peut s'autoriser certaines libertés. Encore faut-il que la licence poétique fonctionne, ce qui n'est pas le cas ici. On sent trop la vision romantique et fantasmée du Japon, sans compréhension profonde de ce qu'est la culture nippone. le problème, c'est qu'à l'arrivée, ce cadre, qui promettait du dépaysement et de l'exotisme, ne fonctionne pas.


Donc grosse déception, les noces ont viré à La Guerre des Rose, le divorce est consommé.
J'aurais pu passer outre les approximations civilisationnelles si le récit m'avait emporté. Il y avait matière à une excellente histoire avec un sujet aussi riche que le folklore nippon. La quatrième faisait rêver, je ne tenais plus en place en attendant la sortie, j'avais envie de l'aimer, ce bouquin ! Sur le papier, c'était pile LA lecture pour moi.
Mais voilà, des défauts d'écriture rédhibitoires torpillent Les noces de la renarde. Roman deux fois trop long, avec de grosses lacunes de rythme, une intrigue hyper prévisible et une narration molle. En fait, faute d'enjeux qui tiennent la distance et donc de tension, on s'ennuie pendant les trois quarts du livre.
Lien : https://unkapart.fr/les-noce..
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Une fois n'est pas coutume, j'ai ouvert un livre de fantasy sur le folklore japonais. Je n'y connais pas grand chose, n'étant pas une grande lectrice de littérature asiatique, j'ai donc appris un certain nombre de traditions et mythes japonais.
L'histoire se déroule sur deux époques. C'est d'ailleurs ça qui m'a attirée pour prendre ce livre. Il y a l'histoire d'Hikari, au XVème siècle, déesse qui, contrairement à ses semblables, s'intéresse de très près à la race humaine. Et puis il y a Mina, en 2016, qui a quelques dons surnaturel, mais dans un monde rationnel qui a oublié, pour qui la magie est devenue un simple folklore.
Évidemment, on alterne les chapitres aux différentes époques, jusqu'à ce qu'elles se rejoignent et que la dernière pièce du puzzle s'imbrique. Cette fin, on la devine assez rapidement, je n'ai pas eu de grande surprise de ce côté.
Je me suis parfois un peu perdue dans les termes japonais désignant les créatures. Je pense que c'est surtout dû à mon manque de culture asiatique. Mais tout est expliqué pour éclairer le lecteur néophyte par des notes de bas de page.
J'ai plus apprécié l'histoire d'Hikari que celle de Mina pour une raison toute bête. Je trouve qu'il n'y a pas besoin de beaucoup de points de repère ou de crédibilité pour faire vivre le récit d'une déesse au Moyen-Âge, tout se prête à la féérie. le XXIème siècle, par son côté terre à terre et proche de nous, de notre quotidien, est plus compliqué à rendre réelle une histoire fantastique. Ça reste bien écrit, mais je me suis moins laissée convaincre par ce côté du récit.
En bref, une bonne lecture qui m'a bien plu, mais qui est encore loin du coup de coeur.
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Un récit qui se partage entre le Japon du XVe siècle, où l'on suit une kitsune, attirée par les hommes et leur étrange manière de vivre, dans les luttes de pouvoirs, les jalousies, les amitiés, les différents rites de son clan, où son parfois impliqués d'autres yokaï. de l'autre côté on suit une jeune fille qui a le pouvoir de voir les yokaï et qui part à la recherche de ses origines dans le Japon d'aujourd'hui.
Deux parties aux ambiances différentes, au rythme différent mais qui se croisent au bout d'un moment.
Forcément un récit en rapport avec le folklore japonais et créant un univers d'urban fantasy ça ne pouvait que me plaire. Et ce fût le cas, tout du moins en partie. Car j'ai eu deux problèmes lors de ma lecture. le premier c'est le rythme, très lent dans la partie XVe siècle, prenant son temps, trop parfois à mon goût, il est un peu plus rapide et haletant dans le 21ème mais monte doucement en puissance. Mais le soucis c'est surtout la fin, que je n'irai pas jusqu'à qualifier de bâclée, mais beaucoup trop expéditive qui laisse une impression finale de tout ça pour ça.
Deuxième soucis de mon côté, c'est la difficulté que j'ai eu à m'attacher aux personnages, il m'a manqué quelque chose tout au long du récit pour vraiment être impliqué.
Pour les points positifs, sans soucis la qualité d'écriture de l'auteure, que j'ai beaucoup apprécié. Son univers d'urban fantasy aussi, qui change des poncifs du genre, qui m'a un peu rappelé la série Grimm.
Un sentiment en demi teinte pour moi donc, mais je vais suivre l'auteure car la qualité était là.
Merci à Babelio et à Pocket de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la masse critique mauvais genre.
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Au salon littéraire d'Épinal, j'ai craqué pour cet ouvrage suite à l'avis positif des Fantasy d'Amanda. Or, la plume de Floriane Soulas m'intriguait déjà assez, notamment avec le titre « Rouille », qui a eu le Prix Imaginales des lycéens, mais dont les avis divergeaient et dont l'univers steampunk m'intéressait que moyennement… Alors, lorsque j'ai vu que « Les noces de la renarde » mettaient en avant le folklore japonais, j'ai eu envie de tenter ! Et je n'ai pas été déçue de ce côté-là : on retrouve un beau bestiaire avec des yokaïs possédant toutes les formes (tanuki, kitsune, bakeneko, etc.), des kami (divinités), des spectres, des prêtres exorcistes ainsi que des pouvoirs magiques à foison. C'est très riche et l'auteure n'hésite pas à parler des lois ou des coutumes qui régissent du côté des Hommes et des dieux… C'est vraiment une chouette ambiance qui est très dépaysante.

Le récit se déroule sur deux périodes : à partir de 1461 avec la yokaï renarde Hikari et en 2016 avec la jeune étudiante Mina. On est donc sur du Japon féodal et du Japon moderne. Les deux femmes ont des tempéraments différents et vont vivre des choses parfois incroyables… Pour une fois, j'avoue ne pas savoir si j'ai une préférence du côté des personnages. Ces héroïnes sont touchantes, dynamiques, courageuses et talentueuses cependant, elles avaient parfois un petit côté trop naïf… Elles m'ont été sympathiques toutefois, je n'ai pas forcément réussi à m'attacher à elles… Dans la narration avec Hikari, on va réellement découvrir le folklore des yokaïs avec une touche d'amour impossible, des morts, de la vengeance et de l'émancipation. Cette histoire a mis beaucoup de temps à démarrer et j'avais parfois du mal à retenir tous les noms de la meute… Je trouvais également regrettable que les protagonistes soient aussi manichéens. Par exemple, on cerne très vite la cheffe méchante et tyrannique, la vieille ayant mauvais fond, la seule et unique amie dévouée, le beau bûcheron, … Un peu plus de nuances eût été préférable. de même, j'aurais espéré que certains personnages secondaires soient un peu plus creusés ! Je reconnais que j'ai réussi à davantage me plonger dans l'univers de Mina, puisque l'on est sur une ambiance de lycée avec des êtres fantastiques. À cela s'ajoute une petite enquête policière avec un mystérieux démon laisse des cadavres de yokaïs derrière lui… le trio Mina, Natsume et Mayuri m'a bien plu. Leur avancée est lente, mais constante.

De façon générale, j'ai apprécié cette lecture, notamment pour son atmosphère et son dénouement. J'ai été surprise du lien qui unissait les deux narrations, car j'ai compris ce qu'il en retournait seulement vers le dernier quart. Floriane Soulas a vraiment bien su ménager son suspense et a proposé un livre très intéressant ! Mais quel dommage de prendre autant son temps… Il y a de sérieux problèmes de rythme ! J'ai eu la sensation de longueur, voire de répétition, tout au long du roman, notamment du côté d'Hikari dont j'avais saisi la finalité dès la première rencontre… Dommage pour ce côté prévisible ! du côté de Mina, il y a un peu d'action de temps en temps… Les choses commencent surtout à être prenantes vers la moitié de l'ouvrage, lorsque la demoiselle décide de découvrir son ascendance ainsi que l'origine de ses pouvoirs. de ce fait, on se demande pendant un long moment où l'auteure veut en venir. Certaines scènes auraient pu aller plus vite néanmoins, je comprends ce choix : Floriane Soulas offre une pluie de détails et se concentre sur l'émotion. Ses descriptions sont souvent pleines de délicatesse ou de détails, ce qui contribue à mieux imaginer les différents passages… Hélas, cela se fait au dépens du rythme. C'est donc un avantage comme un inconvénient…

« Les noces de la renarde » est un one-shot avec du bon, comme du décevant, mais j'ai refermé ce titre avec satisfaction ! C'était sympathique. Si vous êtes avides de culture nippone et de folklore japonais et que vous n'avez pas peur des longueurs, prenez vos sandales et direction le Japon !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Premier titre de cette autrice qui m'a laissée au début mitigée. Malgré tout, au fur et à mesure de l'histoire, on finit par y adhérer.

Commençons par cette couverture qui est juste sublime et promet un récit empli du folklore japonais. Lorsque tu tournes le livre pour lire la 4e de couverture, là encore tu es séduit. On t'annonce une double temporalité, l'une au Japon féodal, près du petit peuple, une autre dans le Tokyo d'aujourd'hui, en te laissant en déduire qu'un lien a perduré entre les siècles, unissant plusieurs destins.

Arrivée dans l'histoire, nous avons donc ces deux temporalités. Très vite, j'ai eu la sensation d'une discordance. J'appréciais les deux histoires mais trouvais que ça ne prenait pas ensemble. La tonalité était différente. On était vraiment dans le folklore onirique avec Hiraki. Mais beaucoup plus dans de l'urban fantasy avec Mina. Avec ces quelques réserves, j'ai cependant décidé de poursuivre et passé la moitié du roman, ça y est, j'ai fini par accrocher à cette histoire, à percevoir les liens qui se tissaient peu à peu.

On devine un certain nombres d'éléments mais pour autant pas toute la fin. . Une fin à la hauteur qui atténue les débuts difficiles. J'essayerai de lire Rouille, autre titre de l'autrice, très prochainement.
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Je crois que ce que je retiendrai de ce roman sera sa poésie. J'ai apprécié l'écriture de Floriane Soulas, beaucoup même. Il y a une véritable délicatesse et une profonde sensibilité dans sa plume même lorsque ses personnages se livrent une bataille sans merci.
Lire ce roman m'a fait le même effet que regarder Les enfants loups, Ame et Yuki. C'est une lecture agréable même si l'intrigue n'est pas absolument révolutionnaire. J'ai ressenti quelques longueurs par moment ce qui a un peu ralenti ma lecture et dissipé mon attention.
Malgré tout, les valeurs véhiculées dans ce roman m'ont touchée : la loyauté, la compassion, le pardon, l'amitié et l'amour.
Les personnages ne sont pas épargnés. Ils sont même, on peut le dire, mis à mal. Beaucoup de souffrances contenues dans ces êtres de papiers, de chairs et d'os, de brumes, de lumière...
J'ai bien aimé le fait de circuler d'une époque à une autre au gré des changements de chapitres. On suit les histoires de Hikari et de Mina, si éloignées et pourtant inextricablement liées.
Je ne vous en dis pas davantage car j'aurais peur de vous en dévoiler trop mais je n'ai pas été surprise par le dénouement, ni par le lien qui unit ces deux personnages. Ce sera peut-être mon seul regret.
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J'avais envie de me lancer dans une lecture se passant dans une ambiance hivernale et c'est ce que j'ai eu avec ce roman.

J'ai trouvé le récit intéressant et j'ai bien aimé la manière dont il est construit avec une narration multiple se déroulant à deux époques différentes. D'un côté vous suivrez Mina, une étudiante avec des pouvoirs qu'elle essaie de renier et de l'autre Hikari, une kitsune, qui rêve d'en apprendre plus sur les humains.

La plume de l'autrice est détaillée et bien fournie, effectivement, elle m'a permis de découvrir pas mal de termes de vocabulaire japonais.

Le dénouement final était prenant et j'avais vraiment hâte de connaître le fin mot de cette histoire.

Cependant, j'ai eu pas mal de difficultés à retenir les noms des différents personnages et il m'arrivait régulièrement de les mélanger. En effet, il y a pas mal de personnages entre les deux temporalités et parfois ce n'était pas évident de sauter d'une à l'autre.

J'ai également trouvé quelques longueurs durant le récit et j'ai finalement pu anticiper facilement certains éléments importants de l'intrigue.

J'ai rapidement lu les 401 pages de ce roman. Les chapitres sont de taille moyenne (environ une quinzaine de pages) et le style d'écriture est grand et serré.

Pour le prix, vous pouvez vous procurer ce livre pour 18,90 euros (9,20 euros en poche) ou pour 32,20 francs (15,40 francs en poche).

Personnellement, c'était une belle découverte et j'ai appris pas mal d'éléments sur la culture japonaise mais j'ai également relevé quelques bémols, c'est pourquoi, je donne la note de 7 sur 10 à ce livre.
Lien : http://devoreusedelivres.ekl..
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Ce livre francophone qui nous plonge dans le monde des esprits japonais a été une lecture extraordinaire.

Florianne Soulas aborde les croyances ancestrales japonaises avec humilité et passion. Son histoire est brillamment animée par des personnages fantastiques issus du folklore nippon. Tanuki, kistune, bakeneko ou encore oni, ces Yōkai (妖怪) aux pouvoirs surnaturels peuplent l'histoire d'esprits aux personnalités singulières.

Construire le roman sur le suivi simultané de deux femmes aux dons spéciaux m'a conquise. Je ne peux rajouter le fait que l'originalité des personnages, la superposition entre les époques et la justesse des mots offre un récit rythmé pour jeunes adultes.

Malgré mon avis extrêmement enthousiaste, je préviens que l'auteur utilise souvent des mots japonais, que ce soit pour nommer les personnages, les traditions ou les mythes. Je pense que la lecture peut être un peu hardue pour les personnes qui ne sont pas familières à la culture nippone.
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Dans « Les noces de la renarde » , ce n'est pas un mais plusieurs personnages dont on va découvrir l'histoire. La première, en 1467, appartient à un clan de kitsune (les femmes-renardes) et s'aventure sur des sentiers qui lui sont interdits, ceux des hommes. La seconde quant à elle évolue dans le monde contemporain et tente de s'intégrer du mieux qu'elle peut à la société malgré ses dons de clairvoyance. Nous sommes face à un double récit et des temporalités très différentes mais aux enjeux relativement communs.

Je me suis surprise à bouder les passages « flashback » des kitsune au profit de l'histoire de Mina que je trouvais beaucoup plus palpitante. le rythme y était plus soutenu et il s'y passait énormément de choses, ce qui me plaisait davantage. L'histoire de Hikari, la chasseresse kitsune m'a relativement ennuyée au début et je trouvais qu'elle tirait en longueur. J'avais bien compris ce qui allait se produire et je ne comprenais pas vraiment pourquoi ça prenait autant de temps. Ce n'est que vers la fin, alors que les deux histoires se recoupent, que j'y ai trouvé un véritable intérêt. L'histoire de Mina m'a tout de suite captivée car on y découvre d'emblée un monde fait d'esprits et créatures issues du folklore japonais. Avec elle, on y découvre les possessions, on tente de résoudre le mystère autour de ses origines et on se fait, entre-autre, entrainer dans le Tokyo underground réservé aux créatures et autres yôkai. J'ai par ailleurs beaucoup aimé la relation entre les personnages de Mina et Mayuri que j'ai trouvée touchante. C'est une histoire qui est à la fois mignonne et douce-amère, ce qui est sûr c'est qu'elle ne laisse pas indifférent. Son seul problème à mes yeux, c'est son rythme, très inégal.

L'aspect du récit m'ayant le plus interpellée est la relation entre le monde surnaturel et le monde contemporain. Les yôkai et kami sont pour certains, des êtres millénaires ayant vu les hommes se prosterner devant eux et qui sont désormais relégués au second plan, voire ignorés. Ils ont connu les grandes étendues naturelles et ont vu la société des hommes émerger. Et pourtant, ils se montrent relativement peu enclins à l'évolution, ils composent avec ce qu'ils ont et trouvent leur place au sein des villes mais leur mentalité ne change pas pour autant. Les humains quant à eux sont pour la plupart devenus aveugles au monde des esprits. J'y ai vu une critique ouverte au monde contemporain qui passe de plus en plus par la technologie et se déconnecte du spirituel. J'aurais d'ailleurs aimé que cet aspect soit plus développé, ainsi que la psyché certains personnages secondaires. Pour conclure, je dirais que c'était pas mal, que j'ai apprécié ma lecture mais que j'ai été quelques peu agacée par son rythme et le manque de profondeur de certains personnages.
Lien : https://cassyown.com/2022/06..
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