Et encore une critique difficile à faire…
J'ai cherché ce bouquin dans le cadre d'un projet intitulé « Une semaine, une recette » pour notre site d'histoire et généalogie et j'ai eu bien du mal à me le procurer même si beaucoup d'autres ouvrages de cuisine y font référence.
Voilà, je l'ai maintenant et je l'ai lu…, et je suis quand même un tantinet déçue.
Je vous explique, l'auteur est génial, il a une belle plume qu'il utilise avec brio et, ce qui ne gâche rien, ne manque clairement pas d'humour. Alors, me direz-vous, où est le problème ?
Si ce n'est la forme, c'est donc le fond et là, l'auteur m'a souvent laissée perplexe, septique, et même parfois fâchée.
Le livre ne manque pas de sources mais la plupart sont introuvables.
Allez, un exemple, les livres de raisons des ménagères wallonnes qui proviennent d'une collection privée, c'est merveilleux ! Mais les recettes proposées sont tellement complexes parfois qu'elles sont peu représentatives de notre terroir.
Autre exemple, les menus de guerre ou l'art de la débrouille où la farine utilisée est en partie faite à partir de marron d'inde. le marron étant bien sûr un aliment impropre à la consommation humaine et qui demande une préparation longue pour en extraire une fécule comestible. C'est en octobre 1942 que cette expérience a été menée à Paris mais je ne pense pas que nos ménagères ont pu un jour en fabriquer sans risque dans les cuisines de nos villages. Faire de la fécule de pomme de terre ou encore de la farine de maïs ou de châtaigne est plus accessible.
On peut aussi passer sur les citrouilles au temps de Charlemagne en évoquant une ellipse de traduction car bien sûr, ce légume comme la pomme de terre n'est apparu dans nos jardins qu'après 1492 !
Et voilà, le sujet est passionnant, l'approche est clairement ludique, l'histoire de la cuisine à travers les petites histoires de la grande histoire, c'est trop cool mais, sauf pour en rire, je ne suis pas certaine de pouvoir utiliser cet ouvrage comme référence.
Bon, tout n'est pas à jeter mais tout est à vérifier… En gros, j'ai du travail ;-)
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Le premier souverain, bientôt imité par tous les autres, à prendre une défense musclée du carême est Charlemagne. Homme pieux, il ne badine pas avec les lois de l’église. Il va jusqu’à faire condamner à mort et exécuter celui de ses sujets qui « mange gras » quand il ne faut pas.
Dans d’autres pays, on ne va pas jusque là, mais on imagine des peines originales. En Pologne, l’homme ou la femme convaincus d’avoir « mangé chair en caresme » se voient séance tenante arracher toutes les dents ! Ou du moins ce qui leur en reste.
C’est à peu près vers cette même époque qu’apparaissent sur les tables les tranchoirs, épaisses tranches de pain sur lesquelles on dépose les viandes en sauce au sortir du pot avant de les trancher à l’aide d’un couteau et d’en porter les morceaux à la bouche. C’est déjà une noble évolution vers des mœurs plus maniérées, puisqu’avant leur apparition on se contente d’arracher la viande avec les dents ! Il n’y a qu’un tranchoir pour deux convives, d’où prend naissance l’expression « com-pain », qui donnera plus tard le mot « copain » lorsque la langue française aura acquis sa structure actuelle.