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Critique de Francedewepion


Il y a longtemps que ce roman traînait sur l'étagère où se trouve ma PAL. Mais après avoir lu certaines critiques, j'en reportais toujours la lecture. Il me faisait peur finalement.
Pourtant les critiques et les articles de J.C. Vantroyen (responsable des livres du Journal le Soir - Belgique) qui n'incitent à lire un roman ou pas ne m'avaient que rarement trompée sur la "marchandise".
https://plus.lesoir.be/149801/article/2018-04-06/lize-spit-chaque-etre-humain-doit-etre-engage
Me voilà donc bien assise entre 2 chaises, d'autant que 2020 ne fut pas une année très heureuse. Me fallait-il en rajouter une couche ?
Je me suis enfin décidée en ce début d'année.

Les ambiances de la littérature flamande m'apparaissent souvent sombres. Je me réfère aux auteurs que j'ai dû lire (en néerlandais) pendant mes études : Cyriel Buysse ,Hendrik Conscience, Ward Ruyslinck, Johan Daisne, Guido Gezelle, Hubert Lampo, Gerard Walschap et plus récemment par envie personnelle (traduits en français) : Hugo Claus et Tom Lanoye.
La majorité d'entre eux ont été inspirés par la société dans laquelle ils vivent/vivaient, les événements (guerres) de leur époque.
Lize Spit m'apparaît d'emblée dans la même ligne. Au fil de la lecture m'est apparu aussi un sentiment malsain de cruauté , de violence... que je n'ai jamais ressenti chez les autres. Par exemple, chez Tom Lanoye (auteur contemporain) il y a dans ses écrits malgré tout de la douceur, de l'espoir.

Voilà le côté négatif que je vois dans ce roman : noirceur, violence, cruauté

J'y ai trouvé quand même du positif : pas de phrases ampoulées, elles sont directes (c'est aussi un peu le style du néerlandais qui est beaucoup plus cash que le français). Et surtout, ce que j'ai apprécié, c'est la manière de nous amener à la fin du récit. Lise Spit dissèque le caractère de ses personnages au scalpel et sème petit à petit des indices qui nous feront comprendre le dénouement final. Pour cela, elle entremêle présent et passé au fil des chapitres.

Pour le présent, le titre nous donne l'heure (donc se passe sur une seule journée)
Pour le passé, le titre nous donne une date (toutes pendant les vacances scolaires d'été de 2002).
C'est aussi dans les chapitres relatifs à 2002 qu'elle plante le décor et les personnages de l'histoire : village, familles, école,...
Avec tous ces "ingrédients", elle va faire monter la tension, la violence jusqu'au bout. Et même si je déteste la violence et que j'ai abandonné d'autres bouquins à cause de cela, ici , je suis allée jusqu'à la fin rien qu'à cause (ou grâce ?) à son écriture, à son style . Je voulais connaître la fin !

Je ne résumerai pas une fois encore le contenu ; beaucoup d'entre vous l'ont fait avant moi et je n'y trouve rien à rajouter.

Au final, ce livre m'a secouée. J'y pensais parfois en-dehors de la lecture même. Il ne peut laisser indifférent. Je ne regrette pas de l'avoir lu pour pouvoir poser mon propre jugement mais je pense bien que je ne le relirai pas comme je le fais régulièrement. On est à une époque où les langues se délient sur beaucoup de choses (viols, inceste, etc) mais ne surfe-t-on pas aussi sur la vague du voyeurisme , de la banalisation de la violence ? Cela me pose question en tout cas.
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