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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au nord les grands espaces du Montana. A l'Est, les grands espaces du Dakota Sud. A l'Ouest, les grands espaces de l'Idaho, Yellowstone et le Grand Teton (j'adore ce nom). le Bison pose sa bouse et ses valises à Ishawooa, Wyoming dans un ranch sans nom. Les grands espaces, les chevaux, la verdure et le soleil qui se couche au-delà des montagnes, et l'eau qui coule, d'une froideur et d'une pureté immaculées. Là-bas, quelques âmes se côtoient, leurs histoires s'entremêlent. Ils s'aiment, ils se respectent, ils ne laissent pas indifférents. C'est le passé qui leur a appris cette solidarité, entre solitaires des grands Espaces et du Wyoming. Kenneth, un gamin amoureux des grands espaces, partagé entre son paternel et le vieux Einar qui lui a appris à aimer la terre où il vit. Griff, la jeune femme passionnée de sculpture, prête à renoncer à ses études pour rester auprès de son grand-père. Paul, compagnon et ami de Griff qui s'apprête à partir pour une ONG en Afrique de l'Ouest. le shérif Carlson qui découvre un cadavre dans un laboratoire clandestin de méthamphétamine, pendant que sa femme Jean s'adonne aux plaisirs du bourbon et du gin du réveil au couchée d'un soleil plus que rougeoyant. Kenneth est envoyé pour des « vacances » à découvrir la vie citadine de son vrai père, Griff se pose des questions sur son couple tout en s'occupant de son grand-père, le shérif souffre d'une dégénérescence irréversible, Jean boit toujours… Et les chevaux paissent tranquillement dans le corral.

Le Bison se prendrait à rêver d'une scène tirée directement d'un film de Robert Redford. Il ne murmure pas encore à l'oreille des chevaux, mais ce soir, ne l'appelez-plus « le Bison ». Il est Robert Redford en toute modestie et simplicité. C'est ce qui ressort de ces âmes humaines. de la simplicité, du bonheur, des drames certes comme dans toutes les vies mais compensés par cette solidarité, ce lien invisible qui unit tous ceux qui gravitent autour du ranch sans nom, qui relie les générations. La vie est belle dans un ranch du Wyoming. Elle est rude, à l'image de son climat, mais elle apporte un tel sentiment de sérénité et de bien-être. Tenez, je crois que le « Bison Bob » aimerait même y être enterré pour retrouver la paix éternelle.

Je sais que vous vous demandez ce que peut faire le shérif Carlson de son cadavre. Après tout, ici, cela n'a guère d'importance. Nous sommes dans un roman de Mark Spragg, et l'enquête ou la résolution de l'affaire n'a pas lieu d'être. Je ne dirai pas que tout le monde s'en fout royalement de ce gosse cramé, mais l'histoire est ailleurs, la vérité aussi. A Ishawooa, l'humain prédomine avec ses aspérités, ses peurs, ses rancunes. A Ishawooa, l'humain n'est qu'une aiguillette perdue au milieu d'une immense botte de foin, elle-même encore plus perdue au milieu de cet Ouest sauvage. le cosmos n'existe pas là-bas, il se résume à ces montagnes, ces plaines et ces rivières à l'eau glacée qui procure tant de bien lorsqu'on y plonge torse nu.

A Ishawooa, le « Bison Bob » n'a pas perdu son temps car il a vécu de grands moments d'émotions et découvert ainsi des gens de valeurs qui aiment la Terre, qui partagent ce sentiment d'appartenir à une peuplade à part au milieu des grands espaces et une femme qui boit presque plus que lui. Ce « de Flammes et d'Argile » a marqué son esprit et l'envie de découvrir les deux premiers tomes de cette trilogie s'est vite fait ressentir. D'ailleurs, il parait que Robert Redford, le grand, le beau, le blond, a interprété le rôle d'Einar dans un précédent opus « Une vie inachevée », film de Lasse Hällstrom.

Le « Bison Bob » tient également à remercier, dans le cadre de l'opération ‘masse critique', le site Babelio et les éditions Gallmeister pour la confiance qu'ils ont mis entre ses mains et ses yeux afin de découvrir ce dernier roman de Mark Spragg.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Huit années ont passé depuis l'arrivée de Griff et Jean chez le vieil Einar (cf. 'Une vie inachevée').

Désormais étudiante, Griff est partagée : rester en ville à l'université, ou retrouver les grands espaces avec les chevaux, son atelier de sculpture, son grand-père en fin de vie, et son petit ami indien Paul. de nouveaux personnages apparaissent dans l'intrigue* : McBain, Paul et sa soeur aînée Rita, mère célibataire de Kenneth (dix ans). Et puis un jeune narcotrafiquant retrouvé assassiné d'une balle dans la tête.

Contrairement au précédent récit, qui était plutôt linéaire et focalisé sur quelques protagonistes, celui-ci tend à s'éparpiller dans différentes directions. Autant en prendre rapidement son parti et accepter de passer à une intrigue de style différent, mais (presque) aussi savoureuse. le roman y regagne alors en intensité, en intérêt.

L'auteur s'arrête cette fois sur des problèmes de couples (jeunes ou "usés"), sur une maladie évolutive qui survient précocement, sur les choix de vie d'une jeune femme, sur les soins à donner aux personnes âgées invalides... Et, très légèrement, histoire de faire sortir le pistolet du shérif (jambes arquées et chapeau sur la tête ?), une sordide affaire de trafic de drogue et de règlements de comptes... Quelques rappels discrets, aussi, sur les conditions de vie des Indiens dans les réserves.

Quoi qu'il en soit, ce qui contribue à la richesse des ouvrages de Mark Spragg est toujours présent : tendresse, respect entre proches et entre différentes générations. Ces sentiments sont illustrés par de formidables dialogues, tendres et/ou percutants, et totalement naturels. A fortiori entre adultes et jeunes enfants. L'auteur excelle décidément à se mettre dans la peau des dix-onze ans, garçons (Kenneth ici) ou filles (Griff dans Une vie inachevée) ; il sait les rendre à la fois attachants, vifs, doux et lumineux.

Très bon moment de lecture, une fois la déception passée.

--- avis à ceux qui n'ont pas lu 'Une vie inachevée' : même s'il y a des personnages communs, les deux intrigues sont indépendantes... et 'Une vie inachevée' n'en paraîtra que meilleur s'il est lu après celui-ci, je pense...

* En fait, ce roman s'inscrit dans une trilogie, j'ignorais l'existence du tout premier opus : 'Le Fruit de la trahison', centré sur McEban, Paul et Rita. Je le note pour une lecture prochaine.
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Dans ce roman, on retrouve dix ans plus tard les personnages de "Le fruit de la trahison" et "Une vie inachevée". Ils sont à l'heure des choix : certains ont vieilli et/ou sont en fin de vie, d'autres ont grandi. Des personnages profondément humains avec leurs qualités, leurs faiblesses et leurs failles que la vie dans le grand Ouest américain n'a pas épargné.
Il n'y a quasiment pas d'intrigue ; c'est le quotidien de quelques habitants d'une petite ville au coeur de la nature rude et majestueuse du Wyoming.

En parlant de Mark Spragg Jim Harrison a dit : ‘'il écrit avec une grâce et une beauté exceptionnelles". Je pourrais ajouter : ‘'il écrit juste''. Les dialogues ne parlent pas d'amour, d'amitié et/ou d'entraide ; mais tous ces sentiments transpirent à travers chacun des mots prononcés, chaque regard, chacun des gestes et chacune des décisions de ces personnages. Et l'amour de l'auteur pour sa terre natale donne de somptueuses descriptions de la nature

Un roman âpre et émouvant sur la vie, la mort, l'amour, l'amitié et l'entraide.
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Comme dans des pantoufles confortables.
Voilà ce que j'ai ressenti en refermant ce roman de Mark Spragg, suite de Une vie inachevée .
On retrouve ses personnages avec plaisirs, ils ont gagné en âge et en maturité.
On retrouve sa bienveillance et son regard généreux sur la nature humaine.
On retrouve son écriture douce et délicate bien dans le genre des écrivains des éditions Gallmeister. Il me fait penser à Kent Haruf, à Larry Brown...
A un point que ça frôlerait la caricature : ses personnages masculins sont de bons gaillards solides mais sensibles quand même. Ses personnages féminins sont encore plus à fleur de peau, de temps à autre gagnés par leur irritabilité... Mais tous ont une certaine compassion à l'égard de l'autre.
Pas de surprise.
C'est un peu dommage.
Mais ça reste bien agréable à lire quand même.
C'est une lecture qui fait du bien.
Une bonne petite tisane par temps d'hiver.
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