Citations sur Sept ans (12)
Dans une de ses lettres, Sonia citait Hermann Hesse. Pour qu’il y ait du possible, il faut sans cesse tenter l’impossible.
Tu le connais, hein, il sait tout faire mais ne fait rien.
Qu'attends-tu donc, toi, d'une femme ? me demanda-t-elle [Sonia]. Je n'en attends rien. Une fois tombé amoureux, je n'ai plus qu'à la prendre comme elle est. Sonia a ri. J'étais un romantique indécrottable. C'était donc aux femmes d'être rationnelles et de faire le tri parmi les hommes. Tu le fais ? lui ai-je demandé. Elle est restée un moment silencieuse, puis elle a dit, oui, évidemment je le fais.
J'ai été saisi par un mélange de mélancolie et d'espoir, c'était comme si le présent s'était concentré en ce bref instant et s'était séparé du passé et de l'avenir, qui paraissaient très lointains et inaccessibles.
"Celui qui ne renonce pas à la richesse , ne choisit la liberté qu'en apparence ....."
"J'ai aperçu une femme en train de lire.Elle devait avoir environ notre âge , mais était totalement dénuée de charme.
Le visage bouffi, les cheveux tout décoiffés, ni longs ni courts.
Elle s'était sans doute fait faire il y avait longtemps une permanente, mais sa coiffure n'avait plus de forme et ses cheveux lui tombaient dans la figure.
Ses vêtements avaient un air vieillot, bon marché . Son nez était tout rouge......et sur la table, devant elle, trainaient quelques mouchoirs en papier chiffonnés ....;"
J'avais espéré me lasser un jour d'Iwona et pouvoir m'en libérer, mais bien que les rapports sexuels avec elle m'aient de moins en moins intéressé et que parfois nous ne fassions que parler sans coucher ensemble, je ne parvenais pas à me libérer d'elle. Ce n'était pas le plaisir qui me liait à elle, c'était un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis mon enfance, un mélange de sécurité et de liberté. On aurait dit que le temps s'arrêtait pendant que j'étais avec elle, mais c'était justement à cause de cela que ces moments prenaient une telle importance.
Elle m'avait demandé si j'avais aimé Sonia. Comme si on pouvait répondre aussi facilement, ai-je dit en me levant. Je me suis mis à repenser à notre mariage, aux promesses auxquelles à l'époque déjà je n'avais pas cru. J'ai hoché la tête. Je ne sais pas. Et Iwona, tu l'as aimée ? m'a demandé Antje. Il faut vraiment que j'aille me coucher, j'ai dit.
"C'était comme si Iwona était la seule personne à me prendre au sérieux, la seule pour qui j'avais de l'importance.
Elle seule voyait en moi plus que le gentil garçon ou l'architecte prometteur".
Parfois, quand Sonia était déjà couchée, j'allais me promener en bas jusqu'à l'Académie évangélique, je m'asseyais au bord du lac, je repensais à ma vie et à ce qui aurait pu être différent. A ce moment-là, j'avais l'impression que tout m'était arrivé sans que je n'y sois pour rien, que c'était arrivé parce que cela devait arriver. J'admirais les gens comme Antje, qui semblaient avoir leur vie en main, avaient des objectifs, prenaient des décisions.