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Citations sur Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique (52)

Partie prenante de ce changement, la persécution des sorcières était liée à trois processus enchevêtrés : l ' expropriation de la terre et des ressources naturelles, l ' expropriation du savoir, et la guerre contre la conscience de l ' immanence, inhérente aux femmes, à la sexualité et à la magie.
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Les technologies militaires sont connectées avec le viol, le génocide, l’impérialisme, la famine, l’absence de domicile, l’empoisonnement de l’environnement.
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dans la prison des femmes, durant le troisième ou le quatrième jour du blocus de Diablo, quand trois cents d ' entre nous étions entassées dans un gymnase froid et dormions sur des tapis, les unes contre les autres, d ' un mur à l ' autre, les gardes nous ont donné le choix suivant : quarante femmes de plus sont en train d ' arriver, vous pouvez les prendre dans votre pièce et augmenter l ' entassement, ou bien elles peuvent être mises dans une pièce séparée, encore plus froide.
Au lieu de nous organiser par groupes d ' affinités, nous avons commencé à discuter de la question toutes ensemble - ce qui est toujours une erreur. Le consensus marche mal dans les grands groupes, même aux meilleurs moments. Nous avions quinze minutes pour prendre une décision. La pression du temps est un autre facteur qui rend le consensus plus difficile.
Les sentiments s ' exprimèrent fortement. Beaucoup de femmes sentaient qu ' elles ne pouvaient pas supporter d ' être entassées davantage. D ' autres sentaient que les nouvelles femmes ne devraient pas être isolées. La tension causée par plusieurs jours de mauvaise nourriture et d ' inconfort physique commença à se manifester.
Même dans ces conditions, le processus de consensus marcha comme marchentles cconsensus : nous en sommes arrivées à deux solutions créatives. La première était que les nouvelles femmes aillent dans une autre pièce mais qu ' un passage libre soit autorisé d ' une pièce à l ' autre. Cette solution fut refusée par les gardiens. La seconde solution était que des femmes de notre groupe aillent dans l ' autre pièce, et que les nouvelles femmes viennent dans la nôtre. Les gardiens n ' ont pas voulu autoriser cela non plus. Les quinze minutes étaient passées et nous n ' étions pas parvenues à un consensus. Les gardiens prirent leur propre décision, tandis que nous avions toutes le sentiment d ' avoir été flouées par nous - même.
En réalité, nous n ' étions pas flouées, nous étions manipulées. Même si nous pouvions très bien voir, au moment même, qu ' on nous mettait dans une situationoù nous sserions amenées à nous diviser, nous ne voyons pas comment arrêter le processus. Rétrospectivement, nous aurions cependant pu comprendre, quand nos solutions ont été refusées, qu ' en fait on ne nous donnait aucune chance de prendre une décision qui nous convienne. Nous aurions pu alors refuser de coopérer à ce manège illusoire. Notre retrait aurait rendu la situation plus claire, montré que les gardiens, et pas nous, étaient responsables des conditions que nous étions forcées de subir.
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Retrouver notre pouvoir personnel est un voyage qui guérit, mais il n’est pas facile. Car la psyché humaine se forme à partir des relations qu’on a avec les autres gens, les choses et les institutions. C’est un miroir de la culture. Les relations qui nous sont familières et les institutions de notre culture sont liées au pouvoir-sur. Aussi nos paysages intimes sont-ils ceux des récits de la mise à distance et sont-ils peuplés de créatures qui dominent ou doivent être dominées. Pour nous libérer, pour retrouver le pouvoir du-dedans, le pouvoir de sentir, de guérir, d’aimer, de créer, de donner forme à notre avenir, de changer nos structures sociales, nous pouvons avoir à nous battre contre nos propres formes de pensée. Nous pouvons avoir à changer notre territoire intime autant que l’extérieur, et à nous confronter aux formes d’autorité que nous véhiculons en nous. Car nous faisons la culture à notre image, comme elle nous fait à la sienne. Si nous n’acceptons pas de nous confronter à nous-mêmes, nous risquons de reproduire le paysage de la domination dans les structures mêmes que nous créons pour combattre l’autorité. Le changement est effrayant, les sorcières ont un dicton : « Où il y a de la peur, il y a du pouvoir. » La culture de la mise à distance enseigne aux hommes à nier la peur, aux femmes à se laisser contrôler par elle. Mais si nous apprenons à ressentir notre peur sans la laisser nous arrêter, la peur peut devenir une alliée, un signe qui nous dit que quelque chose que nous avons rencontré peut être transformé. (p. 97)
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La physique moderne ne parle plus des atomes séparés et isolés d'une matière morte, mais de vagues de flux d'énergies, de probabilités, de phénomènes qui changent quand on les observe ; elle reconnaît ce que les chamans et les sorcières ont toujours su : que la matière et l'énergie ne sont pas des forces séparées mais des formes différentes de la même chose.

p. 47
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Au centre, nous attirons l'attention. Nous exerçons du pouvoir, mais nous ne sommes pas libres de nos mouvements. Quand vous êtes d'une importance unique, seule à être responsable de tout, vous êtes joliment piégée. Quand vous laissez tomber, quand vous réalisez que d'autres peuvent faire ce que vous faites tout aussi bien, quoique de manière différente sans aucun doute, vous pouvez bouger et prendre de nouvelles responsabilités sans avoir peur que ce que vous avez construits s'effondre si vous partez.
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La haine de soi est la représentation interne du pouvoir-sur. Nous l'avons intériorisée non seulement à partir de nos parents, mais à partir de chaque institution de la société avec laquelle nous sommes en contact. C'est la structure psychique qui perpétue la domination. Elle nous rappelle notre faiblesse, notre impuissance. Elle blâme la victime ; elle nous dit que nous n'avons pas le droit d'être, de sentir, de faire ce que nous faisons. C'est le revolver intérieur qui nous maintient dans une prison intérieure. (P. 117)
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L'intégrité signifie la cohérence ; nous agissons en accord avec nos pensées, nos images, nos discours ; nous maintenons nos engagements. Le pouvoir-sur peut être détenu sans intégrité, mais le pouvoir-du-dedans ne le peut pas. (P. 81)
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Très souvent, nous abandonnons notre pouvoir même si la structure ne nous l'enlève pas. Ou bien nous demandons la permission de le prendre - en nous mettant dans une position de dépendance infantile au lieu d'assumer notre droit et notre autorité à prendre des décisions.
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Les clichés et les slogans masquent nos sentiments, même à nous-mêmes, en donnant à nos expériences des cadres tout faits. Quand nous nous entendons utiliser un jargon, c'est que nous évitons une pensée originale et gardons pour nous ce que nous sentons. Quand nous disons par exemple : "Cela me donne des boutons", nous utilisons une phrase bateau qui nous évite d'avoir à dire : "Vous me blessez. Vous m'irritez. J'ai peur." Quand les membres d'un groupe décident de s'entre-congratuler, je me demande s'ils s'apprécient vraiment.
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