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Critique de Yvan_T


Miami Beach, 1963. Parker dormait probablement encore à moitié quand il a instinctivement bondi du lit, saisi son arme et mortellement blessé le tueur venu le buter pendant son sommeil. Si le cri de la femme venu animé sa nuit lui a probablement permis de s'en sortir sans une seule égratignure, l'homme qui gît dans sa chambre d'hôtel ne peut vouloir dire qu'une seule chose : l'Organisation a décidé de l'éliminer. N'étant pas du genre à fuir les problèmes, il décide de contre-attaquer en frappant là où ça fait le plus mal. Aidé par d'autres malfrats et connaissant toutes les combines du milieu, il s'en prend alors aux transfert de fonds, aux bookmakers et aux paris clandestins. Ne se contentant pas de déstabiliser financièrement le syndicat du crime, il compte également régler ses comptes avec celui qui a donné l'ordre de l'abattre. le chasseur est de retour et cette fois-ci, c'est l'Organisation qui va trinquer !

Après l'adaptation réussie du roman " The Hunter ", Darwyn Cooke s'attaque à la suite des aventures de ce truand en costume-cravate créé par le célèbre auteur de polars noirs Richard Stark (alias Donald Westlake), décédé en 2008. Si le premier tome était traduit par Tonino Benacquista, la traduction est cette fois assurée par Doug Headline (Jean Manchette de son vrai nom), le fils de Jean-Patrick Manchette.

Cette nouvelle histoire de vengeance, rythmée par plusieurs braquages, ne renouvelle certes par le genre, mais reprend tous les points forts du premier volet, rendant ainsi un nouvel hommage au polar noir américain à l'ancienne. Si l'ambiance des Etats-Unis des années 60 est très réussie et que la narration fait à nouveau mouche, le héros extrêmement charismatique de la série gagne encore en profondeur. Malgré un nouveau visage, ce gangster impitoyable, incapable d'extérioriser ses émotions et animé par une volonté d'acier, n'a rien perdu de son charme et de son jusqu'au-boutisme. C'est avec sang-froid et grande méticulosité qu'il remonte la piste de celui qu'il traque, au sein d'un environnement qu'il connaît trop bien et où il se sent particulièrement à l'aise, celui du grand banditisme.

Le style caractéristique de Darwyn Cooke confère une ambiance rétro qui colle parfaitement à ce New-York des sixties, gérée par le crime et les gangsters. L'ajout de tons bleutés à ce dessin noir et blanc peaufine encore un peu plus cette atmosphère passée. L'auteur multiplie à nouveau les scènes muettes, où tout se joue sur l'ambiance et les non-dits, et fait preuve d'une plus grande inventivité au niveau des ressources narratives. Alternant du strip, du texte illustré et de la mise en images classique, se servant des cases du Monopoly et évoquant l'un des braquages sous forme d'article de journal, l'auteur passe d'un style à l'autre et étale son savoir-faire, tout en conservant la fluidité du récit.

Une adaptation intelligente, graphiquement très abouti, qui aurait assurément sa place parmi les meilleurs albums de la collection Rivages/Casterman/Noir.
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