Loving

Inconsciemment, on est parfois jaloux. Nous menons tous une vie quelconque, ennuyeuse. De temps en temps apparaît un paradisier, et nous prenons peur. Cet oiseau nous effraie parce que nous ne sommes pas comme lui, que nos plumes, au lieu d'être d'un beau vert et d'un rouge vif, sont gris terne et qu'en face de lui, nous nous sentons laids comme si nous avions raté quelque chose. Certains aiment le contempler et rêvent au jour où eux aussi deviendront des oiseaux de paradis... D'autres lui tirent dessus... ou lui font peur pour qu'il s'enfuie.

À part la solitude, c'est d'être responsable de mon sort. Je n'ai personne qui me dise quoi faire, qui me critique, qui me félicite, qui décide à ma place... Si j'avais cassé ce vase, par exemple, c'était mon problème. Il n'y aurait eu personne pour le regretter. On se sent seul parfois, à cause de cela. Comme si tout le monde s'en fichait

Si tu avais de bonnes raisons de te conduire ainsi, je n'insisterais pas. Personne n'est obligé de se marier, Bettina. Ce n'est pas la seule chose intéressante dans la vie. Mais tu ne peux pas passer le reste de ton existence dans la solitude parce que tu as peur du qu'en-dira-t-on. Car c'est bien cela dont il s'agit, n'est-ce pas? Si tu te dévoiles, tu crois qu'on va te critiquer, te couvrir d'opprobre, te marquer au fer rouge. Tu te trompes. Complètement. Je t'aime, Seth aussi. Je me fiche que tu te maries une dizaine de fois ou non. Mais quelque part, il y a quelqu'un d'aussi fort, d'aussi original, d'aussi merveilleux que toi. Il faut que tu le trouves, qu'il te rencontre. Tu n'es pas tenue de l'épouser! Tout le monde s'en moque!

Vous voyez, Bettina, les autres, tous les autres croient que nous avons passé notre temps à rire, à collectionner les divorces et à payer des pensions alimentaires, que notre longue liste d'ex-femmes ou d'ex-maris est un objet de plaisanterie. Les tragédies et les erreurs, les gens en qui vous avez confiance et qui vous déçoivent... C'est la réalité, et personne ne le comprend. - Leurs regards restaient soudés l'un à l'autre. - Ma deuxième femme et moi, nous avons eu deux enfants. Elle était alcoolique, ce que j'ignorais au moment de notre mariage. Elle passait son temps à entrer et à sortir de clinique, essayant de se débarrasser de cet esclavage.

Ne renonce ni à tes rêves ni à ta rêverie. Ne laisse pas la vie te couper la route... tiens bon... poursuis ton chemin... continue d'avancer... accroche-toi à ces rêves... et s'ils font mine de s'échapper cours-leur après, cours, jusqu'à épuisement, mais rattrape-les... ne les laisse pas s'enfuir...

Parce que même si l'on est infirmière en obstétrique, que l'on a vu ça des milliers de fois, personne ne peut vous dire ce que c'est. Ça ressemble à une course de fond. Jusqu'au moment où l'on atteint le point où l'on croit que l'on ne pourra plus tenir, à partir de sept centimètres d'ouverture. Heureusement, ça ne dure pas très longtemps. Ensuite on commence à pousser. C'est épuisant, mais ce n'est pas trop terrible.

On sait que l'on a grandi lorsque l'on possède un collier de perles...

Elle n'était plus la fille de son père, ni la femme d'Ivo ou d'Ollie... Elle était elle-même à présent... Ils se comprenaient. Leurs regards se croisèrent tandis qu'ils échangeaient une poignée de main au-dessus de la table.

J'ai eu parfois l'impression que la vie ne valait pas la peine d'être vécue. Et si, pourtant, c'est bien ça le plus surpre-nant. Il y a toujours un événement, un être, une femme dont on tombe amoureux, un ami que l'on veut voir, un bébé que l'on désire mettre au monde... quelque chose qui vous donne la force de continuer.

Quels qu'aient pu être ses autres rôles, c'était celui d'auteur dramatique qui lui seyait le mieux. Après beaucoup de souffrances et d'erreurs, elle avait découvert une chose : elle était entière.