Julius est à la fois adulte et proche. Avec lui, elle ne se querelle jamais à propos de qui possède quoi, comment faire les choses, qui sait le mieux, qui doit obéir à qui. Il lui appartient davantage que son père et sa mère, un autre enfant ou une poupée. Les poupées l’ennuient à présent qu’il est de retour et a besoin de sa compagnie. Il la cherche pour passer du temps à ses côtés, bavarder et l’écouter.
On peut concevoir que tous les hommes ne soient pas égaux, qu’il y ait des crapules qui ne respectent rien, des meurtriers, des voleurs et autres malfaiteurs si on sait que l’homme mit des millions d’années à s’élever de la classe des mammifères à son intelligence actuelle. «L’homme est le produit de son environnement.» Tout est relatif.
Nulle part sur terre et dans l’univers il n’y a d’absolu, tout s’appréhende dans un perpétuel changement. Tout passe, et rien ne demeure.
Elle ignore que le centre du monde peut se décaler plusieurs fois dans une vie. Avec le temps, ses poumons apprendront à se dilater et à se rétracter en un ondoiement réparti sur des années.
Elle voulait absolument se marier, mais elle regrettait de devoir troquer pour cette raison la moitié de son nom contre Brunner. Lina Saum, c’était un nom, un vrai, sans bavure.