Citations sur Ma vie sur la route : Mémoires d'une icône féministe (112)
Elle me rappelle notre mantra : Il y a des racines sans fleurs, mais pas de fleurs sans racines. La religion est peut-être une fleur, mais les gens sont ses racines. (Page 187)
1/ Title IX : surnom de la loi votée en 1972 à l’initiative de Patsy Mink, bannissant toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes éducatifs subventionnés par l’Etat fédéral. Elle a notamment permis le développement du sport féminin de haut niveau dans les universités.
Des femmes de tout le pays seraient invitées à débattre et à se prononcer sur des sujets aussi controversés que la contraception et l’avortement, les soins et l’aide sociale, les droits des homosexuelles, la violence conjugale et l’exclusion des employés de maison des lois du travail.
Je ne pense pas que l’informatique puisse totalement remplacer les librairies, pas plus qu’un documentaire ne peut se substituer à un séjour à l’étranger. Où que j’aille, elles demeurent ce qui pour moi s’apparente le plus à la place du village.
Je commençais à comprendre que les femmes formaient ce qu’on appelle en psychologie sociale un « exogroupe », autrement dit, un ensemble d’individus auquel le groupe dominant ne s’identifie pas.
On aurait peut-être appris que le chiffre qui permettait le plus sûrement de déterminer si le niveau de violence était élevé à l’intérieur d’un pays – ou s’il serait enclin à user des armes contre une autre nation -, ce n’était ni le taux de pauvreté, ni la quantité de ressources naturelles, ni la religion, ni même le degré de démocratie, mais la violence envers les femmes. Elle banalise toutes les formes de violence.
Pour reprendre les mots de Vita Sackville-West :
J’adorais des hommes morts pour leur force,
Oubliant que j’étais forte.
Je me rendais compte que, parce que les disciples de Gandhi écoutaient, on les écoutait. Parce qu’ils dépendaient de la générosité, ils suscitaient la générosité. Parce qu’ils empruntaient la voie de la non-violence, ils la rendaient possible.
Après sa mort, je me suis rendu compte que, quels que soient ses défauts, mon éducation m’avait épargné toutes les limites et les obligations que l’école impose aux filles par rapport aux garçons. Il n’était plus là non plus lorsque j’ai compris l’importance d’un père aimant et encourageant. C’est en voyant certaines femmes attirées par des hommes distants, condescendants ou violents que j’ai réalisé comment on pouvait se convaincre que ces traits étaient inévitables, voire les trouver rassurants, en fonction de la figure paternelle qu’on avait eue. Grâce à mon père, je n’ai jamais été séduite que par la bienveillance.
Mon père était persuadé qu’un film et un lait malté pouvaient soigner tous les maux. Et il n’avait sans doute pas tort. Nous foulions le trottoir de mica chatoyant, pénétrions dans le hall orné de dorures et passions devant la fontaine où les spectateurs jetaient des pièces, un geste porte-bonheur qui garantissait qu’ils reviendraient. Puis, face à l’écran scintillant, nous nous laissions emporter dans un autre monde.
Aujourd’hui, je sais qu’il s’agissait avant tout de chimères créées par Hollywood pendant la Grande Dépression, les seules aventures que la plupart des gens pouvaient s’offrir. J’y songe dans le métro quand je vois mes voisins plongés dans des policiers et des thrillers. « Mes jolies vacances bon marché », les appelait la mère de Stephen King, serveuse de son métier, la femme pour laquelle il n’a jamais cessé d’écrire.