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Mot à mot, Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens propose une lecture critique de la sentence quasi proverbiale, énoncée pour enterrer toute discussion et justifier des politiques migratoires xénophobes : On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Ils traquent sophismes et contre-vérités.
(...)
Analyse particulièrement percutante qui fournit des armes argumentatives redoutables. Lutter contre la banalisation de la xénophobie est un impératif quotidien.

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Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Bon zut, aujourd'hui, c'est rentrée litt et tu devrais causer romans, clamer ton enthousiasme de lecteur pour "Les marins ne savent pas nager" de Dominique Scali à la Peuplade, "Fantaisies guérillères" de Guillaume Lebrun chez Bourgois ou "supermarché" de José Falero chez Métailié... Mais non, tu as juste envie pourtant de parler de de ce tout petit opuscule publié chez Anamosa, un texte qui a le mérite d'interroger l'impensé d'un agaçant cliché, une phrase sans arrêt reprise depuis Michel Rocard pour nous empêcher de voir la réalité des migrations et l'indécence de notre rejet de l'autre, l'un de ces propos de fausses évidences brandis comme obstacle à notre regard et à notre réflexion, une sentence-bouclier pour juguler l'émotion et le désir d'hospitalité. Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens dissèquent, mot par mot, avec rigueur et en s'appuyant sur les faits et les chiffres de l'actualité du mouvement migratoire, cet aphorisme-piège, montrant comment derrière le "sens commun" dont cette phrase serait l'expression se cachent xénophobie et mépris, comment une telle "sentence de mort" prétend justifier la "stratégie du laisser-mourir en mer" et la multiplication des violences, humiliations et chicaneries administratives, subies par les migrants quand ils arrivent chez nous... Un petit texte à garder en mémoire pour contrer tous les pseudo-arguments, un livre à mettre entre toutes les mains de nos dirigeants et représentants... Ah, j'entends des ricanements... ah bon, vous vous demandez s'ils lisent encore ? Petits insolents!
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Un livre court mais très pertinent. Indispensable à lire.

Il est vrai que cette phrase ressort à chaque fois dans une discussion sur l'immigration. Même les personnes bienveillantes énoncent cette phrase à regret, avec un regard de gêne.

Ce court texte démonte cet « argument », un à un en découpant mot par mot cette phrase, cette sentence qui met fin à tout débat.
Car la réalité ce n'est pas qu'on ne peut pas accueillir tout la misère du monde, mais simplement qu'on ne veut pas.

Il est certain que cet ouvrage ne parlera qu'aux personnes qui sont sensibles à ce sujet, pour les autres ça restera un livre déconnecté de leur « réalité ».
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Ce petit livre de 77 pages prend un parti simple. Celui de décortiquer et déconstruire mot à mot, terme à terme, chiffre après chiffre, la fameuse phrase extraite du discours de Michel Rocard.
Parce que On n'est pas Je
Parce que Pouvoir n'est pas Vouloir
Parce qu'accueillir a un sens
Parce que la misère n'est pas un être humain
Ce livre est nécessaire. Facile à lire. A glisser dans une poche, dans une main.
Faites passer !
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Très instructif, devrait être lu dans tous les lycées. Pour commencer.

Les auteurs font preuve d'une grande pédagogie. Ils nous expliquent comment cette sentence est, non seulement hypocrite et permet à celui qui l'exprime de cacher sa xénophobie derrière une « évidente » bien-pensance, mais également comment cette phrase est dangereuse et a pour effet d'inhiber la pensée et de clore le débat.

Comment y répondre? ce livre nous apporte également les réponses.
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C'est grâce à Margorito que je me suis retrouvé avec ce petit livre dans les mains. Une lecture essentielle, une bouée de sauvetage dans un océan de xénophobie. C'est un outil obligatoire pour une meilleure compréhension géopolitique de notre monde. Rien de tel que des chiffres, du bon sens et un peu d'humanité pour clouer le bec aux gens préférant laisser mourir des centaines de milliers de personnes dans leur périple vers une vie meilleure plutôt que de leur tendre la main. Ce monde me dégoûte.
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Un livre qui certes prêche aux convaincus, puisque les autres ne prendront la peine ni de l'acheter ni même de l'ouvrir. Mais comme me l'a dit le libraire quand je suis passée à la caisse, « une boîte à outils bien utile », et je suppose que c'est effectivement cela que je cherchais. Car les auteurs ont raison, cette phrase m'a toujours arrêtée net, que dire après, elle paraît tellement vraie et tellement évidente que mes principes humanistes semblent bien ridicules.
Mais ce livre me montre que non. Cette phrase n'est pas une fatalité mais bien plutôt une manipulation que j'ai pris beaucoup d'intérêt à exposer au grand jour avec les auteurs de ce livre. Un peu de philosophie, quelques données statistiques aussi, voilà un livre court (mais auquel il faut donner un temps suffisant et un peu de concentration) qui remet les idées à l'endroit et ça fait du bien, même si la dernière phrase est d'un pessimisme qui n'augure rien de bon.
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Lecture fascinante et qui pose question.

J'aime beaucoup l'idée de base de cet ouvrage. Le fait de décomposer et de déconstruire une phrase à maintes fois entendue lors de discussions. 

Cependant, le début du livre ne m'a pas spécialement convaincu. Le chapitre du "on" va nous ressortir des chiffres et des pourcentages de migrants acceptés par certains pays comme Malte ou le Bangladesh. Mais à aucun moment ce type le type de migration pour Malte ou le type d'accueil des migrants au Bangladesh n'est expliqué ou contextualisé. Je n'ai donc ressenti qu'une volonté de vouloir asseoir son avis que sur des chiffres sans en comprendre leurs substances.

Mise à part ce petit bémol, le livre sur son analyse rhétorique est d'une rare efficacité. J'ai trouvé le passage sur la "délocalisation sur place", parfaitement illustré.

Je pense qu'il peut être intéressant de l'ajouter dans un cours sur les migrations en y ajoutant du contexte et des lectures complémentaires, voire contradictoire.
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Un petit bouquin hyper percutant qui décortique, mot à mot, cette insupportable phrase entrée dans le langage courant comme une vérité incontestable. Sauf que, si, il y en a des choses à dire pour contrer cette sentence hypocrite, xénophobe et déshumanisante. En moins de 80 pages, les deux auteurs posent les faits et contre-arguments comme autant d'armes au lecteur ou lectrice confronté à ce type de discours. Mais ils vont plus loin encore en explorant les sens cachés, les manipulations rhétoriques, les dénis de responsabilité politique, derrière ces quelques mots.
Une plume acérée, sans concession, un regard résolument critique, qui font du bien - qui ne convaincront peut-être pas ceux qui prononcent cette phrase à tout bout de champ par le ton résolument militant des auteurs... mais qui fourniront des arguments solides pour les personnes prêtes à plonger dans ce type de débat.
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Très bon pamphlet de Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens à l'encontre de ceux qui se gargarisent de la fameuse formule « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Les deux auteurs dénoncent avec brio les présupposés, souvent sordides, d'un tel énoncé.

Tevanian est un philosophe, cofondateur du collectif Les Mots Sont Importants, présent sur le Web à travers le site https://lmsi.net/ et dont j'essaie de suivre les publications, toujours instructives.
Jean-Charles Stevens est un juriste, spécialiste du droit des étrangers.

Les deux auteurs examinent, presque un par un, les 10 mots de cette expression inique. Ils démontrent d'abord que l'un des gros problèmes de ce genre de sentence est d'être émise dans un but de clore toute discussion. Les premières lignes de l'ouvrage restituent bien cet aspect :
« Proférés pour clore toute discussion, ces dix mots semblent constituer l'horizon indépassable de tout débat sur les migrations. En France comme en Belgique, et sans doute ailleurs, ils tombent comme un couperet pour justifier toujours le « contrôle » et la « maîtrise » des « flux migratoires » – c'est-à-dire, en termes moins euphémiques : le refus, la restriction, la fin de non-recevoir et la répression » (p5).
En lançant ce genre d'affirmation péremptoire, comme s'il s'agissait d'un fait établi, d'un donné incontestable, le locuteur tend à déclarer inutile toute prise en compte de nos affects sur ces questions, comme stériles toutes discussions à ce sujet puisque, paraît-il, « les faits sont têtus ». C'est bien évidemment inexact, mais la formulation de la phrase est ainsi faite qu'on veut laisser penser qu'il n'y pas d'alternative. C'est ainsi et pas autrement.
Ce n'est pas là le seul méfait de ce coup de force rhétorique du « on ne peut pas », puisque, en sus de vouloir clore la discussion, on s'efforce par là de noyer toute responsabilité politique : « La responsabilité de la fermeture des frontières, du quasi-démantèlement de l'asile et des milliers de morts que ces politiques engendrent, n'est pas seulement diluée dans un « nous » indéfini, elle est purement et simplement niée, dans la mesure où le choix politique n'est pas assumé comme tel, mais présenté au contraire comme la simple reconnaissance et le simple accompagnement d'une stricte nécessité » (p17).
Puisque c'est là une donnée présentée comme incontestable, il n'y a pas lieu d'en faire le sujet d'un débat citoyen, d'en faire une question politique. Exit la réflexion et le débat politiques ! Ce laïus vise bien à clore toute discussion. Exit également la responsabilité politique ; nous n'y pouvons rien, mon pauvre monsieur, c'est comme ça !

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