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4.01/5 (sur 49 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 02/1970
Biographie :

Pierre Tevanian est un essayiste et militant associatif français.

Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, il est professeur agrégé de philosophie en Seine-Saint-Denis (à Drancy).

Après avoir milité avec Caroline Fourest dans le collectif prochoix, il est cofondateur avec la sociologue Sylvie Tissot (1971) du collectif "Les mots sont importants". Après quelques actions de protestation contre la lepénisation des esprits, le collectif "Les mots sont importants" se consacre, à partir de janvier 1999, à la publication d’analyses critiques sur le site lmsi.net.

Animé depuis vingt ans par Pierre Tevanian et Sylvie Tissot, ce site se nourrit entre autres de leurs engagements sur différents fronts : violences policières, répression des migrant·e·s, démantèlement du système d’éducation et de recherche, et plus largement de tous les services publics, lutte contre le sexisme et contre le racisme, notamment l’islamophobie.

En 2008, Pierre Tevenian figure parmi "la jeune garde" dans un classement effectué par "Le Nouvel Observateur" sur les "50 stars de la pensée".

Il est un initiateur individuel de l'appel des Indigènes de la République.

Il est aussi connu pour ses nombreuses publications théoriques et militantes.

site officiel : https://lmsi.net/_Pierre-Tevanian_

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Source : Wikipedia
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Pierre Tevanian (4) immigration et partis politiques


Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
À ceux, encore nombreux, qui se scandalisent de voir accolés ces terme À leurs yeux antinomiques que sont la République et le mépris ou le racisme, on ne peu qu’opposer les faits. La compatibilité entre le racisme et la République n'a pas à être démontrée : Elle est constatable empiriquement.
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En vandalisant un monument, qui lui-même vandalise, depuis des décennies parfois, depuis des siècles souvent, la mémoire des vaincu·e·s, je veux dire la mémoire des génocidé·e·s, des colonisé·e·s, des esclavagisé·e·s, de tou·te·s les exclu·e·s de la mémoire nationale étatisée, lesdit·e·s exclu·e·s de la mémoire se donnent leurs propres espaces et leurs propres temps de commémoration, leurs propres monuments et leurs propres cérémonies – bref : les coordonnées existentielles indispensables pour tenir debout malgré un passé traumatique, vivre le présent et se tourner vers l'avenir. En l'absence de journées fériées et de cérémonies officielles conséquentes, on s'invente des monuments de “cérémonies populaires“comme le déboulonnage, qui défraie la chronique et interpelle une collectivité nationale amnésique, ignorante ou indifférente. 
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Il est en somme des circonstances dans lesquelles l’extrapolation est infiniment moins fautive que l’ergotage, l’euphorisation, la dénégation et l’inaction. L’appel à la nuance et au discernement révèlent parfois moins la rigueur et la haute intellectualité que la perte de toute décence commune. 
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Un espace public dans lequel les individus seraient tenus de “rester neutres“ correspond même à ce qu’on a coutume d'appeler un espace totalitaire. 
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Il y a donc bien une “responsabilité blanche“ : non pas à l'égard du passé, qui ne dépend pas de nous, mais à l'égard du présent. Les français·e·s blanc·he·s ne sauraient être tenus responsables de ce qu'ont fait leurs ancêtres ou leurs dirigeants dans le passé, mais ils sont responsables de ce qu'ils font ou laissent faire au présent. 
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L'idée d'espace public neutre peut en effet être entendue de deux manières radicalement différentes. Une première conception consiste à dire qu'un espace est neutre lorsque le droit d'expression est le même pour tout le monde, sans privilèges ni discriminations, et que les autorités y veillent. La neutralité réside alors dans le fait qu'aucune majorité, ou aucune force sociale en position de domination, ne monopolise la parole ou l'occupation de l'espace public, et que rien n'empêche les minoritaires de s'exprimer. Selon cette conception, ce qui, de l'espace public, doit être neutre, c'est l'espace, pas le public. On peut même dire que l'espace doit être neutre justement pour que le public puisse ne pas l'être. Une femme peut alors porter son foulard sans que la neutralité de l'espace public soit remise en cause : au contraire, la neutralité de cet espace réside justement dans le fait que cette femme puisse porter le foulard si elle le souhaite tandis que d'autres femmes peuvent ne pas le porter si tel est leur choix. Ce qui porterait atteinte à la neutralité de l'espace public serait à l'inverse un parti pris de l'État ou une pression sociale qui obligerait toutes les femmes à se plier à une norme unique : porter le foulard, ou ne pas le porter.L'autre conception, celle qui a été développée de plus en plus fréquemment au cours du débat sur le voile, consiste au contraire à imposer la neutralité au public, c'est-à-dire aux individus qui traversent l'espace public. Dans ce cas, la femme musulmane qui se singularise en portant un foulard porte effectivement atteinte à la neutralité de l'espace public, mais il faut bien mesurer ce qu'implique cette seconde conception: ni plus ni moins que la suspension de la liberté d'expression. Un espace public dama lequel les individus seraient tenus de rester neutres correspond même à ce qu'on a coutume d'appeler un espace totalitaire. La loi anti-foulard n'a certes pas fait de la France une société totalitaire, mais la version de la nécessaire neutralité de l'espace public qui s'est imposée à la faveur du débat sur le voile obéit bel et bien à une logique totalitaire. Le législateur ne lui a heureusement pas donné force de loi en dehors du cadre scolaire, mais ce penchant totalitaire a trouvé dans le débat sur le voile à l'école l'occasion de se constituer et de se diffuser bien au-delà des cercles d'extrémistes dans lesquels il aurait dû rester confiné. Ce discours proprement délirant, inacceptable en tout cas aux yeux de n'importe quel démocrate, est devenu dicible, et c'est sans doute lui qui a inspiré les multiples agressions et discriminations qui, depuis, ont été commises dans une large impunité à l'encontre des femmes voilées - dans des universités, des banques, des mairies, des préfectures ou des transports en commun... Et c'est bien dans tout l'espace public que s'applique la loi anti-niqab de 2010.

Si les innombrables déclarations sur la nécessaire neutralité de l'espace public entendue comme une neutralité du public n'ont pas été perçues comme liberticides et inacceptables, c'est que tout le monde sentait bien, au moins confusément, que ce devoir de neutralité ne concernait en fait que les femmes voilées et qu'il était hors de question d'y soumettre l'ensemble de la population. Il allait de soi depuis le commencement de l'affaire que le seul public qui devait désormais s'astreindre à la neutralité était le public musulman - ou au moins le public musulman pratiquant, portant barbe ou foulard. En d'autres termes, la doctrine qui a pris corps dans le camp prohibitionniste n'est que partiellement totalitaire : elle laisse la majorité de la population jouir du droit d'expression reconnu par la Convention européenne des droits humains, mais elle applique à une minorité particulière une autre conception de la neutralité de l'espace public, en l'obligeant à devenir elle-même neutre, c'est-à-dire invisible et silencieuse, dès qu'elle entre dans l'espace public.
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Cette perte de confiance dans l'acte éducatif est liée pour une part aux préjugés, au mépris de classe ou aux représentations coloniales qui font apparaître certains élèves comme des incapables, mais elle est liée également à une perte d'estime et de confiance en soi chez les enseignants, dont les causes sont multiples et profondes, en interne (au sein de l'espace scolaire) comme en externe (dans le rapport du corps enseignant au reste de la société française). En interne, de nombreux enseignants font face à de réels problèmes d'autorité, liés essentiellement au public nouveau auquel ils sont confrontés du fait de la massification de l'enseignement secondaire. Ce public moins docile - au sens usuel d'obéissant, mais aussi au sens étymologique: disposé à écouter et à apprendre - et cette indocilité, qu'il faudrait comprendre et canaliser, s'explique par plusieurs facteurs. Elle est tout d'abord liée à une caractéristique culturelle très ancienne des classes populaires: ce que le sociologue Richard Hoggart appelle le je-m'en-fichisme - ce point d'honneur mis par " le pauvre " à ne s'étonner de rien et à afficher en toute occasion de la distance et de l'indifférence. Ce je-m'en-fichisme, explique Hoggart, est une forme de résistance dans la mesure où il permet aux dominés de mettre à distance le sentiment d'indignité qui les menace et de ne pas perdre la face devant les classes supérieures. La dimension vitale et positive de cet " orgueil du pauvre " est souvent méconnue par les enseignants, qui ne voient le je-m'en-fichisme de leurs élèves que sous un jour négatif: passivité, manque d'enthousiasme et de curiosité, manque de reconnaissance à l'égard de leur travail d'enseignant. En d'autres termes, la confrontation avec un public massivement issu des classes les plus populaires met en crise le mythe du professeur charismatique dont les élèves boivent les paroles - et ce qui rend la relation pédagogique d'autant plus tendue, c'est l'inconscience dans laquelle ce processus a lieu, la figure du professeur charismatique structurant encore l'idéal du moi des jeunes enseignants qui débarquent en ZEP.
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La recherche d’une identité a pour fonction premier d’évacuer la demande d’égalité, tandis que la dimension nationale évacue la dimension sociale
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S'il a fallu ce débat sur le voile pour dévoiler le racisme qui peut exister dans le milieu enseignant, c'est que ce milieu est fortement structuré par un surmoi antiraciste qui fait par exemple que le vote Le Pen ou les propos orduriers du type " les bougnoules à la mer " sont nettement moins fréquents que dans la plupart des autres catégories socioprofessionnelles. Le monde enseignant est en somme l'un des milieux pour lequel l'analyse de Pierre Bourdieu fonctionne le mieux : du fait que " la question latente " (" Peut-on accepter en France des immigrés maghrébins ? ") ait été reformulée sous une forme sublimée (" Peut-on accepter à l'école le port du foulard islamique ? ") et adossée à des " grands principes " progressistes (la " laïcité " et le " droit des femmes "), le rejet de l'autre a pu devenir honorable, légitime et donc dicible dans des franges de la population pour lesquelles il est par ailleurs inconcevable de se dire - et même de se penser - comme racistes.
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(...) la violence des émeutiers, comme celle des canuts au XIX ème siècle, ne provient pas, comme beaucoup le laissent entendre, d'une sauvagerie congénitale des classes populaires, ni d'une incapacité à mettre en mots leur révolte. Si ces jeunes, individuellement ou collectivement, usent plus volontiers du langage de la violence que du langage des mots, ce n'est pas qu'ils ne savent pas parler, c'est que lorsqu'ils parlent, on ne les écoute pas.
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