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Critique de Charybde2


Comprendre au quotidien ce qui peut aujourd'hui, face à l'impavidité socio-économique de gouvernants se prétendant toujours sûrs de leur unique chemin néo-libéral, pousser à descendre dans la rue – quel que soit notre rôle social par ailleurs.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/07/20/note-de-lecture-du-cap-aux-greves-barbara-stiegler/

Sous-titré « Récit d'une mobilisation », le temps du récit curieux et intense de « du cap aux grèves », publié chez Verdier en août 2020, s'étend du 17 novembre 2018 au 17 mars 2020. le 17 novembre 2018, c'était l'acte 1 des Gilets Jaunes. le 17 mars 2020, c'était le début du premier confinement décidé par le gouvernement à l'arrache (un terme qui, on le sait hélas, caractérise un peu trop souvent ce gouvernement-là, dans beaucoup trop d'acceptions), pour faire face à la pandémie de Covid-19. Entre les deux, il n'y a pas rien (ce clin d'oeil à Mathieu Riboulet s'imposait à plus d'un titre), tout au contraire. Il y a toute la réflexion officieuse, en regard de l'officialité de la publication de « Il faut s'adapter » en janvier 2019, oeuvre majeure de la jeune philosophe initialement spécialiste de Nietzsche avant de devenir, dans la lignée de Michel Foucault, une exploratrice déterminée de ce qui, en philosophie, relie le néo-libéralisme collectivement à une mortifère logique ultra-évolutionniste applicable aux individus, à leurs corps et à leurs esprits. Il y a aussi, et c'est ce qui signe la spécificité et la pertinence de ces 130 pages de la Petite Collection de Verdier, toute l'action discrète, tenue d'abord soigneusement secrète vis-à-vis d'une présence publique importante (ou d'un sentiment complexe d'illégitimité voire d'imposture), du fait de la promotion en cours de « Il faut s'adapter », aux côtés des si nombreux manifestants regroupés faute de slogan clair et univoque sous l'appellation de « Gilets Jaunes ». Entrant en apparence sur le terrain de la lutte au quotidien par un angle opposé à celui travaillé par Nathalie Quintane avec son vital « Un oeil en moins » de 2018, qui se demandait, a contrario, comment trouver au quotidien la force de continuer à lutter dans la rue après les divers constats d'inefficacité apparente produits entre 2012 et 2017, Barbara Stiegler nous offre un témoignage bien différent, mais également stimulant et bouleversant, d'une logique toujours renouvelée de l'engagement militant de terrain, ou même d'une refondation intime de la nécessité des grèves, réelles et métaphoriques, face à la violence de ce cap, absolu et jamais contournable, plus que jamais sans alternative, quarante années après la brutalité thatchérienne, que prétendent discerner dans n'importe quel brouillard de guerre sociale les dirigeants démocratiques, illuminés de leur aura indistincte.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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