Nouvelle : Clive Barker : Deuil
Presque honteuse de ses craintes, elle rebroussa chemin à travers le canon formé par les rocs, se faufila à travers les grillages comme un enfant errant, et regagna sa voiture.
Le Chemin du Démon était sans danger. Bien sûr qu'il était sang danger. Il ne recelait aucune horreur et n'en avait jamais recelé. Le soleil tentait vaillamment de partager son enthousiasme à présent, forçant ses rayons faibles et sans chaleur à percer les nuages lourds de pluie, Le vent était de son côté, charriant l'odeur du fleuve.Son deuil n'était plus qu'un souvenir.
Elle ira jusqu'au Chemin tout de suite, décida-t-elle et se donnerait le temps de savourer chacun des pas pleins de hardiesse qu'elle ferait sur sa surface, jubilant son triomphe sur l'histoire.
Quelques minutes avant midi, Miriam affronta ce qu'elle pensait être le plus éprouvant de ses devoirs. Bien qu'elle refusât de se le confesser, elle sentit un frisson de dégoût la parcourir lorsqu'elle se gara devant le dépôt mortuaire.
J'avais sept ans. Je nourrissais en moi l'idée de disparaître comme Paul, pour ne plus jamais être vu. D'être une absence, une ombre, un endroit où se trouvait jadis quelque chose de désormais invisible.