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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au coeur de la nuit dans les rues de Paris, le prince Rodolphe de Gérolstein, grimé en homme du peuple, tire Fleur de Marie, une jeune prostitué, des mains brutales du "chourineur".
Pourtant Fleur de Marie et le chourineur se liant avec Rodolphe, lui racontent dans une taverne, où ils échouent tous trois, leur triste destinée. le meurtre et la prostitution ne sont que les tristes conséquences d'une enfance abandonnée à la misère.
Rodolphe qui, durant un moment de folie, a lui-même menacé son père de son épée, décide de venir en aide à ses deux nouveaux amis. Il les aidera à sortir de ce milieu qui les avilit.
Pour cela il devra affronter "la chouette" à qui Fleur de Marie fût confiée enfant et "le maître d'école" son associé maudit. Aidé du "chourineur", auquel il offre la rédemption, il vole au secours des pauvres et des opprimés qu'il rencontre au gré de ses errances dans Paris. Il châtiera Ferrand le notaire corrompu, il sauvera François-Germain le fiancé honnête de "Rigolette", une amie de Fleur Marie, du déshonneur et de la prison, il empêchera Clémence d'Harville de sombrer dans les affres de l'adultère...
Au fil de ces aventures et de ces péripéties un mystère semble s'éclaircir. Qui est vraiment Fleur de Marie ? et que deviendront tous les protagonistes de ce grand roman ?
Cette grande fresque littéraire, imposant feuilleton initialement paru dans le "journal des débats" en 1842 et 1843 est un roman populaire d'aventures passionnant, mettant en scène les apaches de Paris avec leur langage et leurs moeurs, mais aussi tout le petit monde évoluant dans les rues de la capitale. Eugène Sue nous offre là une irremplaçable carte postale, peut-être un peu retouchée, d'un Paris "mystérieux et inconnu, dévoilé dans ses recoins les plus secrets".
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Bon gros roman feuilleton du XIXe siècle, l'un des plus fameux de son temps semble-t-il. Un espèce de justicier menant double vie prends sur lui de réparer les injustices et de sortir de la misère ceux qui le méritent. Lui et Eugène Sue se démènent avec brio à travers un fatras d'intrigues impliquant une palette de personnages issus de toutes les classes et tous les milieux. Les actes sordides sont dilués par des épisodes drôles et divertissants (ma première pensée va à Pipelet et son tortionnaire Cabrion). Beaucoup de choses se passent au fil des nombreuses pages, et l'ennui est efficacement tenu à l'écart.

Je découvre en même temps cet auteur intéressant, qui d'une jeunesse aisée et turbulente se transforme graduellement en activiste de la justice sociale, et ce de façon fortuite avec la rédaction de ce roman qui eu un grand retentissement. Critiques et revendications sociales du temps abondent et ajoutent une dimension sérieuse et politique.

Pour ceux qui ont grandement apprécié et qui recherchent quelque chose d'approchant, jettez un oeil sur ''Les mohicans de Paris'' d'Alexandre Dumas (le titre est un clin d'oeil au roman d'Eugène Sue). Il m'avait personnellement grandement plu !
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Je termine tout juste ce mastodonte qui m'a occupé presque une semaine pleine. 1600 pages, ça ne se lit pas en un jour. ^^

Roman feuilleton, roman social, les Mystères de Paris ont surtout une "fâcheuse" tendance: exaltation religieuse - si on n'est pas croyant, on est une mauvaise créature. Sinon on a également quelques digression politique et une foi obstinée et idéaliste en la nature humaine.

Mais ce qui fait une part de la force e l'histoire est aussi cette dénonciation de réalité sociale et part de très bon principe égalitaire, notamment entre homme blancs ou noirs avec une scène ou une paysanne reproche en partie la couleur de peau du docteur David.
On a aussi cette appel contre la peine de mort, et un appel à l'équité de traitement entre pauvres et riches.
Enfin toujours du point de vue égalitaire, Eugène Sue désigne celle entre les hommes et les femmes au niveau du mariage - le mari peut prendre la femme de sa fille pour la pervertir, à droit sur tout les bénéfices qu'elle peut faire et ainsi de suite, au niveau de l'adultère - plus particulièrement celui conduisant à l'infanticide.

Tout ces reproches envers la société de son époque lui en on valu pour lui même.

Sinon un récit riche en péripéties, ou l'auteur nous pousse de l'espoir le plus sûr à l'angoisse la plus terrible et joue fort bien du pathos.
La plume n'est pas désagréable, mais un peu trop ... manichéenne?

Globalement une lecture dont je ressors plutôt satisfaite, même si je dois avoué avoir d'avantage aimé les six premières parties du récit et fort peu l'épilogue - et pas uniquement car j'aurais souhaité une autre fin.
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Il y a longtemps maintenant que j'ai entendu parler de ce roman-feuilleton du XIXe siècle, mais je viens à peine de le finir. Il est captivant. Proche des Misérables par son étude des misères de la population parisienne, il s'en démarque par ses caractéristiques de feuilleton : le dialogue avec les lecteurs, l'engagement pour des propositions concrètes de loi et la citation directe de personnes réelles dans les notes de bas de page.
Il m'a plu par le message principal qu'il porte : la misère doit être combattue, surtout quand elle touche des gens méritants, car elle est un des boulevards du crime et de la dissolution d'une société. Les multiples exemples à l'appui de cette thèse brossent le tableau d'un monde où les allocations n'existent pas, où la veuve et l'orphelin sont livrés à eux-mêmes. Mais aujourd'hui encore, alors qu'on punit le crime et qu'on soulage les difficultés de ceux qui n'ont rien, on ne met toujours pas en avant les gens méritants : à part les réussites universitaires de ceux qui se coulent dans le moule scolaire, qui peut dire que le travail difficile est récompensé à sa juste valeur ? le message d'Eugène Sue reste donc éminemment valable.
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Un grand merci à NetGalley et aux éditions Voolume pour ce premier tome des Mystères de Paris d'Eugène Sue, dans une version audio, lue par Loïc Richard…

J'ai lu ce roman d'aventures il y a bien longtemps et je me faisais une joie de me replonger dans l'atmosphère des bas-fonds des quartiers populaires du Paris du XIXème siècle et de retrouver la gouaille de l'argot parisien dans des dialogues d'anthologie entre des personnages particulièrement bien campés et hauts en couleur : la goualeuse, le chourineur, la chouette, le maître d'école... Qui se souvient aujourd'hui de la concierge, Madame Pipelet, qui a donné son nom à l'adjectif « pipelette » ?

Ce roman est un véritable classique du genre. Il réunit toutes les qualités et tous les ingrédients qui en font un récit captivant : des péripéties, des rebondissements, des héros attachants ou, au contraire, particulièrement malfaisants, des destinées tragiques, des bons sentiments… On y sauve les jeunes filles en détresse, on s'y bat, on s'y poursuit, on y vole, on y assassine…
La ville de Paris y devient un personnage à part entière avec ses secrets, ses bouges, ses entrailles, sa faune, ses promesses et ses dangers.
L'intrigue est superbement échafaudée ; tout se lie et s'imbrique à merveille.
Et puis, il y a la langue, cet argot unique, imagé qui imprègne tous les dialogues et qui fait la renommée de ce livre.

Sans doute quelques longueurs… Mais, il ne faut pas perdre de vue que, initialement publiée en feuilleton, cette histoire pouvait se permettre des redites ou des développements puisque les pauses s'imposaient d'elles-mêmes pour sa lecture.

Un roman d'aventures qu'il faut connaître et avoir lu, sans aucun doute.
Mais je ne recommanderai pas cette version audio… J'ai souvent dit et répété qu'une lecture audio doit rester suffisamment neutre ; certes, il faut mettre le ton et rendre le récit vivant mais surtout ne pas en faire trop… Ici, le texte est déjà très chargé à cause du style argotique et les voix prises par le lecteur passent mal et desservent le texte. Dommage !
Un **** pour le livre d'Eugène Sue, un ** pour la version audio…

#LesMystèresdeParis #NetGalleyFrance

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Je découvre Eugène Sue avec ce qui est probablement son oeuvre la plus connue, c'est un énorme pavé mais je suis très content de l'avoir lu. En gros le prince Rodolphe va s'amuser (ce terme vient de lui-même) à errer dans les bas-fonds parisiens à la recherche du bon à récompenser et du mauvais à punir. Mon résumé s'arrêtera là tant il se passe de choses et tant on rencontre de personnages.

On va en effet côtoyer dans ce roman fleuve la classe la plus basse et la plus abjecte de la société du XIXe siècle ainsi que des personnages qui appartiennent à la plus haute aristocratie. Mais ceux qui appartiennent au bas-peuple ne sont pas tous des êtres misérables, loin s'en faut, et tout ceux qui appartiennent à la haute société ne sont pas tous vertueux, loin s'en faut là aussi. Les portraits sont en fait très nuancés, il y a des gens biens, voir des saints ainsi que des êtres horribles dans toutes les classes sociales, tel est le message du roman (ou du moins l'un des nombreux messages). Les personnages pris individuellement sont eux en revanche assez manichéens à quelques exceptions près, ils sont généralement ou tout bons ou tout mauvais. Ce n'est cependant pas le cas du personnages central, Rodolphe, qui bien que foncièrement bon n'hésite pas à punir assez cruellement ses ennemis et ce au détriment des lois et de la morale. C'est sans doute pour cela qu'il est mon personnage préféré du roman, j'aime beaucoup son background et sa motivation à faire le bien pour les gens honnêtes et le mal pour les criminels. du coté des mauvais, le maitre d'école est lui mon personnage préféré. C'est évidement une pourriture, et le fait que ce soit mon méchant préféré ne signifie en rien que j'ai de l'admiration pour lui, mais j'aime beaucoup son développement et j'ai particulièrement aimé la scène qu'il partage avec la chouette dans la cave de Bras-Rouge. le personnage de la goualeuse m'a en revanche assez déplu, surtout à mesure que son personnage évoluait, je l'ai trouvé trop saint, trop emprunt de morale chrétienne et qui a l'air de prendre un certain plaisir à refuser d'être heureuse. La fin qui est particulièrement centré sur elle m'a assez ennuyée. le roman en lui-même est très bon, mais certains passages sont un peu longs et j'aurais aimé un peu plus de punitions de la part de Rodolphe, à l'instar de la première partie qui est pour moi la meilleure. Certains passages sont également un peu longs, les dialogues auraient pu être assez souvent écourtés, mais ça reste un très bon roman, très dialogué et très fluide qui a le mérite de faire pénétrer le lecteur dans un monde (les bas-fond criminels) très peu abordé pour l'époque. A noter qu'il peut être assez amusant aujourd'hui de constater que bien que fervent défenseur de l'abolition de la peine de mort, Eugène Sue préconise l'aveuglement en remplacement de cette peine. Sue le dit très clairement car il a assez tendance à couper son récit de réflexions personnelles un peu à l'instar d'un Hugo, d'un Tolstoi ou d'un Flemming, ce qui est assez ennuyeux mais ici jamais très long.

Je me suis déjà procuré l'autre chef-d'oeuvre d'Eugène Sue: le juif errant'' ainsi que six de ses romans de jeunesse en un seul volume (dans la collection Bouquin chez Robert Laffont) et je continuerai à lire cet auteur avec plaisir. A noter que mon édition des ''Mystères de Paris'' est de Quarto Gallimard et je trouve la lecture des ces éditions très agréable.
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Avec ce roman fleuve, Eugène Süe inaugure le sous-genre du roman-feuilleton. Alexandre Dumas lui emboîtera le pas avec « Les trois mousquetaires » et « le comte de Monte-Cristo ». le roman de Eugène Süe paraît dans « le journal des débats » au milieu du XIXième siècle.

Grande fresque des bas-fonds de Paris, où le personnage principal, qui s'avère être un prince incognito, se pose en justicier.

Des complots sournois, ourdis par des gens peu fréquentables, qu'ils soient vagabonds ou notables corrompus, vont être déjoués, parfois in extremis , par le Prince et ses amis. Et on s'aperçoit progressivement que tous ces coups tordus ont une origine commune, un projet crapuleux.

Vision un peu manichéenne, il y a les bons et les méchants, même si ces derniers sont nés bons et ont été corrompus par le milieu dans lequel ils vivent. Visions Rousseauiste, alors, peut-être.

Les seuls personnages un peu ambigus, normaux, quoi, sont un médecins noir et une prostituée créole. Vous comprenez, chez ces gens-là, c'est différent.

Affiche : Jules Chéret – 1885 – Domaine public

Mais si on met ce manichéisme un peu à l'écart, il y a des passages d'une grande beauté et d'une grande profondeur, où l'auteur décrit des situations où un sentiment exacerbé peut aboutir à une distanciation avec soi-même et avec la réalité, frisant la folie.

A ce propos, Eugène Süe décrit un « asile de fou », comme on disait à son époque, où, loin de soigner et d'aider les gens, on ne fait que les enfermer. Mais il ne faut pas confondre les fous et les idiots, ce ne sont pas les mêmes comportements, et donc pas les mêmes méthodes d'incarcération… On sait que le corps médical ne commence à s'intéresser à ces maladies qu'à la fin de ce siècle, avec Charcot et Freud.

A propos d'enfermement, Süe parle aussi de celui des délinquants, et du régime carcéral. A son époque, on enferme plusieurs délinquants dans une même pièce, et ils ont l'occasion d'en rencontrer d'autres lors des promenades. Ils ont ainsi tout le loisir de se stimuler mutuellement pour ourdir le prochain coup qu'ils tenteront dès leur sortie de prison. Si tu ne joues pas à ce jeu, tu est considéré comme un traître et tu est banni.

Süe pense qu'au contraire, on ferait mieux de les isoler dans des cellules (chose qu'on fera plus tard), afin de les faire mariner face aux spectres de leurs victimes.

Süe parle aussi du caractère barbare et de l'inutilité de la peine de mort. Si on veut impressionner par l'exemple, il faut faire des exécutions publiques, comme au moyen âge, pas à huis clos, comme aujourd'hui. de plus le criminel n'expie rien puisqu'il meurt avant.

Il ne reste donc plus comme justification à la peine de mort que le fait de se débarrasser de la personne, afin qu'elle cesse de nuire à la société. Il y a quand même des moyens moins barbares.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/294
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C'est dans le style de l'époque, justement...
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