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3,7

sur 122 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le titre du roman est fondé sur un jeu de mot : un parfait garçon de café, c'est ce qu'est Ernest, qui travaille dans un grand hôtel en Suisse, à Giessbach. Il y voit défiler une clientèle aisée, cosmopolite, une partie non négligeable de la noblesse, du monde des affaires et de la bourgeoisie dorée, ainsi que des artistes et intellectuels.

Ernest est aussi « un parfait »garçon en ce sens qu'il est homosexuel .Il accueille, en formation, un jeune homme du nom de Jacob Meier, qu'il prend sous sa protection, en tombe éperdument amoureux. Il entretient avec lui des relations suivies, tant sur le plan charnel qu'affectif. La véritable nature de leur relation est subodorée par Mme Adamowicz, chargée de la confection des costumes des employés de l'hôtel, lors de la prise des mesures de l »uniforme de Jacob : « le regard de Jacob par-dessus la tête de la couturière continuait pendant ce temps d'affronter celui d ‘Ernest, mais soudain Ernest rougit .Jacob baissa les yeux, il avait compris. Qu'avait donc compris Jacob qu'il ne sût déjà de longue date ? »

Ernest reçoit au début du roman une correspondance de Jacob, dans laquelle ce dernier lui demande d'intervenir auprès de Julius Klinger pour obtenir de l'aide matérielle.


Julius Klinger est un écrivain en vue, connu dans les années trente, dans cet hôtel de Giessbach. Nous sommes en 1966, trente ans après la liaison de Jacob et d'Ernest, dont nous apprenons à la fin du roman le dénouement : Ernest, ayant surpris dans leur chambre commune, Jacob et Julius Klinger se livrer à une relation sexuelle, dont il apprendra par Julius qu'elle était tarifée, se sent définitivement trahi et meurtri.
Ce roman est très singulier : il décrit admirablement la relation amoureuse entre Ernest et Jacob, sait trouver le ton juste, écartant le voyeurisme facile aussi bien que le graveleux. Nous restons dans l'émotion, dans la loi des sentiments : « Ernest s'habillait, parfois Jacob se réveillait à cette occasion, et il suffisait d'un geste de la main, d'un regard, d'un seul mouvement des paupières, pour qu'Ernest se recouchât auprès de Jacob. »

La technique romanesque de cet ouvrage est également très singulière ; il comporte beaucoup de descriptions, d'évocations, tous très riches, éloquents. La rareté des dialogues entre personnages n'entame pas l'intérêt de la lecture, bien au contraire. Elle nous stimule, nous incite à apprécier plus avant cette étude de la trahison d'un amour, cette radiographie d'une relation amoureuse entre trois hommes : Ernest, Jacob, et Julius Klinger.

Le roman revêt un intérêt sociologique, celui des us et coutumes des clients des grands hôtels des années 30 et des personnels de ces hôtels. Il s'inscrit aussi dans une perspective historique, l'afflux d'une certaine catégorie de clients dans cet hôtel de Giessbach, les réfugiés politiques allemands, étant souligné comme un événement majeur dans la vie de Jacob et d'Ernest puisque Julius Klinger est l'un d'entre eux.
Grand roman, à la forme et à la technique accomplie, tout en subtilité et en finesse. A lire absolument.

Lien : http://www.bretstephan.com
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Premier roman de cet auteur traduit en français, il fut pour moi la découverte d'Alain Claude Sulzer, auteur Suisse allemand, né à Bâle en 1953.

Ernst est serveur dans un grand hôtel des bords du lac de Brienz, et a une parfaite maîtrise de son métier, qu'il pratique en artiste perfectionniste. Cela donne à Sulzer l'occasion de revisiter ces lieux de résidence réservés à une population privilégiée, souvent étrangère, et de rappeler les règles en vigueur qui régissaient - et régissent certainement encore - les relations entre le personnel et les clients des hôtels de luxe.

Lorsque le 15 septembre 1966, Ernst reçoit une lettre de New York, il ne l'ouvre pas tout de suite, il tente de se préserver, mais quoiqu'il fasse, son passé qui n'a cessé de le hanter sourdement, remonte à la surface et chaque détail, chaque moment partagé avec Jacob est ravivé. Et Sulzer nous raconte l'histoire d'une passion folle, d'une passion interdite, secrète, discrète mais.... peut-être pas partagée.

Plaçant la rencontre des deux amants au moment de la montée en puissance de Hitler, il introduit le contexte politique de l'époque en la personne de Julius Klinger, écrivain allemand, qui se réfugie à Giessbach après sa dénonciation du nouveau régime.

Mais si l'arrivée de Kingler rassure ses compatriotes sur la justesse de leur choix, elle marque aussi le début de la trahison amoureuse de Jacob.

C'est un roman magnifique, profond et dense mais qui, de par la qualité du style délié et précis, se lit d'une traite et nous réserve jusqu'à la fin des surprises quant aux caractères des personnages.

A lire, absolument.
Ce livre a reçu le prix Médicis étranger et cette fois-ci, je trouve ce prix totalement mérité.
Lien : http://meslecturesintantanee..
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Avec ce roman ,le premier à être traduit en français, j' ai découvert un auteur de très grande qualité .Le rythme imposé par l'auteur s'adapte parfaitement au rythme de vie du protagoniste de l'histoire Ernest serveur de son métier .Cet homme parfait dans son métier cache une douleur profonde un chagrin d'amour inconsolé .Avec une écriture simple mais efficace Alain Claude Sulzer nous tient en haleine pendant 240 pages
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Un grand hôtel luxueux sur le bord d'un lac Suisse dans les années 30, le ballet incessant et fébrile des riches estivants et de l'armée invisible des domestiques, et au milieu de ce théâtre un peu figé, Ernest, le serviteur modèle et silencieux, l'homme sans histoire, l'homme parfait, qui va connaître le bonheur immense d'un amour fou qui va chambouler toute son existence. Mais la guerre qui gronde, la fragilité des sentiments amoureux, le cynisme et l'ambition des hommes vont briser son idéal de passion absolue. Dans un style d'un classicisme qui colle à l'époque, l'auteur nous conte une histoire inattendue avec trois personnages qui vont se connaître, s'oublier, se retrouver trente années plus tard, peut-être ! Mais l'évocation puissante, charnelle et sans pudeur de l'amour dans ce qu'il a de plus fort et de terrifiant que nous livre alors l'auteur, ravive le récit et nous prend aux tripes, ce n'est pas d'amour tiède et convenu dont on nous parle là, mais de l'amour qui rend fou, qui asservit les corps et les âmes et qui conduit à la mort aussi ! Alain Claude Sulzer pour narrer ces sentiments impérieux et dévastateurs sort avec talent de sa réserve stylistique et donne alors un souffle salutaire à son roman qui nous touche au plus profond de nous même !
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Récit tout en finesse de la vie sentimentale d' Ernest, employé d'un hôtel suisse à partir des années 30, ce livre se lit facilement . Sont ainsi évoqués la situation politique mondiale et les interdits pesant sur les homosexuels . C'est prenant jusqu'aux dernières pages .
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1936. le grand hôtel de Giessbach, avec son funiculaire historique convoyant bagages et voyageurs au pied des merveilles des Alpes suisses. Un microcosme feutré et fermé sur lui-même, où règne la promiscuité. C'est ainsi, dans le partage d'une chambrette sous les toits, qu'Ernest rencontre Jacob. La cohabitation se transforme rapidement en amitié puis en amour et, pour l'un d'entre eux du moins, en passion, jusqu'au brusque départ de Jacob pour l'Amérique. Trente ans après, le "garçon" parfait du palace de Giessbach, devenu depuis longtemps "Monsieur Ernest", immuable serveur et célibataire endurci, reçoit une lettre de son ami Jacob, dont il n'avait jamais reçu aucune nouvelle. C'est le début d'une plongée dans un passé qu'il croyait avoir oublié, et c'est un autre Jacob, à la personnalité complexe, qu'il va découvrir au fil des aveux d'un troisième personnage. Une vision toute en finesse de la passion aux multiples facettes que peut éprouver un homme pour un autre homme. Un roman surprenant, d'une grande originalité, d'une écriture ciselée, abordant avec franchise un sujet encore largement demeuré tabou.
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"Un garçon parfait" c'est l'histoire amoureuse de deux garçons au milieu des années 30.
Ernest, serveur dans un palace suisse, à Giessbach, mène une vie paisible et ordonnée.
L'arrivée de Jacob, apprenti serveur, va bouleverser la vie d'Ernest jusqu'au jour où il part aux Etats-Unis...
Trente ans plus tard, Ernest reçoit une lettre de Jacob qui va le replonger dans son passé et raviver la blessure.

Au-delà des questions de l'homosexualité, l'auteur nous offre un récit plus universel sur notre rapport à l'autre, la soumission au désir, la violence et la mélancolie.
Cette tragédie amoureuse nous tient en haleine jusqu'au bout. Une très belle lecture !
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Le regard de Jacob par-dessus la tête de la couturière continuait pendant ce temps d'affronter celui d ‘Ernest, mais soudain Ernest rougit .Jacob baissa les yeux, il avait compris. Qu'avait donc compris Jacob qu'il ne sût déjà de longue date ?
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Le regard de Jacob par-dessus la tête de la couturière continuait pendant ce temps d'affronter celui d ‘Ernest, mais soudain Ernest rougit .Jacob baissa les yeux, il avait compris. Qu'avait donc compris Jacob qu'il ne sût déjà de longue date ?
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Le regard de Jacob par-dessus la tête de la couturière continuait pendant ce temps d'affronter celui d ‘Ernest, mais soudain Ernest rougit .Jacob baissa les yeux, il avait compris. Qu'avait donc compris Jacob qu'il ne sût déjà de longue date ?
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