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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un ouvrage offert par une amie en septembre 2013...déjà !!

Je l'ai débuté à plusieurs reprises, abandonné de même, non pas par désintérêt, bien au contraire... mais à cause de ce défaut... de lire plusieurs livres en même temps, qui laisse parfois "des orphelins" sur le bord du chemin !!!

Je l'ai repris cette fois avec grande attention, pour réparer cette longue injustice involontaire.
Un très beau roman, prenant , qui parle avec beaucoup de justesse du "corset des conventions sociales", de la "Différence" qui dans d'autres temps [ pas si lointains !] était si tabou qu'on pensait la soigner des des instituts psychiatriques [ dont l'homosexualité, terrible "tare" aux yeux de la majorité ...]


"J'avais compris que mon père s'était suicidé, mais pas ce que cela signifiait. "(p. 31)

Un adolescent de seize ans commence à s'interroger sur cet homme, mort à sa naissance, son père, cet inconnu qui s'est suicidé ... en 1954. Il a toujours vu la photo de son père, dans sa maison mais il a senti que sa mère ne souhaitait pas parler de lui. de non-dits en questionnements de plus en plus lancinants, l'adolescent enquête, part à Paris, voir un ami de son père, André, pour percer le mystère qui entoure l'existence paternelle...

Ce père, Emil... était enseignant ; même s'il aimait son métier, il l'a choisi pour faire plaisir à ses parents, comme pour le reste de ses choix.Son rêve était d'être acteur...

Faire ce que l'on attend de lui, pour ne pas montrer qu'il "est différent", pour "faire comme si...", une attitude volontariste qui le minera et le détruira peu à peu....

" Combien d'années cette photo avait-elle été posée là sans que je lui jette le moindre coup d'oeil, combien de milliers de fois étais-je passé devant, depuis que j'occupais cette chambre, sans y prêter attention, de combien s'en était-il fallu que je la range quelque part avant de l'oublier ? Mais soudain, la photo de mon père échappait à cette indifférence qui frappait
l'ours en peluche lui aussi posé sur l'étagère et qui avait jadis bénéficié de toute mon affection et de toute mon attention. (...)

La photo était sans commencement et sans fin. Mais ce mercredi après-midi, elle me montrait quelque chose que je ne connaissais pas. Je ressentis la perte d'un homme que je n'avais jamais rencontré. (p. 14-15)

Un roman qui se transforme graduellement en un hommage bouleversant d'un fils à son père... Un absent si "présent"... dont le fils prend la mesure infinie du mal-être et des souffrances intimes...provoquées par une société qui juge, censure cruellement ceux qui ne rentrent pas suffisamment "dans le moule" !!!

Une très belle lecture et la découverte de cet auteur suisse....

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Une autre époque.
Voilà un très beau roman qui se démarque de tant d'autres traitant de la quête du père, sujet ressassé, s'il en est, qui fait le miel du psychiatre,du « quelqu'un qu'on voit ».

Ce père-là est mort. Son fils de 16 ans ne l'a pas connu, qui vit avec sa mère et son secret.

Une recherche, une photographie, une montre sur un poignet et la métonymie est là, subtile, précieuse qui déroule l'en-quête sur l'homme qui la porta autrefois, à une autre époque, dans les années cinquante, quand la
« différence » (cf .la 4eme de C.) était passible d'amende ou de prison (l'homosexualité a été dépénalisée en France en 1981, avec l'abolition de la peine de mort) et quand la majorité était atteinte à 21 ans seulement (18 ans avec Giscard en 74). Pas si loin en fait.Non, pas si loin.

L'histoire est belle de cet amour tout en douceur où la pornographie d'un index glissé sous le bracelet de cuir, là où la peau est cachée, plus tiède, plus humide, rappelle pour moi le livre éponyme de Gombrowicz où rien n'est forcé.

Dans les années 70 le fils en quête est encore mineur, et nous parle d'un Paris exactement comme je l'ai connu, avec les halles de Baltard, la brasserie Zimmer et la brasserie Mollard. Il faut beaucoup de délicatesse pour faire une aquarelle avec des mots. Alain Claude Sulzer est un auteur délicat dans le meilleur sens du terme. Il aime ses personnages. Il les respecte.

Il donne la parole au père qui , comment le dire, a « la chance » de pouvoir vivre une passion et d'en mourir. Non pas par peur de l'opprobre que cette passion pourrait entraîner mais tout simplement parce que les passions ne peuvent s'éterniser. Les amants meurent. Ceux de Shakespeare et de Choderlos de Laclos. Ceux de Sulzer.

Le fils porte à nouveau la montre dont le bracelet a retrouvé sa souplesse, son tic-tac , et le souvenir du sang rythmant la veine .
La mère parle.
Pourquoi l'avoir laissée en dehors de tout ça ? Emil l'aimait assez pour lui dire. A cette époque-là, tout comme aujourd'hui, un homme courageux aurait pu dire à son épouse qu'il se consumait pour un autre. Elle aurait trouvé les mots. Elle aurait dénoué le piège. Les femmes savent faire cela.

Il ne le fait pas et il meurt.

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Que ce petit livre est délicieux ! Un jeune adolescent part à la recherche de qui a été son père, suicidé peu après sa naissance. Cette recherche nous plonge au coeur de ce que fut la vie de nombre d'homosexuels dans les années 50, une époque où l'homosexualité était considérée comme une maladie et où il était préférable de se marier pour donner le change. Dans un style sobre, sans trémolo, Sulzer a su écrire un roman très émouvant.
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