Citations sur Les visages de Victoria Bergman, tome 1 : Persona (47)
Qu'avait elle espéré, en abandonnant ses études de sociologie pour entrer dans la police ? Changer les choses ? Aider les gens ? C'était en tout cas ce qu'elle avait fièrement déclaré à son père le jour où elle avait réussi l'examen d'entrée. Et oui. Elle voulait faire la différence entre mal tourner et mal agir.
Elle voulait devenir quelqu'un de bien.
Et c'était ça, être dans la police.
Autrefois, il y avait ici un petit bois où rôdaient, disait-on des types louches et des poivrots. Mais les étrangers lui voulaient du bien. Seuls ses proches pouvaient vraiment lui faire du mal.
La forêt était un endroit rassurant.
Elle sent qu’elle a perdu le contrôle sur lui, il ne suffit plus qu’elle soit là devant lui, il faut davantage, mais elle ne sait pas quoi. Ne plus le contrôler, c’est comme ne plus se contrôler elle-même.
L’expérience lui avait appris à ne pas rejeter même le plus invraisemblable. Souvent, quand éclatait la vérité, on constatait que la réalité brute dépassait la fiction.
Elle savait que beaucoup la trouvaient masculine. Les femmes n’étaient pas chefs dans la police. Elles ne commandaient pas, ni au travail, ni sur un terrain de foot. Elles n’étaient pas comme elle, au choix, directives, rentre-dedans et autoritaires.
La psyché se protège d’expériences trop dérangeantes et, pour faire face à la vie de tous les jours, Victoria Bergman refoule l’impression laissée par ces événements et se crée une mémoire de substitution.
Ne rien laisser au hasard. C’était un compagnon dangereusement traître. Parfois un ami, mais souvent aussi un ennemi imprévisible.