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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Et voilà, ce qui devait arrivé arriva: considérablement marquée (et envoûtée) par la lecture de "Taj" dans lequel Murari fait revivre avec talent et poésie l'Inde des grands Moghols et l'histoire d'amour presque légendaire qui unissait l'empereur Shah Jahan à son épouse Arjumand, passée à la postérité sous le nom de Mumtaz Mahal, je me suis découverte une nouvelle obsession pour cette période, passionnante d'un point de vue historique et terriblement romanesque.
Mes recherches et errances littéraires m'ont menée à Indu Sundaresan, romancière indo-américaine dont les romans semblent raconter presque exclusivement cette Inde-là, celle de Babour, celle d'Akbar et de Jahangir, de Shah Jahan et du non moins fascinant Aurangzeb et à "La Vingtième épouse" que je me suis procurée avec délectation.

Ce roman raconte la jeunesse et l'ascension de celle qui deviendra l'impératrice Nur Jahan, l'épouse très aimée et infiniment puissante de Jahangir, père de Shah Jahan.

La petite Mehrunissa naît sous une tente poussiéreuse, quelque part sur la route, de parents perses contraints à l'exil pour des raisons politiques. Sa naissance n'aurait pas pu plus mal tomber et pour son père aux abois, il n'y a de saluts que dans la charité d'un riche caravanier et d'avenir possible qu'en Inde.
Parfois pourtant, la chance s'en vient couronner ceux sur qui le sort s'acharne et Ghias, en quelques années , parvient à se hisser sur les plus hautes marches de l'empire, offrant ainsi aux siens l'opportunité de fréquenter la cour du grand Moghol, le puissant Abkar.
Alors que le puissant monarque est sur le déclin et doit se défendre contre de multiples intrigues visant à le renverser, contre les trahisons les plus cruelles et les plus sophistiquées, la vie de cours s'écoule dans les ors et le faste où chacun tente d'avancer ses pions de manière à grapiller un titre, de l'or, une parcelle de pouvoir. Elle devait être oppressante, vénéneuse même cette cour toute de faux-semblants, de cruautés damassées, dure et sensuelle à la fois. C'est dans ce dangereux écrin qu'évolue la petite Mehrunissa qui devient au fil des années une jeune femme aussi belle que raffinée, aussi séduisante que clairvoyante.
Elle n'a que huit ans lorsqu'elle rencontre pour la première fois le prince Salim, l'un des fils d'Akbar et qu'elle en tombe folle amoureuse, jurant alors qu'elle l'épousera un jour et qu'elle montera sur le trône à ses côtés.
Malheureusement, tout ne se passera pas comme prévu pour la jeune fille qui devra faire face à la politique et à de nombreuses intrigues, à de sombres trahisons et à un mariage forcé avant d'obtenir -enfin- la place tant convoitée auprès de son amour.

Le roman se lit bien, d'une traite. Il mêle très habilement la fiction à L Histoire qu'il romance allègrement et on sent qu'Indu Sundaresan s'est rigoureusement documenté pour écrire (en témoigne d'ailleurs les citations extraites d'ouvrages historiques qui ouvrent chaque chapitre et que j'ai, pour ma part, beaucoup apprécié), ce qui est très appréciable. Ce qui relève davantage de la fiction est également bien traité (j'émets toutefois de la réserve quant à certains faits de Mehrunissa. A huit ans, elle parle déjà comme si elle en avait vingt… Cela émousse quelque peu la crédibilité du propos!).
Ainsi le mariage de l'Histoire et de la fiction aboutit à un résultat de bonne facture, à une histoire passionnante qu'on peine à lâcher. Pourquoi alors une prose aussi tiède et seulement trois étoiles? J'ai peine à le définir précisément moi-même à vrai dire mais je crois qu'il m'a manqué quelque chose...
Il y a d'une part la langue que j'ai trouvé plate, sans intérêt réelle autre que celui de faire défiler l'histoire de Nur Jahan.
D'autre part, il y a cette sensation tenace d'inachevé, ce gout de trop peu ou de trop banal. Ce que je tente de dire par là, c'est que le destin de cette femme fut exceptionnel, que le contexte historique dans lequel elle vécut était fascinant, fastueux, dangereux. Or, le texte ne rend pas vraiment compte de tout cela. Trop souvent, l'auteur semble se contenter d'énoncer des faits, des actions, des intrigues pour faire avancer son ouvrage, mais elle le fait sans passion, sans souffle et il en ressort une narration tristement plate, un peu ronronnante. Un tel sujet aurait mérité plus de vigueur, de feu… Cela n'aurait pas nécessairement nuit à l'aspect historique du livre... j'aurai voulu boire un tchaï-tea chargé d'épices et j'ai l'impression qu'on m'a servi un lipton sans saveur...

Je lirai quand même la suite ("Le Festin de Roses") car malgré cette espèce de froideur, je me suis attachée aux personnages, à ce contexte historique surtout qui me happe et me fascine complètement. J'aime particulièrement l'idée de me plonger dans des romans qui ont pour héroïne une Mehrunissa attachante et sympathique, alors qu'elle est présentée comme une antagoniste particulièrement malveillante dans "Taj" (Mehrunissa qui était d'ailleurs la tante d'Arjumand et la belle-mère de l'époux de cette dernière. Il y a un petit côté Julio-claudien chez les empereurs moghols!), roman qui lui aussi brille par sa rigueur. C'est toujours passionnant de confronter deux visions d'un même personnage!
Et puis, j'ai toujours adoré le thé à la rose...alors bon!




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La romancière précise que cette histoire est largement inspirée des faits. C'est donc une biographie très romancée. Indu Sundaresan a souhaité écrire sur Mehrunnisa, car elle a été intriguée de voir que cette femme, vingtième épouse du prince Salim, devenu l'empereur Jahangir, a semblé avoir tant d'importance pour lui. Elle a donc voulu écrire la vie de Mehrunnisa avant son mariage avec l'empereur Jahangir.

Elle nous montre une petite fille, puis une femme volontaire, au caractère bien trempé, mais qui se soumettra tout de même, lorsque ses parents, après la demande (l'ordre donc), de l'empereur Akbar, lui feront épouser le soldat Ali Quli.
[...]
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Un joli portrait de femme pour un livre dépaysant
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Ce roman se déroule dans l'Inde des Moghols, à la fin du 16° siècle et au début du 17°. La période couvre la fin du règne de l'empereur Akbar et le début du règne de son successeur, son fils Jahangir. le personnage central est Mehrunnisa qui fut la vingtième (et dernière) épouse de Jahangir. Après leur mariage, elle gouverna l'empire pour son époux, toujours dans l'ombre, comme il seyait aux femmes à cette époque.

L'histoire va de sa naissance à son mariage avec l'empereur. La légende rapporte que Mehrunnisa était tombée amoureuse à l'âge de huit ans de celui qui n'était encore que le prince Salim. Huit ans plus tard ils se croisèrent pour la première fois et il l'aima dès le premier regard mais leur amour devrait attendre encore longtemps. Quand il l'épousa, c'était une vieille de 34 ans (on considérait que passé 18 ans une fille n'était plus mariable), elle était veuve et mère d'une jeune enfant. Son père était un courtisan en disgrâce, son frère et son mari avaient été exécutés pour avoir comploté contre l'empereur. Tous ces éléments semblent prouver qu'en effet, il s'agissait bien d'un mariage d'amour.

Avec ce roman nous découvrons la vie à la cour du Grand Moghol. Familière de l'impératrice Ruqayya, femme d'Akbar, Mehrunnisa a grandi dans le harem impérial. Les innombrables femmes, concubines et esclaves qui ne vivent que pour attirer un instant l'attention de leur seigneur tuent le temps en colportant toutes sortes de ragots, en s'adonnant à la consommation de sucreries, d'alcool ou d'opium (Jahangir lui-même est un alcoolique drogué). Les proches de l'empereur, fils ou ministres, complotent pour obtenir plus de pouvoir. Au milieu de toutes ces turpitudes, Mehrunnisa est un ange de patience et d'intégrité. L'histoire de son mariage avec Jahangir est racontée par Indu Sundaresan dans le festin de roses.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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