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Citations sur Un foyer à construire, tome 2 : Petits travaux et coloc.. (7)

Il examine mon haut, et je regrette subitement de ne pas porter le polo moche turquoise et blanc.
Il lit à voix haute :
— « Demandez gentiment, et je me penche en avant ».
Je grimace.
Voilà le résultat de mes nuits blanches. Je n’ai même pas fait attention à ce que j’enfilais.
— Ça veut dire que je me pencherai en révérence. Tu sais, pour me montrer super aimable avec les gens qui ont des bonnes manières.
Milo ne se fait pas avoir.
— Tu devrais plutôt te faire désirer.
De la chaleur remonte dans ma gorge. Bon sang. Comment suis-je censé répondre à ça ? Comment mes parents auraient-ils répondu ?
Bien sûr, ils n’en auraient pas eu besoin parce qu’ils n’auraient jamais porté un T-shirt si suggestif.
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Je suis sur le point de mettre fin à cette impasse et d’aboyer des ordres. Si Milo était mon enfant, je traînerais ses fesses jusqu’au lit et lui interdirais tout écran pendant deux semaines.
Il n’est pas à moi. Pas à moi.
Ben observe mon visage et son expression se voile.
— Putain. On agace ton professeur. Qu’est-ce qu’il faudra pour te faire descendre ?
Il sort un portefeuille de sa poche arrière.
— Cinquante ! braille Milo.
— Cinq.
— Quarante.
Je n’en crois pas mes yeux. Les techniques d’éducation de Ben sont peu orthodoxes, c’est le moins qu’on puisse dire.
— Dix.
— Trente-cinq, et pas un dollar de moins.
— Quinze, et tu vas te doucher avant d’aller au lit.
Milo se penche sur le bord et contient son hurlement.
— Je dois me laver les cheveux ?
Le pauvre Ben est trempé, boueux et misérable, et il faut que Milo arrête son cirque.
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— Vous parviendrez à dormir juste une nuit dans la maison principale ?
Il me regarde avec une confiance qui déferle en moi.
— Je peux dormir avec vous ?
J’hésite et il le voit.
— En toute amitié, ajoute-t-il rapidement.
Une goutte d’eau tombe entre nous et je le presse vers sa chambre, prends un sac en toile et l’ouvre.
— Je dois arrêter la fuite et vérifier le grenier. Il faudra sûrement que je nettoie l’isolation et que je mette une couche de protection sur les poutres. Si je n’ai pas assez d’enduit, je travaillerai avec des bâches de protection. J’en ai dans la véranda.
— Jack ?
J’arrête de divaguer au sujet des réparations et passe une main sur ma barbe courte.
— Oui, Ben. Vous pouvez dormir avec moi. Je m’occuperai de vous.
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Une poussée de désir illumine son regard, mais surtout il porte un avertissement.
— Nous sommes sur le point d’avoir une conversation franche et gênante, n’est-ce pas ? demandé-je.
— Ça fait partie de la vie d’adulte.
Je recule de quelques centimètres.
— Crachez le morceau.
— Cette relation doit rester platonique.
J’ai envie de protester, cependant je suis sûr que c’est inutile. Je ne suis pas certain du métal dans lequel il est fait, mais c’est du solide. Il a beau aimer ce qu’il voit, savoir que je suis disponible, il ne lâchera pas. Je l’admire et je l’exècre pour ça.
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L’émotion sur son visage me fait craquer. Ce garçon a tellement d’amour pour son frère. Je n’avais pas vraiment besoin de l’entendre l’admettre, et pourtant, je suis allé trop loin.
— Milo ?
Il se détourne de moi.
Je ramasse la balle sale et froide et la garde sous le bras. Je pose une main sur son épaule.
— Je suis désolé. J’aurais dû m’arrêter.
Il lève le menton. Sa lèvre tremble.
— Ben est le… le…
Ses épaules s’affaissent et se secouent de pleurs silencieux. Je lâche la balle et le serre dans mes bras.
— Ouais. Il l’est.
Milo m’étreint en retour puis recule, essuyant son nez qui coule et reniflant.
— Il a vraiment essayé de me faire une surprise avec un voyage ?
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— Et si je perds à nouveau ma famille ? Oui, famille.
Je lève nos doigts mêlés vers la maison principale.
— Parce que c’est exactement à ça que nous jouons, là.
Ben déglutit.
— C’est pour ça que tu as réparé le toit ? Parce que tu veux arrêter de jouer ?
Je ris sans humour.
— Non, Ben. Je ne veux pas continuer à l’utiliser comme excuse.
Ma respiration me soulève la poitrine.
— J’ai réparé le toit parce que même si c’est compliqué, même si je pourrais perdre mon emploi et la maison de mes rêves, ainsi que le respect de mes collègues, j’ai besoin de savoir.
— De savoir quoi ?
Ma voix bégaie.
— Est-ce que je peux jouer à la famille pour de vrai avec vous ?
Le silence qui suit s’étire tendrement. Je n’ai jamais eu si peur d’une réponse. Je regarde Ben et je vois un avenir. Je vois des dîners partagés et des histoires répétées cent fois. Je vois des disputes stupides et des actes stupides pour nous rattraper. Je le vois lui, avec Milo dans la villa. Une famille avec qui rire la journée. Un compagnon avec qui gémir la nuit.
Le rêve est en suspens entre nous.
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Il y a tout un tas de raisons qui me font faire travailler Milo à ma table. Elles ont presque toutes un rapport avec les conneries non censurées qui sortent de sa bouche.
Milo McCormick, onze ans, est l’incarnation même d’un charretier.
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