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N'étant pas une grande amatrice de poésie, c'est au Supervielle romancier, conteur, que je m'intéresse ici. Car il faut dire que ce texte a de quoi dérouter. L'histoire est simple : Un couple n'a pas pu avoir d'enfants. Il s'agit du Colonel Philémon Bigua et de sa femme, Desposoria. Alors plutôt que d'entamer de longues procédures d'adoption, Monsieur pare au plus pressé : il vole les enfants. Mais pas n'importe lesquels : les malheureux. C'est ainsi que le jeune Antoine, sept ans, sera arraché, à la sortie d'un magasin, aux mains de la Bonne qui l'accompagnait. le Colonel se plaît à raconter à ses petits protégés ses exploits, son pays natal (l'Amérique du Sud). Il agit en père. Cependant, les Bigua ne voudraient pas repartir chez eux sans une fille. Ce sera le début de leur perte...

Le rythme narratif est haletant. le lecteur ne s'ennuie pas une seule seconde. Bien plus, il adhère à l'histoire vue à travers le narrateur. On ressent la tension interne au récit. On suit la progression du petit Antoine qui, de passif, se prendra en charge afin d'aller vers son indépendance et se retirer de la famille Bigua. On passe de ce que l'on croyait être un conte à une tragédie en bonne et due forme...

Du grand art !
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- " Tu te trouves bien ici, mon petit ? Je veux que tu sois heureux dit l'homme. Tu ne t'ennuieras pas chez moi, il y a d'autres enfants qui t'attendent. "
On tend à Antoine une main de quinze ans et deux autres qui sont plus petites que les siennes.

Parce que le Colonel Bigua et sa femme Déposoria ne peuvent avoir d'enfant, et plutôt que de lancer une procédure d'adoption trop longue, kidnapper des enfants leur parait la meilleure solution. Mais pas n'importe quels enfants : les plus malchanceux, d'autant plus que leur fortune permet d'offrir une vie luxueuse aux enfants volés.
Antoine est confus. Il vient de perdre Rose, la bonne, devant les galeries Lafayette. Aussi, lorsque la limousine du Colonel Bigua s'arrête à sa hauteur et que l'homme lui propose gentiment de monter, bizarrement, Antoine suit cet homme qu'il ne connaît ni d'Eve, ni d'Adam. Au terme du trajet, il fait la connaissance de trois autres enfants volés, évoluants à leur guise dans la somptueuse demeure du couple. L'univers du Colonel bascule à l'arrivée de Marcelle, une jeune fille dont le père alcoolique presse Bigua de l'acceuillir au même titre que les autres enfants kidnappés

Lorsque je me suis lancée dans ce récit, j'avais un sérieux doute quant à sa qualité, ne connaissant nullement les ouvrages de Jules Supervielle. Je me suis laissée véhiculée dans cette limousine et je ne regrette en rien mon voyage. Si le début du roman ressemble à une sorte de conte, au fil des pages l'atmosphère devient plus soutenue. Tout laisse supposer que la rivalité amoureuse entre Joseph et le Colonel Bigua va virer au cauchemar. Mais Joseph claque la porte, décidé à vivre sa liberté, tandis que Bigua vogue vers l'Amérique du sud, son pays natal, où il compte bien couler des jours heureux en compagnie de Déposoria et des enfants volés.

Une lecture dans laquelle on ne s'ennuie pas. Une fois le décor bien planté, tout s'enchaîne très vite et l'on sent bien la tension monter crescendo, jusqu'au dénouement final. le personnage du Colonel est décrit d'une manière assez impressionnante, mystérieuse. Les zones d'ombres entourant cet homme, donne au récit une touche plus captivante.

J'ai éprouvé le même ressenti que pour Thérèse Raquin de Zola. Une similitude d'écriture et une atmosphère pesante, laissant entrevoir une terrible fatalité.
Ce n'est pas un coup de coeur, mais une lecture somme toute, assez agréable.
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Jules Supervielle aurait pu dire le gentil voleur d'enfants! Il a fallu qu'Antoine ait été kidnappé par le très gentil voleur d'enfants, le colonel Philémon Bigua pour que Hélène, sa mère, se rende compte de son manque d'affection pour son fils ou elle est simplement incapable de l'extérioriser, même quand elle le retrouve, sa joie n'est pas du tout enthousiasmée, elle est même confuse.
C'est bien là une réflexion sur l'amour maternel, le fait d'être femme peut-il faire qu'on soit une mère affective?...
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Un jour Antoine sort avec sa bonne, Rose, en quête d'un nouveau costume. Une fois sorti de la boutique, portant fièrement ses nouveaux vêtements, l'enfant est séparé de sa protectrice. Un homme lui propose de monter dans sa belle voiture. Avec une grande ingénuité, et tout à fait rassuré par le regard bienveillant et la voix profonde de cet bomme, Antoine n'hésite pas. Il est emmené dans le bel appartement du colonel Bigua, où se trouvent trois autres garçons...

Un très bel ouvrage, une vraie plume. Jules Supervielle conte dans ce cours roman l'histoire d'un homme désireux d'avoir des enfants, qui se rêve père et s'y perd. L'amour filial, l'Amérique du Sud, la solitude, la paternité, l'amour sont autant de sujets abordés. Mais aussi la folie, la pauvreté, la lâcheté...
Même si cet ouvrage est souvent tendre, parfois mélancolique, il reste angoissant. Il me laisse une impression étrange, entre mal-être et angoisse.
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Je connaissais déjà Supervielle comme (grand) poète, mais je n'avais jamais découvert sa prose. J'ai réparé cette lacune en lisant ce court roman. J'avoue que cette lecture m'a un peu désarçonné. En effet, l'auteur nous met en présence d'un (vrai) voleur d'enfants, le colonel Philémon Bigua, présenté comme bienveillant et altruiste. Sa motivation principale ? il n'a pas pu avoir d'enfants avec son épouse. Dès les premières pages, on le voit en action: il kidnappe "gentiment" Antoine, un enfant de 7 ans. Il a une sorte de génie pour "choisir" les enfants qui ont du mal avec leur vie familiale. Par exemple, Antoine est plutôt mal aimé par sa mère. Donc il n'accepte pas la proposition de Bigua d'être ramené immédiatement chez lui, après son rapt. Tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes ? Non, car de nouveaux venus au domicile du colonel apportent le trouble: Bigua est déstabilisé dans son jeu de rôle d'aimable père de substitution. Je n'en dirai pas plus.
Le sujet et le ton de ce petit roman m'ont semblé assez bizarres et peu attractifs. Donc je n'ai pas vraiment apprécié "Le voleur d'enfants".
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Un couple, le colonel Bigua et son épouse Desposoria ne peut pas avoir d'enfants. alors que faire pour en avoir tout de même : c'est simple: les voler. C'est le sujet de ce roman, débordant d'imagination.
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Le colonel Philémon Digua et da femme Desposoria ne peuvent avoir d'enfant. de ce fait, le colonel enlève des enfants dans la rue et se retrouve à la tête d'une famille de quatre garçons mais l'arrivée de Marcelle, jeune fille au charme délicat, va briser l'harmonie familiale.
Et bien ! Je me suis laissée embarquer par cette histoire au sujet bien original, l'auteur, je dois bien l'avouer, a de l'imagination à revendre.
Mais je suis restée mal à l'aise tout de même tout au long de ma lecture car Philémon est un personnage assez inquiétant.
Le suspense est au rendez-vous et même si l'angoisse n'est en rien morbide, on se demande comment l'histoire va se terminer pour tous les protagonistes. L'angoisse monte crescendo et ce jusqu'au dénouement final.
En bref, je ne connaissais pas du tout cet écrivain français et ce petit roman court de 158 pages est une bonne surprise livresque.
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Petit roman dans lequel un couple vole des enfants pour les élever. Tout devient plus compliqué lorsque le père commence à développer des sentiments pour Marcelle, sa dernière petite protégée, dont la beauté se développe soudainement. Ce roman, à la fois naïf et poétique m'a bien plu. L'évocation du continent américain comme un Eldorado inaccessible et fantastique est intéressante, et se rapporte à l'histoire personnelle de Supervielle qui a grandi Montevideo, en Uruguay.
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J'avais lu ce livre lorsque j'étudiais Supervielle au lycée, j'étais sous le charme de sa poésie. Son style a gardé sa fraîcheur et c'est ce qui sauve ce curieux roman. Je pense n'avoir pas compris tout ce qui était en jeu dans le désagréable personnage du voleur d'enfant. le titre peut sans doute évoquer des thèmes sordides, mais aujourd'hui l'actualité libère la parole volée des enfants. Et cent ans plus tard, l'on ne peut plus accepter des histoires comme celle-ci.
Le point de vue dominant est celui d'un homme dont la folie perturbe la domination de ses pulsions. Il vole donc des enfants qu'il juge malheureux. Son emprise sur la famille est décrite, mais l'auteur ne le juge pas. Les enfants apparaissent bien falots, quel dommage de ne pas les avoir mis au centre du récit !
Avec un point de vue pas seulement masculin, Jules Supervielle aurait pu réussir un récit moins décevant.
La poésie de l'écriture offre heureusement quelques surprises qui rappellent l'émerveillement que m'on procuré ses poèmes.
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Roman à connaitre, Supervielle pas seulement poète aussi bon romancier....
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