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Citations sur Ma vie avec Apollinaire (10)

Je ne suis pas un spécialiste d'Apollinaire. Lorsqu'on a un ami, on n'est pas le spécialiste de sa vie. L'amitié d'ailleurs s'y briserait sûrement. Certaines phrases, certaines attitudes, un charme, un mouvement suffisent à l'amitié. Comme toute vie, celle d'Apollinaire demeure hors d'atteinte et c'est heureux; Nous ne sommes pas de bons juges les uns pour les autres (...)
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je voulais être un écrivain, et c'était tout. Je voulais la même tête et le même costume qu'Apollinaire. Je sais maintenant ce qu'il entrait dans ces songes de protestation contre l'absurdité du monde des grands, et ce que ces songes comportaient d'appel muet- mais à qui ? un ange, une femme, un autre écrivain, Dieu lui-même ? à être conduit au-delà des apparences (...) p. 29)
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Il aimait l'érudition dans ce qu'elle a de joyeux, de surprenant et de profondément libre, écrit Laurence Campa. Je ne sais rien de plus juste. L'érudition, mêle la plus étroite, ouvre sur l'infinie variété du monde (...)
(p. 100 )
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La tombe d'Apollinaire au Père-Lachaise est une sorte de menhir où l'on peut lire des vers tirés des -Calligrammes-. Elle est régulièrement fleurie. Chaque année pour le jour des morts, ma fille Victoire et moi allons y déposer une rose, et nous ne sommes pas les seuls. "Nos pieds, avait-il écrit, ne se détachent qu'en vain du sol qui contient les morts". (p. 52)
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Il décrivait les clochers de Paris comme personne, reconnaissant les cloches à leur son, jusqu'à celles de Saint-Julien-le-Pauvre, qui est mon église et dont les amateurs de littérature se souviennent à cause d'une photographie de groupe des premiers dadaïstes, costumés en révolutionnaires de genre Vaché, vestes étroitement boutonnés, monocle à l'oeil. L'érudition d'Apollinaire était légère, imprévue et variée. Il savait aussi bien les légendes allemandes que la patois lyonnais. (p. 115)
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La terrible aventure des hommes lui avait plu, donnant à certains de ses vers écrits sous les obus une tournure joyeuse qui nous étonne aujourd'hui.
c'est en ami qu'Apollinaire me hante. Je cherche ces jours -ci, et je crois apercevoir , son ombre amicale, plus réelle que celles de bien des vivants que j'ai croisés. Je tire un grand réconfort d'une sorte de communion des saints étendue au-delà du domaine théologique. (p. 12)
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Je ne citerai aucun de ces poèmes. Si je devais commencer, j'arrêterais aussitôt d'écrire. Ils sont tout ce que nous avons cherché dans l'amour. Un seul vers ferait pâlir l'encre sur ma feuille. Il n'y a rien à expliquer dans la poésie, seulement une expérience à faire et qu'on ne fait pas par procuration. J'imagine d'ailleurs que si vous lisez ce livre, c'est pour vous être reconnu, ne fût-ce qu'un instant, dans la poésie d'Apollinaire, ou, ce qui revient au même, pour avoir amèrement regretté de ne pouvoir vous y reconnaître. Ma prose ne vous apprendrait rien.
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Si -Le Poète assassiné- est l'histoire d'Apollinaire, ce n'est pas le roman de Guillaume et de Marie [ Laurencin ]. Lorsqu'il a parlé d'elle, ailleurs que dans un livre, ce fut en des termes très différents. On a d'ailleurs de la peine lorsqu'on compare la jeune femme espiègle aux airs d'acrobate qu'il décrit alors avec la vieille artiste devenue acariâtre et poursuivant, comme en témoigne Maurice Garçon dans son journal de la guerre, les juifs d'une haine vigilante dans le Paris de l'occupation, alors qu'elle devait tout à son premier marchand, Paul Rosenberg. Et Garçon d'écrire: "Pauvre Marie à laquelle manque le bon sens d'Apollinaire qui passait pour un écervelé et qui ne l'était pas. " (p. 60)
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On imagine souvent, par ignorance de la chose militaire, Apollinaire en simple soldat, héroïque sans doute, mais passif, une sorte de victime. Ce n'était en rien le cas. Le commandement d'une compagnie d'infanterie, c'est-à-dire quatre sections, cent soixante hommes, est le commandement le plus dur et le plus risqué qu'on puisse trouver dans les armées. Il y faut à la fois une attention sans faille à ses hommes et donner l'exemple du courage , pour qu'au moment de lancer l'ordre "En avant derrière moi", l'un des plus beaux qui soient, on ne se trouve pas exposé à franchir tout seul le parapet. (p. 89)
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Guillaume est singulier, parmi ceux que j'aime de ce temps-là, parce qu'il n'est pas parti. Il attendait de grandes choses du monde nouveau, il les a attendues jusque dans la guerre. Lorsque ce monde se faisait trop dur, il espérait le transformer par l'art, et l'oublier dans l'amour. Il s'y est projeté de grand coeur et cela me touche, surtout aujourd'hui où tant de contemporains n'ont pas de mots assez durs pour leur temps, pleurant un passé imaginaire. J'y vois chez lui une conscience aigüe du bien, toujours à l'oeuvre derrière le mal. C'est bien la part du diable de nous faire croire que le mal est le plus fort. La fantaisie, le goût du loufoque, la naïveté même d'Apollinaire me frappent comme une grâce. (p. 93)
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