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J'ai fini ce livre hier mais j'ai volontairement attendu aujourd'hui pour publier mon ressenti, car il y a 103 ans exactement, le 9 novembre 1918, Apollinaire mourait de la grippe espagnole et des suites de sa blessure de guerre à la tête...

Comme le titre l'indique, ce n'est pas une biographie au sens où on l'entend. L'auteur, avocat au barreau de Paris, explique bien en prologue qu'il ne va pas évoquer la vie et l'oeuvre du poète, en tout cas pas linéairement. Adolescent, il s'est découvert une passion pour Apollinaire, le considérant un peu comme un ami lointain, présent dans sa vie.

Il rappelle des souvenirs qui lui sont propres, liés directement ou indirectement au poète. Il y a des phrases très justes sur la poésie, le fait d'aimer un poète en particulier, sur la personnalité d'Apollinaire aussi. Tout le monde peut s'y reconnaître.

Cependant, cela reste une expérience personnelle. Aussi intéressante soit-elle, le lecteur ne se sent pas vraiment concerné, ni touché. C'est ce qui m'a un peu gênée.

Mais je suis toujours heureuse de constater que le poète ne meurt jamais et suscite à jamais des émotions... Une pensée pour toi, Guillaume, tu me fais toujours vibrer...
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« Je voulais être un écrivain, et c'était tout. Je voulais la même tête et le même costume qu'Apollinaire. Je sais maintenant ce qu'il entrait dans ces songes de protestation contre l'absurdité du monde des grands, et ce que ces songes comportaient d'appel muet- mais à qui ? un ange, une femme, un autre écrivain, Dieu lui-même ? à être conduit au-delà des apparences » (...) p. 29)

Un ouvrage emprunté à la Bibliothèque Buffon , près du Jardin des Plantes. Je suis ravie d'avoir déniché cette publication, en déambulant entre les rayonnages et les livres récents , mis en avant sur des lutrins, dont faisait partie ce texte de François Sureau. Un magnifique hommage au poète, Guillaume Apollinaire, que l'écrivain admire depuis très jeune, ayant choisi ce poète comme une de ses figures tutélaires ; de ces admirations littéraires qui nous accompagnent comme des amis au fil de nos vies, quoi qu'il arrive !

Une parenthèse pour ajouter que ce texte a été rédigé pendant le confinement… Ce COVID impactant et obsédant rappelle à l'auteur dans ce livre, une autre pandémie terrible, survenue au moment de la première Guerre mondiales : la grippe espagnole qui fit une centaine de millions de morts, dont Apollinaire, Kafka, Egon Schiele, Rostand, etc.

François Sureau « dépoussière » Apollinaire en le faisant revivre différemment, parallèlement au récit de son propre parcours…Cet hommage est extraordinaire car il a le mérite de combattre les images toutes faites, réductrices colportées sur le poète…sans omettre un style des plus élégants et fluides, en rendant la lecture très agréable et vivante !

« Guillaume est singulier, parmi ceux que j'aime de ce temps-là, parce qu'il n'est pas parti. Il attendait de grandes choses du monde nouveau, il les a attendues jusque dans la guerre. Lorsque ce monde se faisait trop dur, il espérait le transformer par l'art, et l'oublier dans l'amour. Il s'y est projeté de grand coeur et cela me touche, surtout aujourd'hui où tant de contemporains n'ont pas de mots assez durs pour leur temps, pleurant un passé imaginaire. J'y vois chez lui une conscience aigüe du bien, toujours à l'oeuvre derrière le mal. C'est bien la part du diable de nous faire croire que le mal est le plus fort. La fantaisie, le goût du loufoque, la naïveté même d'Apollinaire me frappent comme une grâce. « (p. 93)

Un très beau moment de lecture … en compagnie de deux poètes…chacun dans un siècle, tous les deux passionnés par la féérie de Paris. Il me souvient que m'attend la lecture de « L'Or du temps », ouvrage de François Sureau, choisi en ce début d'année !
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Pendant le premier confinement Covid 19, François Sureau, comme beaucoup d'entre nous, a ralenti fortement ses activités et ses interactions sociales.

Il a eu l'envie d'interroger son rapport à l'écrivain et poète Guillaume Apollinaire, duquel il est fan absolu depuis sa jeunesse. Ce sera la matière de cet essai, construit assez librement autour de sa biographie et de son oeuvre.

François Sureau s'immerge complètement dans ces années 1890-1918, qui ont vu éclore l'art moderne qui s'imposera après guerre. C'est donc toute une époque qui est portraiturée, au-delà de la figure d'Apollinaire. Cette époque bouillonnante, on sent bien que François Sureau aurait aimé la vivre.

Mon appréciation est moyenne car je dois avouer que beaucoup de références m'ont paru trop elliptiques. Je ne savais presque rien d'Apollinaire, donc de ce point de vue cette lecture a comblé mes lacunes. Quel drôle d'homme, tout de même ! Bourré de contradictions, avec un grand appétit de vivre. Mais la grippe dite « espagnole » de 1918, sur une santé déjà défaillante après une blessure de guerre, aura raison de lui a seulement 38 ans.
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A rebours, François Sureau retrace la vie de Guillaume Apollinaire et les liens qui l'unissent à ce poète. En quatre chapitres, il remonte le temps, depuis la mort du poète en 1918, puis l'engagement dans la Grande Guerre, les premières années d'écriture et de rencontres parisiennes pour terminer par l'enfance. A chaque fois, l'auteur mêle ses propres souvenirs, ses pensées, les lieux qu'ils a fréquentés et qui lui rappellent celui qu'il nomme tout simplement "Guillaume", comme un proche, à tel point que parfois, la confusion guette, d'autant plus que l'auteur a écrit en mai 2020 et compare parfois la grippe espagnole à un autre virus plus récent.
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"Vivre avec Apollinaire" n'est pas un simple projet de biographie, mais vraiment d'un désir puissant de vivre avec ce poète que l'auteur ressent très tôt dans sa vie. Comme dans l'Or du Temps, son ouvrage précédent, il mêle ainsi les éléments de sa propre vie et ceux de la vie d'Apollinaire. À propos de l'Or du Temps, François Sureau avait déclaré à peu près vouloir aimer son pays comme un étranger et c'est bien le cas d'Apollinaire, enfant naturel de nationalité polonaise mais qui s'engagea dans l'armée française pendant la guerre de 14-18, avant de mourir de la grippe espagnole - alors que dans la rue, tout le monde criait "à mort Guillaume" - l'autre, le Kaiser. Pour vivre pleinement ce passé qui n'est pas le sien, François Sureau rêve qu'il est accueilli dans la grande maison d'une famille amie, qu'il se retire, et accède à une maison parallèle, plus richement aménagée, qu'il semble être le seul à fréquenter. Dans l'Or du Temps, il faisait intervenir un personnage fictif proche des surréalistes pour mieux vivre ce passé. Très belles promenades donc avec Picasso, Braque, Max Jacob, Juan Gris, Fernand Léger, Léautaud, Marie Laurencin ("C'est moi en femme" - avant l'été indien et avant qu'elle devienne "acariâtre et poursuivant, comme en témoigne Maurice Garçon dans son journal de la guerre, les juifs d'une haine vigilante dans le Paris de l'Occupation")... et Lou. Séjour à la Santé pour Apollinaire que l'on accuse du vol de la Joconde ! Très envoûtante en tout cas cette interpénétration de deux vies avec le foisonnement de leurs ramifications qui rendent la vie riche et joyeuse, même lorsque les temps sont durs.
NB. Assez inexplicablement, François Sureau cite à tort Kafka parmi les victimes de la grippe espagnole alors que c'est bien la tuberculose qui l'a emporté.
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C'est l'histoire d'une amitié, qui dure depuis longtemps, entre deux artistes, deux poètes, deux oeuvres, dont l'une a façonné l'autre et y a importé ses thèmes et ses rythmes, au fil des pages fiévreuses d'Alcools ou de Calligrammes, l'amour, la guerre, la France, le temps

- la Seine, son Pont Mirabeau et l'odeur de bruyère.

Le titre, qui doit être celui de la collection, ma vie avec, est on ne peut plus juste, comme l'est ce texte, d'une infinie délicatesse et d'une immense sensibilité, dont on ressort émerveillé, ému et reconnaissant, reconnaissant envers Sureau de nous avoir invités à ce dialogue intime avec son ami des jours d'Annie, Clotilde, Marie et Salomé.

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