La main osseuse de Stotz attrapa un petit dossier en carton vert. Il l’ouvrit et en sortit deux contrats rédigés au nom de Tom. Ils contenaient deux clauses dont ils n’avaient pas encore discuté.
Melody ! Et c’est bien ce qu’elle était : une musique qui traverse l’espace et emporte tout le monde dans les rêves.
La mystérieuse Melody devenait de plus en plus présente pour Tom. Quel effet avait-elle dû produire sur Stotz, lui dont, depuis des années, la première pensée au réveil était pour la jeune femme, tout comme la dernière, quand il s’endormait ?
Les histoires ne sont-elles pas toutes inventées ? Alors fiction ou vérité, quelle importance ?
C’est alors seulement que le regard de Tom fut attiré par une peinture à l’huile. C’était le portrait d’une jeune femme. Elle était assise dans un fauteuil, devant une bibliothèque, elle tenait un livre ouvert sur ses cuisses et paraissait intriguée, comme si elle avait été dérangée par l’observateur. Sa chevelure noire, qu’elle avait laissée libre, lui tombait sur l’épaule du côté droit et dissimulait à moitié le décolleté de son corsage jaune. Ses lèvres généreuses, du même rouge que son collier, tranchaient avec sa peau. Le bleu de ses yeux ainsi que le noir de ses cheveux et ses cils contrastaient eux aussi avec son épiderme.
Je t’aime bien, tout simplement. Tu es tellement différent de moi – plus enjoué. Pas aussi ambitieux. Tu es ce que j’ai manqué être. Tel que j’aurais aimé être.