Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que votre père vous comprenne si vous ne lui expliquez pas ce que vous ressentez.
J’expliquais à Michael qu’au cours de la vie, dans nos relations avec nos frères et sœurs et avec nos parents, nous nous trouvons sans cesse obligés de nous réajuster, de redéfinir les limites territoriales de notre personnalité et les empiètements qu’elle subit. L’être humain n’est pas statique ; c’est un flux, une étoile qui change tout le temps ; une fois que nous savons cela, nous savons aussi que chaque jour, chaque heure, nous devons être aux aguets pour saisir l’occasion. Mais il est essentiel de maintenir les relations ; elles nous enracinent ; nous en avons besoin, comme les plantes d’engrais. Se dérober, fuir, est un échec. Gommer les autres de notre vie, c’est nous effacer nous-même ; geste traumatisant et qui finit par amener notre propre défaite.
En tant que fils aîné, Vincent suivait sa mère partout et c’est avec elle qu’il avait appris à faire la cuisine. C’est auprès d’elle qu’il avait aussi appris à se comporter avec autrui. Elle lui a transmis ou inculqué ce don qu’il a de s’intéresser aux gens tel qu’ils sont.