Qui était ce gars nommé Yudai qui vivait dans la même peau que lui? A force de cacher sa personnalité pour ne jamais décevoir ses clientes, il n'était plus sûr d'exister.
- Quand je te regarde, je vois un type qui prend son plaisir en cognant.
- Tu veux te suicider ou quoi ? Pauv’ taré !
- Elle a été brutalisée, assommée. Son crâne porte une blessure. Et le mien aussi avec ta putain de bague.
Voix claire et nette, il ne tremblait pas. Son regard transperçait celui du colosse et ce qu’il y voyait était de la colère pure, cet honneur bafoué que trimballaient les yakuzas parce qu’ils s’imaginaient descendre des samouraïs. Rien que ça. Pour une fois, ça servait à quelque chose. Le gros ne mentait pas. Le gros n’avait pas tué Kate.
Au Japon, pays de la règle et du principe, les hôtesses ne couchaient pas. Sauf celles qui couchaient. C'était compliqué, c'était simple. C'était comme ça.
Les mots que l'on a pas dits sont les fleurs du silence.
Les mots que l’on n’a pas dits sont les fleurs du silence.
Le quartier des plaisirs de Tokyo était un immense terrain de jeux, et il faisait partie des bons joueurs.
Elle possédait l'autodiscipline nécessaire pour se batir un avenir.
Ka-bu-ki-cho, quatre syllabes qui claquent. Comme les socques d'un sumo sur le pavé. Le quartier honteux, accolé à la respectueuse mairie de l'arrondissement de Shinjuku.
Les abords de la gare étaient noirs de monde. Une agitation permanente. Des milliers de visages et de sourires mais un monde vide. Il eut l'impression d'être l'unique être immobile sur cette place surpeuplée. Les gens filaient à leurs occupations. Les uns vers la dinguerie de Kabukicho, les autres vers leurs petites vies tranquilles.
C'était un Podocarus, un conifère magnifique originaire du sud de l'archipel qui prenait son temps pour grandir et restait toujours vert. Un arbre patient et constant en quelque sorte, très sympathique.