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Citations sur Pistolet et talons hauts (15)

— Mademoiselle, je crois qu’il serait préférable de rentrer chez vous, je dirai à monsieur McRae que vous êtes passée.

— Non, ça ira, je n’ai aucun problème à patienter encore. Charlie s’aperçoit que la policière qui tient le rôle de réceptionniste soupire et lève les yeux au ciel sans même essayer de camoufler son exaspération. La jeune femme est arrivée une heure auparavant, avec la ferme intention de parler à Christopher McRae, un policier qu’elle trouvera apparemment ici. Elle est assise sur une de ces chaises inconfortables qui vous font regretter de ne pas avoir plus de chair sur les fesses. Elle étudie les allées et venues des policiers en se demandant qui peut bien être celui qui lui viendra en aide. Elle n’a aucun indice sur l’allure de l’homme dont son père lui a vanté les mérites. «Si, un jour, tu as besoin d’aide et que tu ignores vers qui te tourner; rends-toi au poste et demande à parler à Christopher McRae, il saura te conseiller», lui avait-il dit du temps où il était encore en vie. Elle ignore tout de ce dénommé McRae, sauf le fait qu’il est, selon les dires de son paternel, un type bien et un excellent policier avec du coeur au ventre.
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Elle sort un dossier de son porte-documents pour distraire son esprit et ainsi mieux ignorer les regards intrusifs à son endroit. Quelques minutes se sont écoulées quand les blasphèmes d’un autre détenu escorté d’un agent en uniforme la sortent de sa fausse occupation. Les cliquetis que font les menottes à ses chevilles quand il marche l’incitent à lever les yeux vers lui. Son regard croise alors celui du type costaud, qui sort la langue de manière vulgaire en la toisant de la tête aux pieds. Elle regrette de l’avoir dévisagé quand il s’adresse au policier en parlant d’elle.
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Un vacarme se fait entendre au loin et deux types sortent des ascenseurs. Elle croit d’abord qu’il s’agit d’une altercation entre des malfaiteurs, mais en observant plus attentivement les hommes, elle s’aperçoit que l’un d’eux est un policier en civil et que le gars devant lui est menotté. L’agent de police porte un jean, une veste de cuir ainsi que des verres fumés. Si elle ne pouvait voir son badge accroché à sa ceinture, elle croirait qu’il s’agit d’un truand en raison de son allure négligée. Elle baisse la tête et tente de ne pas leur prêter attention.
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L’air furibond, il lâche ses dossiers bruyamment sur le bureau. Il n’était déjà pas très accueillant et maintenant, cette nouvelle vient de le contrarier. Décidément, Charlie n’a pas choisi le bon moment pour venir le rencontrer. La policière à la réception l’avait prévenue qu’il refuserait sans doute de s’entretenir avec elle, mais elle ne voit pas qui d’autre pourrait l’aider et sa situation est pressante. Elle se questionne tout en observant l’espace de travail du policier qui est dans un piètre état. Des piles de chemises sont éparpillées partout sur le bureau et des restants de nourriture traînent près de l’ordinateur. Des cernes de café souillent une feuille, à proximité du téléphone, sur laquelle figurent un nom et une adresse. Quand Charlie lève la tête vers le policier, il la scrute. Détournant aussitôt les yeux, il retire sa veste de cuir et la lance sur le dossier de sa chaise.
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Charlie reste bouche bée devant des propos aussi irrespectueux. Comment son père a-t-il pu lui dire que cet homme voudrait l’aider? Pourquoi prétendait-il que c’était un type bien? L’évaluation qu’elle en fait lui indique tout le contraire. Ses cheveux brun foncé trop longs, sa repousse de barbe de plusieurs jours, le t-shirt gris et son holster qui s’agrippe à son torse lui donnent davantage l’allure d’un acteur caricatural d’une série télévisée que celle d’un réel agent de la paix. Et puis, quel enquêteur digne de ce titre traiterait une femme de façon aussi méprisante? «Princesse!» Malgré tout, Charlie décide d’ignorer ses mauvaises manières.
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Sur son répondeur, la voix de sa mère lui confirme leur rendez-vous dominical. Depuis le décès de son père, la mère de Charlie les invite tous les deux, Phil et elle, à déjeuner les dimanches matin. Delphine, qui est maintenant retraitée, était enseignante comme Philippe. Elle prend grand plaisir à retrouver le meilleur ami de sa fille pour discuter de la profession qu’ils ont en commun.
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Quand elle franchit le seuil de la porte du restaurant où ils ont rendez-vous, c’est un homme vêtu comme un pingouin qui l’accueille. L’endroit est chic et l’atmosphère feutrée. En devinant que Dylan aurait choisi un resto luxueux, Charlie a opté pour une robe noire un peu plus élégante que ce qu’elle a l’habitude de porter en semaine. Elle se félicite de son choix pendant qu’elle suit l’hôte qui la conduit à la table que Dylan a pris soin de réserver. La rencontre doit servir à préparer le témoignage qu’elle fera au tribunal le lendemain matin, mais elle se doute que son collègue l’invite davantage pour tenter un rapprochement que pour discuter des dossiers du bureau. Ils se sont beaucoup vus dernièrement.
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Dylan vient de garer sa voiture. Il en descend pour ouvrir la portière de Charlie. Cette dernière attrape la main qu’il lui tend. Il la saisit doucement et enroule son bras autour du sien. L’air frais du mois de mai fait frissonner la jeune femme. Comme un gentleman, Dylan retire son veston et le dépose sur les épaules dénudées de Charlie. Son cavalier est beau, avenant et galant. Elle devrait ressentir l’envie de l’inviter à monter chez elle, mais ce n’est pas le cas. Elle cherche une raison valable pour ne pas lui proposer un dernier verre, mais rien d’intelligent ne lui vient en tête. Dylan paraît le ressentir, puisqu’il s’arrête devant la porte de son immeuble.
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En garant sa voiture dans le stationnement du palais de justice, Charlie aperçoit celle de Dylan. Devoir témoigner lui occasionne toujours un stress considérable et savoir que son collègue sera là pour la soutenir est rassurant. Cette audience n’est qu’une formalité. Son dossier est bien étoffé et tout indique que les parents sont inaptes à s’occuper de leur garçon. Malgré tout, se rendre à la cour pour dire à des étrangers qu’ils ne devraient pas être laissés seuls en présence de leur enfant provoque toujours cette sensation douloureuse dans sa poitrine. Un homme lui a dit un jour: «Tu es encore une enfant toi-même, comment peux-tu savoir comment je dois m’occuper du mien?!» Il n’avait pas tort. Charlie ne connaît rien du tout des difficultés d’être parent, sinon que cela exige de la patience et beaucoup d’amour. Elle sait aussi que de ne pas nourrir son enfant et de le frapper à coups de pied quand il pleure parce qu’il a faim, c’est monstrueux! C’est ce qu’elle aurait voulu lui crier, à ce type, mais elle ne l’avait pas fait. Dans ces situations, comme c’est le cas aujourd’hui, elle se contente d’énoncer les faits et d’espérer que le juge prendra la bonne décision.
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Charlie est en train de partager son dîner avec un écureuil quand elle entend des cris de gens affolés. Elle se lève, tourne la tête à gauche et à droite pour voir d’où vient le chaos, mais n’aperçoit rien. Elle emballe le restant de son sandwich et scrute l’horizon durant quelques minutes. Elle aperçoit alors un rassemblement de personnes. Elle a envie d’aller vérifier ce qui se passe, mais se ravise en consultant sa montre. Elle doit retourner au boulot. Elle se dirige vers son établissement, mais ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil de temps à autre. Elle s’apprête à accélérer le pas quand elle distingue la silhouette de Christopher qui se fraye un chemin à travers la foule. Il suit un homme qui a les mains derrière le dos. Visiblement, il vient d’arrêter un malfaiteur. Elle entend le policier parler, mais elle ne peut capter ce qu’il dit. Selon les mouvements de ses mains, il semble chasser les curieux. Charlie revient sur ses pas pour observer la scène. L’agent et le truand marchent dans sa direction, si bien qu’elle peut voir que le type est récalcitrant. Du moins, c’est ce que le visage mécontent de Christopher lui donne comme impression. Maintenant très près, elle peut entendre le criminel insulter Chris, ce qui fait rire ce dernier. Ça n’étonne pas du tout la jeune femme. Elle remarque que l’arcade sourcilière du policier est ensanglantée. Christopher repère alors la travailleuse sociale, debout devant son banc, tenant son sandwich à la main.

- Charlie! s’exclame Chris en souriant. Qu’est-ce que tu fais ici?

- J’essaie de trouver un coin tranquille pour manger, mais tu es venu me déranger, répond-elle en levant son dîner vers lui tout en lui faisant un clin d’œil.

Le truand sourit et Christopher lui décoche un regard mauvais.

- En fait, c’est lui qui est venu te déranger. Moi, j’étais en route pour t’inviter à dîner, mais mon ami a cru que c’était une bonne idée de partir avec le contenu de la caisse du bar laitier du coin.

Le type menotté marmonne une insulte entre ses dents.

- Moi aussi je t’aime, crétin, rétorque Christopher à son intention.

- Est-ce vraiment nécessaire? le gronde Charlie.

- C’est lui qui a commencé, se défend Chris comme un petit garçon pris en défaut.

Charlie s’approche de lui, une serviette de table à la main, pour éponger le sang qui dégouline maintenant sur son visage. Le prévenu, qui les observe du coin de l’œil, gigote tant que Christopher a du mal à le maintenir.

- Allez, tu dois y aller, je pense qu’il s’impatiente.

- Il a changé mes plans, alors il attendra tout le temps nécessaire.

- De toute façon, j’ai déjà mangé et je dois retourner au travail.

- Tu serais venue casser la croûte avec moi si j’étais arrivé à temps?

- Non! ment-elle.

- Pourquoi? Tu es encore fâchée contre moi?

À ces mots, le type menotté se retire de la grippe du policier et se met à courir. Chris ne met que quelques secondes à le rattraper. Il le fait basculer face au sol et appuie son pied sur ses omoplates pour l’empêcher de relever la tête.

- Hé! Tu n’as pas le droit de faire ça! lui lance Charlie.

- Bien sûr que j’ai le droit; il n’avait qu’à ne pas se sauver. Est-ce que tu as l’impression que j’utilise une force excessive? Regarde, j’utilise un seul pied, dit Christopher en montrant ses deux mains libres.

Charlie se mord l’intérieur de la joue pour ne pas rire quand elle lui tend le restant de son sandwich.

- Tu as faim?

- Je suis affamé!

Évidemment! songe Charlie. Elle n’a jamais connu quelqu’un qui mange autant. Le policier déballe le panini et s’accroupit pour s’asseoir sur le détenu qui est allongé au sol. Installé sur le dos du type menotté, Christopher mord dans son goûter.

- Chris!

Charlie lui fait de gros yeux, bien qu’elle trouve sa nonchalance plutôt cocasse.

- Quoi? demande-t-il avec un bout de pain qui pendouille de sa bouche.
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