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Citations sur Rue Katalin (7)

Mais peu importe,les sentiments, les réactions sont aussi irréversibles que les faits, on ne peut ni les revivre, ni les changer.
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Balint était revenu , en vain s'était il battu seul si longtemps il avait désormais compris que sans nous il ne trouverait jamais ce qu'il voulait trouver seul quand nous étions jeunes : il ne pourrait retrouver la rue Katalin qu'avec nous , car nous avions été témoins de la période de sa vie où tout lui était encore possible.
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Vieillir, cela ne se passe pas comme dans les livres, ce n'est pas plus ce que décrit la science médicale.
Aucune oeuvre littéraire, aucun médecin n'avait préparé les habitants de la rue Katalin à l'éclairage impitoyable que l'âge apporterait dans l'obscure galerie qu'ils avaient parcourue presque inconsciemment pendant les premières décennies de leur vie ; ni à ce qu'il mette de l'ordre dans leurs souvenirs et leurs craintes, modifie leur jugement et leur échelle de valeurs. Ils savaient qu'ils devaient s'attendre à certains changements biologiques, que leur corps avait entrepris un travail de démolition qu'il poursuivrait aussi minutieusement qu'il s'était construit, depuis l'instant de leur conception, en vue du chemin à accomplir. Ils avaient accepté de voir leur physique se transformer, leurs sens s'affaiblir, leurs goûts, leurs habitudes et même leurs besoins s'adapter à ces changements ; de devenir gourmands ou de perdre l'appétit, d'être craintifs, voire susceptibles. Ils s'étaient résignés à avoir du mal à dormir et à digérer, fonctions dont la régularité leur semblait jadis aussi naturelle que la vie même. Mais nul ne leur avait dit que perdre la jeunesse est effrayant, non par ce qu'on y perd, mais par ce que cela nous apporte. Et il ne s'agit pas de sagesse, de sérénité, de lucidité ou de paix, mais de la conscience de ce que tout se décompose.
Ils s'étaient soudain rendu compte que le temps avait désagrégé leur passé, alors que durant leur enfance et leurs années de jeunesse, ils l'avaient considéré comme un ensemble compact et bien cimenté. Tout s'était dissocié, rien ne manquait de ce qui leur était arrivé jusqu'à ce jour, et pourtant ce n'était plus la même chose. L'espace avait été divisé en lieux, le temps en moments, les événements en épisodes et les habitants de la rue Katalin comprirent enfin que de tout ce qui avait constitué leur vie, seuls quelques lieux, quelques moments, quelques épisodes comptaient vraiment, le reste ne servait qu'à combler les vides de leur fragile existence, comme les copeaux dans une caisse préparée pour un long voyage empêchent le contenu de se briser.
Alors ils surent aussi que la différence entre les vivants et les morts n'était que qualitative, qu'elle ne comptait pas beaucoup, ils surent que dans la vie de chacun il n'y a qu'un seul être dont il puisse crier le nom à l'heure de la mort.
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Après la naissance de Kinga, quand j'étais encore une jeune maman heureuse, isolée quelque temps du monde entier et de tout être vivant, j'ai moi aussi parlé à ma petite fille comme Bálint parlait à Henriette, dans un langage dont les mots se composent de voyelles et de consonnes par pure convention, mais sont si chargés d'émotion qu'ils n'ont pas besoin d'avoir un sens.
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J'étais à la fenêtre et regardais le jardin. Aujourd'hui je sais ce que fut cet instant, mais je ne m'en rendis pas compte alors. On comprend toujours trop tard qu'il aurait fallu prolonger le temps, le retenir, tant que c'était possible, tant que c'était permis.
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De ce point de vue, Elekes ne faisait pas exception non plus, lui qui était si profondément persuadé que la base morale de sa profession était inébranlable et que la justice, au prix certes de beaucoup d'épreuves, finirait par triompher, même si ses principes s'étaient effondrés, si la vie quotidienne les avait démentis, même si des hommes d'Etat ne tenaient pas compte des traités qu'ils venaient de signer, si des citoyens perdaient tous leurs droits d'un jour à l'autre, et même si l'on jetait des bombes de phosphore sur des hôpitaux qui n'abritaient que des nourrissons à la voix grêle.
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Elle reste immobile regardant les vestiges de son passé. Elle pense que chaque objet avait une histoire et que celui qui fouillait parmi eux n’en savait rien car les choses ne répondent pas aux étrangers »
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