AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,21

sur 19 notes
5
6 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ebola ou fièvre hémorragique Ebola ..; mars 2014 la Guinée puis le Libéria sont touchés, en mars c'est le tour de la Sierra Leone. Il faudra attendre mars 2016 pour que l'épidémie soit maitrisée.
Véronique Tadjo convoque tout à tour le Baobab, l'arbre premier, l'arbre éternel, l'arbre symbole, puis viendront le médecin, l'infirmière, l'aide-soignant, le fossoyeur, le pulvérisateur et tous ceux qui de près ou de loin ont apporté leur aide à ceux qui étaient touchés par l'épidémie. Et même si sa plume se veut légère et pleine de poésie il n'en reste pas moins une vision d'horreur qui prend aux tripes.
En ce mois de mai 2020, entendre parler de gestes barrières, d'isolement des malades, de propagation du virus, cela sonne bizarrement mais les années passent et le cycle des épidémies est toujours en mouvement ...
Une plume venue de Côte d'Ivoire, un texte d'une actualité désespérante.
Commenter  J’apprécie          301
Ce que j'ai ressenti:…L'effroi derrière la poésie…

« Nous les arbres. (..). Nous sommes le lien qui unit les hommes au passé, au présent et au futur incertain. »

Si jamais, tu écoutais Baobab, il te conterait l'histoire du monde, l'essence même de la vie, la conscience collective…Il te raconterait des petits morceaux d'instants vécus, En compagnie des hommes, et tu verrais comme, soudain, le temps a retenu sa respiration, en voyant arriver la vague de contamination, partie du coeur de la forêt ancestrale: Ebola.

Ce roman polyphonique est à la fois poétique et ancré dans un réel effroyable. On sent la peur et le courage, le désespoir et l'envie de vivre, l'horreur et la beauté du monde. Contre le Virus mortel qui décime la population, des hommes et des femmes se mobilisent, enfilent un costume d'humanité et tendent une main de solidarité, tandis que d'autres rejettent, barricadent, ferment yeux et oreilles, aux cris de la souffrance…Un tour d'horizon à différentes échelles de la gérance de cette épidémie.

« Ils préfèrent nier la mort car ils n'ont plus le temps d'y songer. La mort est une faute parce qu'elle interrompt leur course effrénée. »

Derrière la sensibilisation au danger, il y a le désir de faire passer un message de paix et une volonté de vivre en harmonie avec la Nature. Entre la légende du conte, la poésie des mots et l'affreuse réalité du danger, ce livre est une petite collection de vies qui se sont vues confronter au pire des virus, juste des témoignages, juste l'essentiel… Il redéfinit notre place dans le monde, nous confronte à notre faiblesse, mais nous redonne aussi un certain souffle d'espérance et de soulagement…En refermant ses pages, on sent à quel point, nous avons frôlé la catastrophe mondiale et combien le bilan des pertes humaines est lourd…Souhaitons qu'ils reposent en paix, peut être à l'ombre d'un Baobab…

« Il faut la mort pour apprendre à retrouver la solidarité. »

J'ai beaucoup aimé la sensibilité de cette auteure, sa manière de voir le monde, sa façon de le ressentir. Je serai vraiment curieuse de voir le reste de ses écrits…Très jolie découverte!

Ma note Plaisir de Lecture 8/10

Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          300
Très beau roman choral qui m'a fait entrer dans l'univers terrible et bouleversant de l'épidémie d'Ebola, qui ne m'était connue que par quelques chiffres (nombres de morts) essaimés lors des journaux télévisés.
Beaucoup de souffrances, d'humanité, de constats choquants, politiques, sociaux, économiques, environnementaux, assénés dans un style aussi fluide que touchant.
Situation africaine d'Ebola, à mettre en parallèle avec la pandémie du Covid qui a tant traumatisé le monde.
N'hésitez pas à entrer dans cette lecture, vous en ressortirez sans doute quelque peu meurtri, mais enrichi en tant que personne humaine.
Commenter  J’apprécie          100
Ou comment raconter une horreur tout en poésie...
Une écriture pleine de sens et de sensibilité pour narrer l'histoire d'une épidémie. Une finesse et une élégance rares pour nous emmener au coeur même de la peur et de la douleur. Subtil et intelligent.
Commenter  J’apprécie          50
Le récit poétique de la terrible épidémie d'Ebola raconté par petites touches qui nous rappellent la fragilité de la vie terrestre. Sorte de documentaire aussi avec les témoignages de tous ceux qui ont été confrontés au pire et s'adressent à nous comme un choeur antique en mêlant leurs voix.
Commenter  J’apprécie          40
Ebola, cinq lettres pour désigner un terrible virus qui régulièrement fait parler de lui en Afrique, semant la mort sur son passage, et qui régresse puis retourne à la forêt.
Voilà un roman bien singulier qui nous est proposé ; singulier dans sa conception, dans sa construction ; singulier parce que le déroulé d'une épidémie est pris en main par tous ses acteurs.

De multiples narrateurs donc, de multiples points de vue encadrés par la figure tutélaire de la forêt : le baobab. En Afrique, le baobab est sacré ; c'est l'arbre à palabre ; celui autour duquel la communauté se rassemble pour parler de choses importante.

Ici le baobab est en quelque sorte la conscience collective. Il ouvre et ferme le roman. On retrouve donc, et c'est courant en littérature africaine la cohabitation du sacré et du profane ; du rationnel et de l'irrationnel.

Devant l'hécatombe, après avoir écouté ce qu'on pourrait appeler le " président de séance" chacun s'exprime, chacun y va de sa propre vision des choses dans un seul but : faire reculer l'épidémie.

Roman singulier donc par ses composantes, par son écriture puissante, et par l'énergie qu'il dégage.

Un roman fort dans lequel on entre presque avec une certaine violence et que l'on quitte avec regret.
Un roman qui rend un hommage vibrant à l'âme africaine, à la magie qui entoure ce continent fascinant.
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          30
Je me souviens de l'épidémie d'Ebola qui a touché l'Afrique de l'Ouest en 2014. Je me souviens de l'impuissance que j'ai ressentie, et aussi de l'étonnement à la panique qu'on ressentait dans les médias occidentaux. Je me souviens d'une personne interrogée par la radio française qui disait sa peur de toucher la barre du métro. J'avais trouvé cela un peu ridicule et dénotant une bien mauvaise information sur le virus. Puis le Covid est passé par là, et la panique est revenue, pourtant ce virus est bien moins grave qu'Ebola. Que se serait-il passé si nous avions eu en France (et dans le monde) un virus aussi contagieux et létal qu'Ebola ?
Je ne sais pas, et ce livre ne répond pas à cette question. Ce livre est une sorte de tombeau (au sens d'hommage) aux différentes personnes qui ont été affectées par l'épidémie, ou qui s'y sont retrouvées mêlées, volontairement ou non. Chaque chapitre est une voix différente, un point de vue différent. Les survivants, les médecins, les autorités, les fossoyeurs, et même le baobab et la chauve-souris.
J'avais envisagé de lire ce livre à sa sortie, en 2017, puis cela ne s'était pas fait. J'en ai entendu à nouveau parler à la faveur de sa traduction en anglais, et cette fois j'ai franchi le pas. Ce n'est pas pareil de lire ce livre avant l'épidémie de Covid ou après, et je n'ai pu m'empêcher de comparer. Une comparaison qui met en évidence surtout des similitudes, et bien peu de différences. On se gausse beaucoup de l'incurie des pays africains, mais les questions ont été les mêmes, les hésitations aussi, les erreurs même. Et les mythes quand à des traitements possibles, ou des façons de se protéger.
Le style du livre est assez plat, je n'ai pas été emportée par la plume de l'auteur, mais les personnages sont poignants. Ils se livrent entièrement, sans fard, et les angoisses, les doutes, les hésitations, les peurs sont là. Et parce que l'on sait que c'est une épidémie réelle, on sait que de telles personnes ont existé. Je ne sais pas comment Véronique Tadjo a pu donner la voix à tant de points de vue différents, elle qui n'a pas pu être tout cela à la fois, mais chaque témoignage est criant de vérité. La dédicace m'avait touchée : « Aux victimes de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone. A tous ceux qu'Ebola a touchés de près ou de loin, c'est-à-dire à nous, les hommes. », le reste du livre aussi.
Commenter  J’apprécie          20
Entre 2014 et 2016, le virus Ebola a infecté plus de 28 000 personnes, parmi lesquelles 11 000 sont mortes. Pendant quelques années, ce sont trois pays de l'Afrique de l'Ouest, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, qui ont vécu sous la menace de cette épidémie.

Ebola, c'est le thème du (magnifique) roman de Véronique Tadjo publié en cette rentrée littéraire : En compagnie des hommes. Dans ce roman choral où diverses voix se mélangent pour former une cacophonie théâtrale et solennelle, des narrateurs se succèdent, tous différents et anonymes, et racontent leur quotidien de soignant, de malade, proche, mourant, rescapé, d'arbre millénaire même.

Parmi toutes les choses qui m'ont époustouflée dans ce roman, il y a certainement la force et la portée du récit malgré l'absence notoire de personnage principal : la plupart des protagonistes n'ont d'ailleurs même pas de prénom, et on ne les croise que le temps d'un seul chapitre. L'auteur se retire avec élégance et ne trompe personne en mettant en scène un héros qui ne serait que l'avatar insuffisant de cette épidémie : le vrai sujet, c'est Ebola.

Qu'elle est belle, d'ailleurs, la langue de Véronique Tadjo, et celle de tous les hommes, femmes et enfants qu'elle nous présente dans ce roman -bien trop court, d'ailleurs, ce roman : j'aurais bien tourné encore quelques dizaines de pages en sa compagnie. Un beau coup de coeur pour un texte magnifique.
Commenter  J’apprécie          20
Je souhaite vous dire pourquoi j'aime le travail de Véronique Tadjo. En compagnie des hommes est la quatrième oeuvre littéraire que je lis de cette grande romancière ivoirienne. Et la première chose que je remarque quand on aborde l'oeuvre de Tadjo, c'est qu'il ne faut pas s'attendre à retrouver un style, une trame, des personnages, des discours répétés chez elle. Chaque texte est une nouvelle invention. le lien que j'ai personnellement identifié dans mes lectures de Véronique Tadjo, c'est son sens de l'originalité qu'elle cultive et que le lecteur retrouve sous des formes diverses :
Originalité du sujet
Originalité de la forme du discours choisi.
Ce qui caractérise à mon humble avis l'oeuvre de Véronique Tadjo, c'est le talent indéniable qu'elle possède à simplifier, faire oeuvre de pédagogie sans en donner l'air. Cette élaboration d'un texte à la fois accessible et soutenu n'est pas l'apanage du premier venu. En compagnie des hommes est porté par ce travail d'orfèvre. Ici, elle ne questionne pas la tragédie Rwandaise (A l'ombre d'Imana), l'infanticide fondateur du peuple baoulé en Côte d'Ivoire (Reine Pokou : Concerto pour un sacrifice) ou l'univers d'un intellectuel africain (Le deuil de mon père). Navigant entre les genres littéraires, elle peut passer du conte à la poésie, du roman au livre de jeunesse.
Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          20
En compagnie des hommes est un roman écrit sous forme de chroniques. Il a pour trame de fond une société aux prises avec le virus Ébola qui extermine tout sur son passage.

Véronique Tadjo conjugue l'expérience de plusieurs vies autour de ce virus. À partir de trois voix liées par un destin sombre, le roman relate la dévastation de plusieurs populations. L'histoire est poignante, pleine de misère certes mais aussi empreinte d'espoir.

le Baobab, l'une des voix centrales parle de lui, de sa puissance et de son pouvoir. de son rapport légendaire aux humains. le lecteur perçoit dans son monologue un fond de regret. le Baobab regrette que l'homme se soit éloigné de lui, "arbre premier, arbre éternel, arbre symbole" ÊTRE multicentenaire dont les racines viennent de très loin. Baobab fait partie des racines et il est impossible à l'homme d'avancer sans le prendre en considération. C'est lui qui dispense la lumière et la vie pour que les hommes soient éclairés.

Par la voix du Baobab s'expriment plusieurs témoins de la destruction causée par le virus Ébola.
Lien : https://lesanctuairedepenelo..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (58) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Afrique dans la littérature

Dans quel pays d'Afrique se passe une aventure de Tintin ?

Le Congo
Le Mozambique
Le Kenya
La Mauritanie

10 questions
289 lecteurs ont répondu
Thèmes : afriqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}