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Citations sur Celui qui est digne d'être aimé (25)

« Je veux sortir du français, de cette langue, sortir de ce rapport entre toi et elle, si fort en moi. Je veux quitter le français tel que je le pratique depuis que je te connais. Tu es si présent, Emmanuel, si dominant. Tes références intellectuelles sont trop devenues les miennes. Où que je tourne la tête, chercher ta bénédiction est devenu un réflexe si naturel, toujours et toujours nécessaire. C’est trop. Trop. Je ne suis plus moi. Je ne suis qu’un objet qui pourrait être remplacé facilement par un autre. Un jeune Arabe très cultivé grâce à toi qui pourrait du jour au lendemain être jeté et échangé contre un autre jeune Arabe. »
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Avec le temps, j’ai fini par comprendre que j’étais non seulement un assisté mais également, à plusieurs titres, un colonisé. Ne sois pas surpris par ces grands mots en lisant.
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. Comment al-je fait peur construire un lien entre cet univers des idées sophistiquées et ma réalité marocaine si pauvre à lépoque? Comment ai-je fait pour ne pas voir tout ce que j’étais en train de rater, de tuer, et ce qui se passait autour, en moi, dans ma vraie vie quotidienne et celle de mes sœurs ?Comment fait-on pour devenir à ce point-là aveugle, donner tout de soi à l’autre et à sa culture dominante ? Comment ai-je pu abdiquer si facilement ?
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Je n’avais que 17 ans.
Je ne savais pas.
Je ne savais rien.
Dans ce cimetière près de la plage de Salé, tu avais toi décidé quelque chose. Je croyais être de nous deux le plus malin. Mais non. Ma sorcellerie n’a servi à rien. Ni moi ni mes djinns n’étions en mesure ce jour-là de deviner à quel point ton pouvoir était immense et à quel point ta dictature naturelle allait tout écraser en moi, absolument tout dominer.
A cause de toi je suis devenu un autre.
Je ne suis plus moi aujourd’hui.
Je suis qui ?
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Tu étais à moi. Un étranger encore. Un corps puissant par lequel j’allais sauver ma peau, fuir la pauvreté. m’épanouir ailleurs. connaître un autre monde. celui que je voyais à la télévision. Avoir de L’argent. Devenir riche.
C’est sans doute le plus beau moment de toute ma vie. Non seulement je vivais le rêve mais, en plus, par la perte définitive de l’innocence je préparais l'avenir.
Je te faisais à toi ce que je voyais les femmes autour de moi faire. Comme elles, j’étais impitoyable, en cet instant si près de ton sexe, L’occasion était là : pouvoir, vengeance et assurance matérielle pour le reste de ma vie. Inutile de jouer au pur: cela ne menait nulle part. Par le mal. la sorcellerie, il fallait te retenir. T’emprisonner. Inscrire en toi mon programme. Te donner l’ordre de revenir.
Tu es à moi. Tu es à moi. Tu es à moi. Chuchoter dans tes oreilles ma voix qui habite désormais ton prénom. Ton très beau prénom. Emmanuel. Emmanuel Emmanuel. Tu ne savais rien de tout cela, n'est-ce pas ? Aujourd hui je le révèle et je te quitte.
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Ceux qui sont comme moi aujourd’hui. je les croise à Paris depuis mon arrivée. lls viennent eux aussi du Maroc ou bien des pays d’à côté. Ils sont homosexuels. Ils ont désomals presque 60 ans et ils disent que la France les a sauvés. Cela me fait rire à l’intérieur chaque fois que je les entends parler ainsi de la France qui émancipe et donne les cés indispensables à la liberté. Des foutaises ! Rien que des foutaises, tout ce langage. Les pédés arabes qui cherchent un abri en France sont traités de la même manière que les autres émigrés. Une case préparée pour eux depuis plusieurs décennies, plusieurs siècles, les y attend, les y enferme. Pour être acceptés des Français, ils parlent leur langage théorique, abstrait, fumeux. Avec les années qui passent, vite, ils n’osent plus nuancer leur parole, quelque chose de ce qu’ils sont au fond, de la première terre où ils ont tout appris de la vie. Ils sont intégrés. Ils sont acceptés. Ils sont libres. Ils le disent et le redisent. Ils peuvent tromper les autres, les Français, avec ces affirmations. Pas moi. Surtout pas moi qui vais, qui marche à Paris sur le même chemin qu’eux. Comme eux j’ai été d’abord un excitant et exotique objet sexuel en France. Je ne le suis plus. J’ai 40 ans. Je suis vieux, fini, asséché, déjà.
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Tu ne voulais pas de moi. Tu avais l’intention de me tuer. Et pourtant, de tous tes enfants, je suis celui qui te ressemble le plus. J’ai exactement le même cœur que toi.
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Maman, tu as disparu. Tu vas disparaître. Et on ne s’est rien dit. Je sais tout de toi. Tout. Mais tu ne sais pas l’essentiel sur moi, en moi. Tu ne sais pas ce que je veux que tu saches.
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je t’admire, maman. Tu as su rester fidèle à tes principes. La cruauté comme règle du jeu, du monde. Oui c’est oui. Non c’est bon. On ne discute pas. Exécutez.
Je suis plus que jaloux de lui.
Et, malheureusement pour moi, je suis comme toi.
Exactement comme toi.
Je fais tout comme toi. Et je n’arrive à le voir vraiment, clairement, que depuis ton départ, ta mort. 2010.
Tu n’es plus là. Et tu es toujours là.
Malgré moi, en tout, je te ressemble.
Je veux être déchu comme lui, Hamid. Je suis froid et tranchant comme toi. Malin, calculateur, terrifiant parfois.
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Chaque jour nous sommes un peu plus en colère. Chaque nuit est un combat perdu d'avance.
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